• L’Europe essaie de contourner l’accord nucléaire iranien


    Moon of AlabamaMoon of Alabama

    Par Moon of Alabama – Le 23 janvier 2018

    L’administration Trump veut liquider l’accord nucléaire avec l’Iran. Les grands pays européens veulent conserver l’accord dans sa forme mais ils cherchent activement des motifs d’imposer de nouvelles sanctions à l’Iran, notamment à propos des missiles balistiques iraniens. Un examen détaillé de la question montre que les pays européens interprètent délibérément de travers les résolutions de l’ONU et trompent le public sur leurs motivations réelles. 

    Elijah Magnier vient de publier un excellent article sur l’historique des efforts américains pour contrecarrer l’Iran au Moyen-Orient et le faire revenir sous leur tutelle. Il évoque l’accord nucléaire avec l’Iran et les efforts du gouvernement Trump pour l’abolir. L’accord a été cosigné par trois pays européens, le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne, ainsi que par la Russie et la Chine. Magnier écrit :

    « L’Iran ne renégociera pas l’accord nucléaire et il compte sur l’Europe pour maintenir fermement son engagement envers l’accord. L’Europe a besoin de l’Iran parce que la République islamique jour un rôle dans la sécurité nationale du continent et constitue une protection avancée contre le terrorisme. L’Europe en a assez des guerres […]

    Les Iraniens et leurs alliés sont les partenaires que l’Europe recherche dans son effort pour prendre du recul par rapport aux États-Unis, ce continent lointain qui est moins vulnérable que l’Europe au terrorisme et aux terroristes. »

    Magnier se trompe dans son analyse de la position européenne.

    1.       Les gouvernements européens se soucient autant du terrorisme que le gouvernement américain, ce qui signifie qu’ils ne s’en soucient pas du tout. N’oubliez pas que la guerre contre la Libye, menée avec l’aide des Takfiris du groupe de combat islamique libyen payés par le Qatar, a été planifiée par le président français Sarkozy et le premier ministre britannique Cameron un an avant son lancement. Kadhafi a été tué, la Libye a été noyée dans le sang, et le terrorisme a prospéré. Le retour de bâton est arrivé en mai 2017 lorsqu’un Takfiri libyen s’est fait sauter en tuant plus de 20 personnes à Manchester, au Royaume-Uni. Personne n’a été considéré comme responsable. Au contraire, les Européens répètent le même scénario en Syrie en s’entêtant à soutenir les attaques terroristes contre le gouvernement légitime syrien.

    2.       Les Européens veulent tout autant soumettre à nouveau l’Iran à un régime de sanctions strictes que les États-Unis. Les Européens ne veulent pas rompre officiellement l’accord nucléaire. (Ils craignent que des entreprises veuillent être indemnisées). Mais ils cherchent activement le moyen de le contourner. Ils essaient de pousser l’Iran à rompre l’accord, en prétendant que le programme de missiles balistiques iranien viole l’accord nucléaire et les résolutions des Nations Unies. S’ils utilisent ce prétexte pour appliquer des sanctions unilatérales ou pour « réactiver » les anciennes, l’Iran n’aura guère d’autre choix que de déclarer l’accord nul et non avenu.

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    Voyez vous-mêmes ces grands titres :

    Ces pays européens disent que Trump veut absolument qu’ils fassent un geste et que c’est pour ça qu’ils se penchent sur la question des missiles balistiques :

    « La stratégie pourrait notamment consister à menacer l’Iran de sanctions économiques ciblées s’il n’accepte pas de réduire son arsenal d’armes balistiques dont l’Occident estime qu’il contient des missiles à plus longue portée potentiellement capables de transporter des ogives nucléaires. »

    Mais qui voudra croire que Trump fera autre chose que de prendre tout ce que les Européens offrent avant de poursuivre tout simplement sa route ? Si Trump veut rompre l’accord nucléaire, les Européens devraient le laisser faire pour ne pas encore aggraver la situation.

    En outre, l’affirmation selon laquelle ces Européens se mettent à incriminer les missiles balistiques iraniens à cause de Trump est profondément malhonnête. Ces mêmes pays européens ont commencé leur campagne sur la prétendue violation des missiles balistiques iraniens sous la présidence d’Obama. Comme DW l’a écrit le 30 mars 2016 (!) :

    « Les États-Unis et leurs alliés européens ont accusé l’Iran de ne pas respecter une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies en testant des missiles nucléaires.

    Les États-Unis, la Grande-Bretagne, la France et l’Allemagne ont dénoncé ce fait, mardi, dans une lettre conjointe adressée à l’ambassadeur d’Espagne auprès des Nations Unies et au chef de l’ONU Ban Ki-moon. Dans cette lettre, des responsables américains et européens ont déclaré que les récents essais balistiques de l’Iran impliquaient des missiles capables de lancer des armes nucléaires, ‘au mépris de’  la Résolution 2231 du Conseil de sécurité, adoptée en juillet dernier.

    L’Iran avait lancé des missiles qui ‘étaient intrinsèquement capables de lancer des armes nucléaires’ a indiqué la lettre qui demandait au Conseil de sécurité d’examiner les mesures appropriées à prendre pour remédier au non-respect par Téhéran de ses obligations. »

    Cette lettre de 2016 était basée sur deux mensonges. Comme nous le verrons en détail ci-dessous, la Résolution 2231 (2015) du Conseil de sécurité des Nations Unies n’interdit PAS les activités de missiles balistiques en Iran.  Elle n’interdit absolument PAS les missiles « intrinsèquement capables de lancer des armes nucléaires ». Elle ne le demande même pas. L’Iran n’a pas plus agi « au mépris » de quoi que ce soit que quelqu’un qui refuse de « s’en laisser mettre plein la g… » (vidéo).

    Comme DW l’a écrit à juste titre :

    « Les diplomates du Conseil ont déclaré que les arguments en faveur de nouvelles sanctions des Nations Unies contre l’Iran étaient faibles. En outre, les responsables occidentaux ont déclaré que même si les lancements allaient contre la Résolution 2231, ils ne constituaient pas une violation de l’accord nucléaire de base…

    (…)

    Selon des diplomates, les principales puissances reconnaissent que le libellé de la résolution n’est pas juridiquement contraignant et ne peut justifier le recours à des sanctions ou à la force militaire. Mais les pays occidentaux considèrent qu’il s’agit d’une interdiction, et ils affirment que l’Iran a l’obligation politique de s’y conformer.

    L’Iran nie que ses missiles soient capables de transporter des armes nucléaires…

    (…)

    Un blâme du Conseil de sécurité pourrait fournir un cadre juridique permettant aux États-Unis et aux pays européens d’envisager de nouvelles sanctions contre l’Iran, selon des diplomates occidentaux. La France a également suggéré d’imposer des sanctions européennes unilatérales pour les lancements de missiles iraniens. »

    Les Européens prétendent maintenant vouloir pressurer l’Iran sur les missiles balistiques pour empêcher Trump de rompre l’accord nucléaire. C’est un mensonge manifeste. Les mêmes trois pays européens ont commencé à faire pression sur l’Iran à propos des missiles balistiques, en contournant l’accord nucléaire, bien avant que Trump ne rêve de devenir président des États-Unis.

    Le programme iranien de missiles balistiques

    L’Iran a de bonnes raisons d’avoir une force de missiles balistiques. Pendant la guerre Irak–Iran, l’armée irakienne a lancé une guerre des villes contre l’Iran. Cinq grandes vagues de raids aériens et des dizaines de missiles balistiques dotés d’armes conventionnelles et chimiques ont frappé les villes iraniennes et fait des milliers de victimes parmi la population civile. L’Iran n’avait aucun moyen de se défendre contre ces attaques, ni de riposter. Comme le note l’article de Wikipédia sur la Guerre des villes mentionnée ci-dessus :

    « Cette guerre est à l’origine du lancement du programme de missiles iranien par le corps des Gardiens de la révolution islamique. »

    Actuellement, deux des voisins immédiats de l’Iran possèdent des missiles balistiques de moyenne portée. L’Arabie saoudite possède une force de missiles balistiques d’anciens missiles chinois DF-3 et de nouveaux missiles chinois CSS-5 (DF-21). Les deux types de missiles ont une portée de 2500 à 4000 km et une capacité de charge utile allant jusqu’à 2 tonnes. Le Pakistan, voisin oriental de l’Iran, dispose d’une importante force de missiles balistiques armés d’ogives conventionnelles et nucléaires. Israël a des missiles balistiques de moyenne portée, probablement nucléaires, qui peuvent frapper l’Iran. Les États-Unis ont, bien sûr, une force de missiles d’envergure mondiale.

    Trois des principaux adversaires de l’Iran, l’Arabie saoudite, Israël et les États-Unis, ont des missiles capables de frapper l’Iran. L’Iran ne veut pas revivre la guerre Irak–Iran. L’Iran n’abandonnera jamais sa force de missiles balistiques. Ces missiles sont son seul moyen de dissuader ses voisins wahhabites et sionistes ainsi que l’Empire américain de lancer leurs missiles sur les villes iraniennes. L’Iran rejette donc toute négociation sur ses programmes de missiles balistiques, mais il a notablement restreint ses forces actives.

    Le Guide suprême iranien a volontairement limité la portée des missiles balistiques iraniens :

    « S’exprimant en marge d’une conférence à Téhéran, le général Mohammad Ali Jafari [le chef de la Garde révolutionnaire paramilitaire] a déclaré aux journalistes que la capacité des missiles balistiques iraniens était ‘suffisante pour le moment’. La Garde gère le programme de missiles iranien et ne rend des comptes qu’à Khamenei.

    Aujourd’hui, la portée de nos missiles, comme le dicte la politique du chef suprême de l’Iran, est limitée à 2 000 kilomètres, même si nous sommes capables d’augmenter leur portée’ a-t-il dit. »

    Le programme iranien de missiles balistiques ne vise évidemment pas l’Europe. Ses missiles ne peuvent atteindre aucune ville européenne. Les pays européens n’ont aucune raison de s’inquiéter. Cela pourrait toutefois changer si l’Europe se montrait hostile envers l’Iran.

    Aucun gouvernement européen n’a encore donné une explication plausible de la raison pour laquelle le programme iranien de missiles balistiques devrait être plus inquiétant que celui de l’Arabie saoudite ou d’Israël.

    La teneur des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies sur les missiles balistiques de l’Iran

    Pour comprendre tous les aspects juridiques, nous devons remonter dans l’histoire et dans la formulation des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies sur le sujet.

    Avant l’accord nucléaire, la Résolution 1929 du Conseil de sécurité des Nations unies, adoptée le 9 juin 2010, limitait le programme iranien de missiles balistiques d’une manière juridiquement contraignante :

    « Agissant en vertu de l’Article 41 du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies, [le CSNU] [le Conseil de sécurité des Nations Unies].

    […] 9. Décide que l’Iran n’entreprendra aucune activité liée aux missiles balistiques capables de lancer des armes nucléaires, y compris des tests de lancement utilisant la technologie des missiles balistiques, et que les États prendront toutes les mesures nécessaires pour empêcher le transfert de technologie ou d’assistance technique à l’Iran en rapport avec ces activités. »

    Notez les mots exacts utilisés pour décrire ces missiles balistiques : « missiles capables de lancer des armes nucléaires ».

    Le 20 juillet 2015, le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté à l’unanimité la Résolution 2231. Elle entérine le Joint Comprehensive Plan of Action (JCPOA), l’accord nucléaire, que les cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies et l’Allemagne avaient négocié avec l’Iran.

    Dans la nouvelle résolution, le Conseil de sécurité des Nations Unies décide au point 7 que :

    a) Les dispositions des résolutions 1696 (2006), 1737 (2006), 1747 (2007), 1803 (2008), 1835 (2008), 1929 (2010) et 2224 (2015) sont abrogées ;

    Ce paragraphe lève toutes les anciennes restrictions imposées aux activités de l’Iran dans le domaine des missiles balistiques. Les limitations de la Résolution 1929 (2010) du Conseil de sécurité des Nations unies sur les missiles balistiques ne s’appliquent plus.

    [Petite digression sur le « retour en arrière »]

    Il y a une question épineuse soulevée par les paragraphes 10 à 15 du point 7 ci-dessus de la Résolution 2231 du Conseil de sécurité des Nations Unies qui a pour titre « Application des dispositions des résolutions antérieures ». La résiliation des anciennes résolutions et sanctions peut, sous certaines conditions, être elle-même résiliée. Il s’agit des dispositions de « retour en arrière » que l’administration Obama a maintenues en dépit des critiques. Un reportage de la radio publique nationale a expliqué le processus :

    « Voici comment cela fonctionnerait : si les responsables américains estimaient que l’Iran viole l’accord, ils en référeraient au Conseil de sécurité. À partir de ce moment, des sanctions seraient imposées automatiquement – une première entorse étonnante à l’accord. Si les membres du Conseil de sécurité – la Russie, la Chine ou d’autres – prenaient la défense de l’Iran, ils ne pourraient bloquer les nouvelles sanctions qu’en adoptant une nouvelle résolution.

    Cela pourrait être stoppé par un véto américain. Les États-Unis sont l’un des cinq membres permanents du Conseil disposant, comme la Grande-Bretagne, la France, la Russie et la Chine, d’un droit de véto.

    En d’autres termes, au lieu que les sanctions puissent faire l’objet d’un véto des cinq membres permanents du Conseil de sécurité, le texte renverse la situation et donne aux États-Unis (ou à d’autres) le pouvoir d’empêcher toute tentative de bloquer la mise en place de sanctions. »

    Pour que la disposition de « retour en arrière » s’applique, il suffit que les États-Unis ou d’autres États « avisent » le Conseil de sécurité des Nations-Unies qu’ils ont identifié une situation qui, selon eux, constitue un manquement important aux engagements pris en vertu du JCPOA, l’accord nucléaire.

    Le Guide suprême iranien Khamenei a déclaré qu’un tel « retour en arrière » des sanctions, fondé sur des allégations douteuses, serait considéré par l’Iran comme une violation de l’accord nucléaire.

    Les Américains et les Européens de l’Ouest semblent croire que ce processus alambiqué destiné à réintroduire l’ancien régime de sanctions contre l’Iran peut être déclenché par leurs plaintes sur les activités des missiles balistiques iraniens. Une lecture approfondie de la résolution montre que ce n’est pas du tout le cas.

    [Fin de la digression sur le « retour en arrière »]

    La nouvelle Résolution 2231 (2015) ne fait aucune mention des missiles balistiques. Mais elle comporte deux annexes. L’annexe A est une copie du JCPOA tel qu’adopté à Vienne le 14 juillet 2015 par toutes les parties, y compris l’Iran. L’annexe B est simplement titrée « Déclaration ». Elle accompagnait le JCPOA mais n’a été signée que par les 5+1 États, pas par l’Iran. Le statut juridique exact de la « Déclaration » figurant à l’annexe B de la résolution n’est pas clair (du moins pour moi). Mais même si nous considérons qu’il s’agit d’une partie contraignante de la résolution, elle ne fournit pas l’appui juridique nécessaire aux allégations actuelles contre l’Iran.

    Voilà ce que dit l’annexe B :

    3. L’Iran est invité à ne pas entreprendre d’activités liées aux missiles balistiques conçus pour être capables de lancer des armes nucléaires, y compris des lancements utilisant cette technologie de missiles balistiques, pendant huit ans après le Jour d’adoption du JCPOA ou jusqu’au […]?

    Ce point 3 de l’annexe B est le seul point de la résolution 2231 (2015) du Conseil de sécurité des Nations unies qui concerne les missiles balistiques iraniens actuels.

    Ainsi donc :

    • La résolution 2231 (2015) lève la disposition stricte et juridiquement contraignante (« décide ») de la Résolution 1929 (2010) contre tous les missiles balistiques en Iran.
    • La Résolution 2231 (2015) introduit un nouveau point en annexe qui demande à l’Iran, d’une manière juridiquement non contraignante (« l’Iran est invité à… ») de limiter ses activités en matière de missiles balistiques.
    • Il y a un changement important dans le libellé de la description des missiles balistiques concernés entre les deux résolutions. Alors que la Résolution 1929 (2010) parle de « missiles capables de lancer des armes nucléaires », celle de 2231 (2015) parle de « missiles conçus pour être capables de lancer des armes nucléaires ».

    Certaines personnes, comme l’ambassadeur des États-Unis auprès des Nations Unies et certains ministres européens, tentent de s’appuyer sur la clause dans laquelle l’Iran « est invité à » de l’annexe B de la déclaration pour accuser l’Iran de violer la résolution.

    C’est ridicule. L’ONU a publié des « lignes directrices éditoriales » pour la rédaction des résolutions. L’expression « est invité à » est listée avec les verbes de faible intensité et non avec les verbes impératifs comme « décide »  ou « exige ». L’Institut européen pour la paix a écrit à propos des résolutions de l’ONU que :

    B] Les paragraphes contraignants commencent par « décide » et non par « exhorte », « invite » ou « appelle ».

    L’expression « est invité à » dans les résolutions de l’ONU n’est pas contraignante. C’est la manière diplomate de dire « s’il vous plaît ». Dire « Non ! » à quelqu’un qui vous dit « s’il te plaît » n’est pas violer une « obligation ». Ce n’est pas agir contre « l’esprit » de quoi que ce soit. Le fait de ne pas se soumettre à une demande formulée sous forme d’« invitation » ne constitue PAS une violation d’une résolution. Elle ne peut donc pas déclencher de conséquences juridiques.

    En outre, le changement de formulation de la description des missiles balistiques de 1929 (2010) à 2231 (2015) reconnaît le fait qu’il existe des types de missiles balistiques auxquels même la clause dans laquelle il « est invité à » ne s’applique pas.

    L’ancienne formulation désignait pratiquement tous les missiles qui avaient une certaine capacité de levage et permettaient d’avoir une charge utile théoriquement assez grande pour contenir une arme nucléaire. Cette première formulation inclut, par exemple, les missiles développés pour lancer des satellites dans l’espace ainsi que certains missiles d’artillerie conventionnels à courte portée.

    La seconde, la nouvelle formulation est beaucoup plus restrictive. Elle ne s’applique qu’aux missiles qui sont sciemment « conçus », c’est-à-dire développés et mis au point, pour avoir la capacité d’une arme nucléaire. La spécificité technique d’une telle « conception » doit aller bien au-delà de la simple mise à disposition d’une certaine capacité de levage et d’une certaine taille de charge utile telle qu’elle est utilisée pour les lanceurs spatiaux ou les missiles balistiques conventionnels. Une formulation aussi précise et nuancée que celle utilisée dans les résolutions n’aurait autrement aucun sens. Les auteurs et les rédacteurs juridiques de ces résolutions n’utilisent pas un langage technique différent pour des questions identiques.

    L’Iran dit qu’aucun de ses missiles n’est « conçu pour être capable de lancer des armes nucléaires ». Ainsi, même la clause non contraignante dans laquelle il « est invité à » ne leur est pas applicable.

    Il est intéressant de noter que le changement de formulation sur les missiles balistiques entre les deux résolutions s‘est fait contre la volonté de l’administration Obama. Comme l’a rappelé Philip Gordon, le coordinateur de la Maison-Blanche pour le Moyen-Orient au sein de l’administration Obama :

    « Lorsque M. Obama a cherché à inclure l’interdiction des missiles balistiques dans l’accord avec l’Iran, ou du moins à étendre une résolution précédente du Conseil de sécurité les interdisant, non seulement la Russie et la Chine, mais aussi nos alliés européens dans les négociations nucléaires ont refusé. Ils ont fait valoir que l’interdiction des missiles balistiques n’a été mise en place en 2010 que pour faire pression sur l’Iran afin qu’il conclue un accord nucléaire, et ils ont refusé de la prolonger une fois cet accord conclu. »

    Les commentateurs, à l’exception des plus anti-Iran, valident le changement de texte entre les résolutions 1929 et 2231 et ne voient aucune violation du programme de missiles balistiques iranien.

    Mais, maintenant, les Européens essaient de revenir en arrière. Tout en essayant de maintenir l’accord nucléaire formellement intact, ils tentent de monter un nouveau dossier contre l’Iran sur la base de cette absurde histoire de missiles balistiques.

    Conclusions

    • L’affirmation des trois pays européens selon laquelle ils veulent pressurer l’Iran sur les missiles balistiques uniquement pour apaiser Trump et le faire adhérer au JCPOA est un mensonge. Ils ont utilisé les mêmes moyens de pression inefficaces en 2016 sous l’administration Obama.
    • L’affirmation selon laquelle le programme de missiles balistiques actuel de l’Iran relève de la définition des missiles de la Résolution 2231 est fausse. Rien ne prouve que des missiles balistiques iraniens aient été spécifiquement « conçus pour être capables de lancer des armes nucléaires ».
    • Même s’il existait de telles preuves, l’Iran n’aurait pas violé la résolution 2231. L’expression « est invité » utilisée dans le paragraphe concerné n’est pas contraignante. (L’affirmation implicite selon laquelle la déclaration figurant à l’annexe II fait partie intégrante de la résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies pourrait également être contestée).

    Tout ce qui précède montre que les Européens font preuve de malhonnêteté envers l’Iran. Ils veulent garder intact l’accord nucléaire officiel, et, en même temps, prendre des mesures hostiles contre l’Iran en réintroduisant des sanctions contre lui ou en en créant de nouvelles. L’Iran ne peut ni ne doit attendre le moindre soutien de l’Europe.

    Traduction : Dominique Muselet


  • Le blog de Jeno l'écolo Jenofanimalhumaniste 

     
     
    27 janvier 2018 6 27 /01 /janvier /2018 11:00
    Consumérisme et rêves envolés

    La maman de mon parrain, qui était aussi la cousine de mon papa n'avait pas la plume dans sa poche  Embauchée au magasin La Samaritaine, elle avait écrit un jour ce texte qui me ravit. Je n'ai pas la date exacte, ni même l'année, mais c'était, d'après son fils, entre 1972 et 1978.

    Je dois quand-même à la vérité de dire que lorsque mes parents se sont installés dans la campagne basque en 1972, ils se sont trouvés devant l'impossibilité de se procurer  un certain nombre d'objets utilisés encore à l'époque hors des villes, comme une baratte de ménage, par exemple. Ils m'ont alors écrit pour me demander d'aller chercher tout ça à la Samar. Et j'ai tout trouvé. Et oui! Moi qui assiste hélas quotidiennement au grignotage de la nature en "zone rurale", je ne me sens donc pas plus étonnée que ça lorsque l'on me parle aujourd'hui du retour de la nature en ville.

     

    "Hymne à l'environnement"

    "Les paquets de café

    Ah, ce que cela m'inspire

    Ce n'est pas bien marrant

    Ca pourrait être pire

    Mais pour se consoler

    Il y a les boîtes de lait

    Et si l'on en a marre

    Les boîtes de calamars

    Et puis si l'on s'attarde

    En vendant de la moutarde

    Faut oublier la rogne

    Du client qui grogne

    S'il ne veut pas de conserve

    On lui vendra d'la merde

    Oh, beau prestidigitateur

    Egaré au milieu du beurre

    Devant une machine hostile

    Près des clients faisant la file!

    ---Ne plus distribuer d'illusions

    Ni de beaux rêves ni de mirages

    Mais vendre sans grande conviction

    Du lait, des Yogourts, du fromage

    Toi, beau prince de la magie

    Tu es "tombé" dans l'épicerie

    Mais---il faut bien gagner sa vie

    Et bien plus tard si tu en ris

    Et que tu seras un vieillard

    Tu n'oublieras pas la Samar"

     
     

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  • Considérer Trump comme un symptôme


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    Par Bruno Guigue – Le 21 janvier 2018 – Source facebook.com

    Le bavardage incessant des observateurs sur les foucades de Trump, la litanie médiatique sur son « imprévisibilité » et son « amateurisme », la focalisation permanente sur son goût de l’esbroufe, quand on ne spécule pas carrément sur sa santé mentale (comme si le vainqueur d’une élection présidentielle pouvait être un « débile léger »), bref la logorrhée qui caractérise la trumpologie ordinaire présente un inconvénient de taille : elle dispense ses auteurs de se livrer à une véritable analyse politique. Travers répétitif du commentaire dominant, cette psychologie de comptoir interdit de voir dans la politique de Trump autre chose, au mieux, qu’un tissu d’incohérences, un méli-mélo sans ligne directrice ; elle ne permet d’y déceler, au pire, qu’une dérive suicidaire, comme si l’Amérique courait à sa perte sous la conduite d’un capitaine qui a pété les plombs.
     
    Résultat de recherche d'images pour "Salina Le Guépard"Le Guépard de Lucchino Visconti – Prince Salina
     
    La question centrale posée par la politique de Trump, pourtant, est d’une autre nature : au-delà de la personnalité fantasque – ou supposée telle – du président, de quoi cette politique est-elle le symptôme ? Que nous dit-elle sur l’évolution des États-Unis et de leur rôle dans le monde ? Pour esquisser une réponse à cette question, il faut partir du point de départ. Les USA jouissent depuis 1945 d’un privilège hors normes, qui fut entamé par la confrontation avec le communisme, puis restauré en 1991 par l’effondrement de l’URSS : ils occupent le centre d’une économie-monde dont ils détiennent la monnaie ; leur PIB surclasse celui des autres pays ; leur technologie domine la planète ; leur puissance militaire, enfin, demeure sans rivale. Pour les élites US, ce statut d’exception est dans l’ordre des choses : il reflète d’autant plus la « destinée manifeste » de la nation qu’il fournit à la rapacité de ces mêmes élites le « supplément d’âme » autorisant une prédation sans limite dans le reste du monde.
     
    Mais depuis l’échec de l’intervention en Irak (2003-2007) et la dégringolade des ambitions des « néocons » tout suggère l’effondrement de cet « ordre des choses ». Frappée par l’adversité, la « destinée manifeste » se dérobe, et l’illusion d’une hégémonie illimitée dans le temps et dans l’espace s’évanouit. En attribuant le « déclin américain » à l’inconséquence brouillonne du président élu en 2016, la plupart des observateurs, en réalité, confondent la cause et l’effet. Ce qui a fait décrocher les USA n’est pas la politique de Trump. La relation est exactement inverse : si la politique de Trump est une politique de gribouille, en fait, c’est parce que les USA perdent du terrain. On pourrait multiplier les exemples. Le candidat républicain s’est fait élire en tirant à boulets rouges sur la mondialisation libérale. Mais que pouvait-il faire une fois aux commandes ? Jeter aux orties une globalisation des échanges sur laquelle Wall Street a bâti son insolente prospérité ? Renoncer à un modèle que Washington a imposé au profit de ses multinationales depuis un demi-siècle ?
     
    Hormis le renoncement au « Transpacific Trade Partnership » (TTP), la politique de la nouvelle administration s’est limitée sur le sujet à des déclarations de principe, parfois assorties de menaces adressées à Pékin, purement rhétoriques, et peu à même d’ébranler les murs de la Cité interdite. La Maison-Blanche sait que toute réintroduction du protectionnisme se traduirait par des mesures de rétorsion qui pénaliseraient les entreprises US. Pour un pays dont la dette fédérale détenue par des investisseurs étrangers s’est littéralement envolée, jouer avec le feu pourrait être périlleux, surtout à l’égard d’un pays créancier des USA à un niveau abyssal. L’économie US est prise au piège, au fond, d’une mondialisation dont elle fut longtemps le moteur enthousiaste et la principale bénéficiaire. Manifestement, la roue a tourné. Mais il est trop tard pour changer les règles du jeu au motif que les autres ont appris à gagner à leur tour.
     
    La Chine, elle, poursuit son ascension fulgurante, suivie par l’Inde qui accédera en 2018 au rang de cinquième puissance économique de la planète, reléguant la France au sixième rang. Répondant aux critiques de Trump, Pékin se paie même le luxe de chanter les louanges du libre-échange. Il est vrai que la Chine peut se le permettre : elle est le premier exportateur de la planète, quand les USA en sont le premier importateur. L’économie US possède encore de sérieux atouts, mais sa part dans le PIB mondial régresse. En 2025, la Chine pèsera 21%, les USA 16%. En 2050, la Chine sera à 33% et les USA à 9%. Quand les ombres chinoises obscurcissent l’horizon, le « rêve américain » prend des allures de cauchemar. Sur trois ouvriers US, depuis 30 ans, le premier a été remplacé par un robot, le second par un ouvrier chinois, et le troisième redoute de finir comme les deux précédents. L’élection de Trump est le fruit de cette inquiétude, mais il est clair que sa politique ne saurait y remédier.
     
    La question n’est pas de savoir si les USA vont céder la première place : c’est certain. Elle n’est pas non plus de savoir quand, puisque c’est imminent. La seule question est de savoir dans quelles conditions s’effectuera cette transition inévitable. L’imprévisibilité manifeste de Trump, son agitation fébrile, son comportement d’histrion, en somme, sont comme un symptôme névrotique. Il traduit l’angoisse d’une superpuissance qui sent le sol se dérober sous ses pieds, et qui cherche à conjurer les signes de son effondrement en multipliant les saillies. Tendance lourde, le lent déclin de la production matérielle made in USA peut-il être enrayé par un sursaut géopolitique ? Trump tente de relever ce défi, mais il bute à chaque fois sur des limites objectives. Cette impuissance donne immanquablement à sa politique un air de déjà-vu, alors même qu’il essaie à tout prix de se démarquer de ses prédécesseurs et de restaurer l’image d’une Great America enfin de retour.
     
    Il affirmait, par exemple, vouloir rompre avec la fâcheuse manie de jouer les redresseurs de torts, mais il continue tout de même à faire la morale à la terre entière. Fustigeant la Russie ; la Chine ; la Syrie ; l’Iran ; la Corée du Nord ; Cuba et le Venezuela, il persévère dans la voie de l’ingérence sous toutes ses formes, enchaînant les accusations absurdes (« l’Iran soutient le terrorisme ») et les provocations stériles (le « ban muslim »). Avec lui, le vieux refait toujours surface sous le neuf. Il invoque allègrement la « communauté internationale » et le droit du même nom, mais il offre à l’occupant sioniste un cadeau promis à Netanyahou sous la pression du lobby : la reconnaissance de Jérusalem annexée comme capitale d’Israël. Il exalte les « droits de l’homme » pour stigmatiser les États qui lui déplaisent, tout en confortant une alliance avec Riyad qui signe l’arrêt de mort des enfants yéménites affamés par le blocus et écrasés sous les bombes. Sous son règne, la formule du prince Salina dans Le Guépard s’applique parfaitement à la diplomatie US : « Il faut tout changer pour que rien ne change ».
     
    Certes, le Pentagone a tiré les leçons du double fiasco irako-afghan, et aucune opération militaire d’envergure n’a été engagée depuis un an. Trump n’est pas George W. Bush, et son rapport aux « néocons » est complexe. On dit parfois pour le disculper qu’il voudrait mener une autre politique, mais que l’influence de « l’État profond » l’en empêche. Cette interprétation, si elle était vraie, supposerait chez l’actuel président une naïveté déconcertante. Ignorait-il le poids des structures du « Deep State » avant de prendre les rênes de l’administration US ? N’avait-il aucune idée de l’influence conjointe et tentaculaire des multinationales de l’armement et des agences de sécurité ? Que la direction de ce grand pays soit un exercice d’équilibriste paraît plus conforme à la réalité, « l’Etat profond » contribuant pour sa part aux arbitrages essentiels à la mesure de son poids – exorbitant – au sein des sphères dirigeantes. Trump n’est pas l’otage involontaire d’un appareil occulte et tout-puissant, mais le collaborateur le plus exposé de cet appareil, le mandataire désigné d’une oligarchie dont le « Deep State » représente à la fois la couche la plus influente et la moins transparente.
     
    Même si elle a connu quelques péripéties (comme la récente disgrâce de Steve Bannon), cette perméabilité de la présidence à l’influence de « l’État profond »  explique la relative continuité de la politique étrangère, d’une présidence à l’autre, sur les sujets d’intérêt stratégique. En Syrie, par exemple, Washington continue d’exercer sa capacité de nuisance en utilisant tantôt la carte terroriste, tantôt la carte kurde. Le secrétaire d’État Rex Tillerson vient de justifier la présence de 2 000 militaires dans ce pays afin de favoriser « le départ d’Assad » et de « contrer l’influence de l’Iran ». Cette référence explicite au « regime change » est révélatrice, de même que l’hostilité déclarée à l’Iran, cheval de bataille de Donald Trump. Mais il y a peu de chance que cette expédition coloniale en miniature obtienne le résultat escompté. Lorsque l’armée syrienne aura réduit les dernières poches takfiristes, elle partira à la reconquête de l’Est syrien, et les yankees, comme d’habitude, plieront bagage. Washington voulait détruire l’État syrien, mais c’est un échec retentissant. Trump doit avaler la potion amère de cette défaite, et sa politique a une allure de combat d’arrière-garde.
     
    Pressé par « l’État profond » le locataire de « White House » assure le service après-vente d’une politique dont il ne peut renier les prémisses sans donner l’impression de capituler. À défaut d’utiliser l’artillerie lourde, il envoie alors des banderilles sur tout ce qui bouge. Hier le conglomérat takfiriste, aujourd’hui les « Forces démocratiques syriennes » quitte à provoquer un allié turc qui vient d’envahir l’enclave d’Afrin pour régler leur compte aux milices kurdes armées par Washington. Incroyable usine à sac de noeuds, la politique US aura décidément tout essayé en Syrie. Leurs proxys éliminés les uns après les autres, les USA sont désormais condamnés à faire tapisserie pendant que la Russie mène le bal. Ils jettent donc des tisons dans un brasier que d’autres – MM. Assad, Rohani et Poutine – finiront par éteindre pour promouvoir le développement de leur pays, et non – comme les USA – pourrir la vie des autres nations. C’est un fait : le Pentagone a beau avoir un budget de 626 milliards de dollars, les États-Unis sortent vaincus de la principale confrontation de la décennie.
     
    Molesté sur le dossier syrien, Donald Trump a tout de même tenté, au début du mois de janvier 2018, d’exercer sa capacité de nuisance sur un autre front. Les manifestations en Iran lui offrant une nouvelle fenêtre de tir, le milliardaire de la Maison-Blanche l’a aussitôt saisie, mobilisant toutes les ressources de la déstabilisation et twittant avec frénésie son soutien à un « regime change » qui a heureusement fait long feu. Comme l’obsession nord-coréenne, l’obsession iranienne de la présidence Trump est vouée, en effet, à nourrir les mêmes crispations et les mêmes déconvenues. Les Iraniens n’ont pas l’intention de s’étriper pour faire plaisir au locataire de la Maison-Blanche. Quant aux Nord-Coréens, ils ont suffisamment pris d’avance en matière nucléaire pour exposer Washington et ses alliés à des représailles terrifiantes en cas d’agression. Comme Trump n’est ni un fou ni un débile, on peut raisonnablement penser que ses imprécations contre Pyongyang sont vouées à demeurer au stade dérisoire du flatum vocis ( expression que l’on pourrait traduire par « pet verbal ») à défaut – fort heureusement – de se transformer en champignon atomique.
     
    On fait beaucoup d’honneur au personnage, en définitive, en le rendant responsable d’un déclin dont il n’est que le symptôme. Son emphase rhétorique et sa propension à la pantalonnade sont des effets dont les causes sont ailleurs. Ce qui condamne le locataire de la Maison-Blanche à une politique de gribouille n’a rien à voir avec son équation personnelle. C’est le basculement du monde, et Trump (pas plus qu’Hillary Clinton à sa place) n’y peut rien. Le problème de l’actuel président, en revanche, c’est qu’il a promis quelque chose qu’il est incapable d’offrir : un remède-miracle qui prémunisse les USA contre un déclin irréversible. Son paradoxe, c’est qu’il fustige une mondialisation qui ruine « l’Amérique » en appliquant les mêmes règles que celles qui ont fait sa fortune depuis un demi-siècle. Il a beau multiplier les opérations de diversion, stigmatiser les bouc-émissaires (Poutine, Assad, les démocrates, la presse, les immigrés), il se contente de verbaliser son impuissance. Si Trump aboie mais ne mord pas, s’il préfère l’imprécation à l’action, c’est qu’il n’a pas les moyens d’agir à sa guise. Comme n’importe quel président des États-Unis, il est partie prenante d’un système qui réclame des taux de profit et des crédits militaires, et il sera jugé sur sa capacité à les fournir.
     
    Bruno Guigue

  • Ça n'empêche pas Nicolas

    Blog de Jean Lévy sur l'actualité politique au jour le jour.

     

     

    27 Janvier 2018

    Emmanuel Macron durcit (encore) le ton contre le Venezuela et appelle l'UE à davantage de sanctions

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    "canempechepasnicolas":

    Ainsi, l'ancien associé-gérant de la banque Rothschild, promu par l'oligarchie 'Président de la République', s'arroge le droit de vouloir sanctionner un Etat souverain du fait que celui-ci s'est donné un gouvernement, soutenu par le peuple, qui ne convient pas à la finance internationale...! Le dernier "crime contre la démocratie" du Président Maduro étant d'appeler les électeurs à dire - par le biais d'une élection présidentielle avancée au 30 avril prochain - si celui-ci lui renouvelle sa confiance...

    Décidément, le capital financier se veut pouvoir gendarmer le monde qui ose s'affranchir de son joug...

    Mais, il n'a plus la puissance suffisante pour dicter sa loi à l'univers...Le rapport de forces est en train de s'inverser sur notre planète. 

    C'est ce qui rend l'oligarchie financière provocatrice.

    C'est un danger, tel un animal blessé qui se défend, prêt à tout pour survivre.
     

    Jean LEVY

    RT en français

    Le président français a fait savoir qu'il souhaitait que l'UE accroisse ses sanctions contre Caracas, dont il dénonce la «dérive autoritaire». Les Etats européens avaient déjà pris des mesures anti-vénézueliennes le 22 janvier.

    Le 26 janvier, lors d'une conférence de presse à Paris avec son homologue argentin Mauricio Macri, Emmanuel Macron a demandé à ce que l'Union européenne accroisse ses sanctions contre le Venezuela. Pour justifier cet appel à la prise de nouvelles mesures punitives, le président français dénonce la «dérive autoritaire» et les «décisions récentes» de Caracas. «Je pense que l’Union européenne [UE] doit [...] réaffirmer sa position ; celle de la France en tous cas est claire, c’est une position de condamnation et un souhait pour accroître les sanctions», a-t-il affirmé sans ambages.

    Si les Etats membres de l'UE ont déjà pris des sanctions contre Caracas le 22 janvier, cela n'est semble-t-il pas suffisant aux yeux du locataire de l'Elysée : «[les Etats européens ont] pris des sanctions individuelles contre des dirigeants vénézuéliens qui ont un impact limité», juge-t-il.

    "Je souhaite aussi que d’autres pays qui partagent [...] qui sont évidemment beaucoup plus en lien économique avec le Venezuela puissent prendre aussi des mesures de sanctions efficaces"

    Il a également appelé d'autres pays, sans les désigner nommément, à suivre la ligne anti-Maduro des Occidentaux. «Je souhaite aussi que d’autres pays qui partagent nos valeurs et notre attachement aux droits de l'Homme et qui sont évidemment beaucoup plus en lien économique avec le Venezuela puissent prendre aussi des mesures de sanctions efficaces. Parce que la pression sur le régime se fera le jour où celles et ceux qui peuvent exercer des pressions efficaces se mettront à agir comme nous», a-t-il ajouté.

    Le gouvernement vénézuélien dans le viseur des Occidentaux

    Les appels aux sanctions d'Emmanuel Macron font suite, notamment, à une récente décision de la justice vénézuélienne. 

    Dans la nuit du 25 au 26 janvier, la Cour suprême de justice du pays a ordonné à l'autorité électorale d'exclure la Table de l'Unité démocratique (MUD), une importante coalition d'opposition, du scrutin présidentiel qui doit avoir lieu avant le 30 avril. La coalition de la MUD rassemble une trentaine de partis allant de la droite dure au centre. La plus haute autorité judiciaire autorise néanmoins le Conseil national électoral (CNE) à prolonger de six mois la période de réinscription des principaux partis d'opposition, leur laissant la possibilité d'y participer à titre individuel.

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    https://francais.rt.com/international/47618-emmanuel-macron-durcit-ton-contre-venezuela-et-appelle-l-ue-a-davantage-de-sanctions


  • CARREFOUR : mobilisation à partir du 5 février!

    Publié le 27 janvier 2018 par FSC

    SOURCE : Challenges

    Le collectif CGT Carrefour a annoncé mercredi, au lendemain de l'annonce de la suppression de milliers de postes en France, une mobilisation à partir du 5 février pour montrer la "colère" des salariés, FO maintenant sa manifestation prévue le 8 après avoir rencontré le PDG Alexandre Bompard.

    La CGT, qui avait déjà mobilisé à plusieurs reprises en décembre contre les "attaques" à venir du géant de la distribution, appelle l'ensemble des salariés à se "mettre en action" du 5 au 10 février. Le 5, un rassemblement est prévu devant un hypermarché de Montreuil en présence du numéro un de la CGT Philippe Martinez. Rappelant que la CGT avait estimé dès décembre à "au moins 10.000" dans les années à venir le nombre d'emplois menacés en France par le plan de transformation du groupe, dont 1.200 à 1.500 au siège, son représentant Philippe Allard a observé lors d'une conférence de presse qu'on "n'en était pas loin".

    Carrefour a annoncé mardi la suppression de 2.400 postes dans les sièges via un plan de départs volontaires (PDV), ainsi que la sortie du groupe, par cession ou fermeture, de 273 ex-magasins Dia, qui impacte 2.100 salariés. Des chiffres auxquels la CGT ajoute les salariés des magasins qui passeront en location-gérance, les vendeurs menacés par la réduction de 100.000 m2 des surfaces des hypermarchés, les économies sur la logistique, etc...

    "Salariés en pleurs"

    "On reçoit énormément d'appels de salariés en pleurs", a souligné M. Allard. Il est aussi revenu sur la "méthode", les salariés ayant appris tout cela "par la presse". La CGT "s'interroge sur la légalité de la procédure" d'un PDV annoncé "sans en avoir référé" préalablement aux représentants du personnel et "étudiera" les suites possibles. Une "méthode" aussi critiquée par le secrétaire général de la FGTA-FO, Dejan Terglav, lors d'une entrevue mercredi avec M. Bompard. "Je lui ai dit que je n'acceptais pas", a déclaré M. Terglav à l'AFP.

    FO, qui a appelé à la grève et à un rassemblement devant le siège de Carrefour à Massy (Essonne) le 8 février, "maintient sa mobilisation", a ajouté M. Terglav qui a porté deux demandes: "que tout soit mis sur la table au comité de groupe" vendredi, et que l'on pre