• 16 Octobre 2015

    Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

    La preuve, une fois de plus et je ne vous parlerai pas de Marine Morano et de sa" France pays de race blanche". Elle est toujours encartée dans le parti de Nicolas Sarkozy et députée européenne du même métal.

    Je vais donc vous parler de Jean-Marie, pardon Jean-Louis Masson, sénateur divers-droite de Moselle et président de Démocratie et République(sic). Et bien, il a déclaré du haut de la tribune de la dite haute assemblée(toujours sic): "l'immigration d'aujourd'hui, ce sont les terroristes de demain".

    Très naturellement, les deux sénateurs, qui cotisent chez la famille Le Pen, ont follement applaudi. Il faut dire que, dans le micro parti Démocratie et République, émarge le député Jacques Bompard, chef de la ligue d'extrême droite du Sud et ex-dirigeant du Fn.

    Terroriste et immigration, cette association avait été imprimée dans de la propagande. Rappelez-vous. C'était sous l'occupation de la France par les armées nazies et la collaboration du gouvernement à la solde de Pétain et du patronat français au Reich hitlérien.

    Qu'est-ce qui sépare la droite de son extrême? Rien.
    Qu'est-ce qui sépare la droite de son extrême? Rien.

    Allez, pour les vrais amis de la République et de la Liberté, vous mes amis et camarades, contre la bête immonde dont le ventre est toujours fécond, 70 ans après la capitulation sans condition de l'Allemagne nazie: L'affiche rouge de Louis Aragon, poème mis en musique et chanté par Léo Ferré.

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  • Le mauvais genre du Saker Francophone

    La petite Chaperonne Rouge LGBT©


    Par Ariane Walter – Le 11 octobre 2015 – Source legrandsoir

    Le Saker Francophone, piqué au jeu, a pris la liberté d'ajouter quelques rares remarques innocentes entre crochets, j'espère qu'Il sera excusé, et pardonné.

    Najat Valaud-Belkacem est [mutatis mutandis] 1 à la gauche ce que Nadine Morano est à la droite : la nouvelle race des LGBT© Limited Girls Brain Tartiflette. La brune étant plus dangereuse que la blonde puisqu’elle s’occupe de nos enfants, la blonde régnant sur les croisiéristes Costa.

     

    A ce sujet je parlais avec la responsable de ma mairie, mais ce sera un autre sujet, des NAP (non, pas les nouveaux animaux de compagnie (NAC), mais des nouvelles activités périscolaires.) Cela coûte 140 000 euros par an à mon bled qui rage mais est obligé de se soumettre. Les intervenants sont payés au Smic. L’autre jour, ma petite fille ayant vomi, elle est restée à la maison. «Ce n’est pas grave», m’a dit ma fille. En effet, c’est le jour où elle fait du tricot avec une dame de la mairie (j’espère que les garçons font aussi du tricot sinon je porte plainte !).

    Mais passons aux contes de fée qui, d’après Valaud-Belkacem sont sexistes. Ah bon… Oui Cendrillon et Blanche-Neige font le ménage sans être aidées par les princes charmants [ni les sept nains, pourtant nombreux]. La méchante est UNE sorcière et non UN sorcier. Et l’idéal de tout ce petit monde est de rester au château et faire [beaucoup] d’enfants [et horreur, vivre heureux]. Par dessus le marché, scandale total, ces histoires ne véhiculent que le couple lambda homme-femme. Aucun prince n’est homosexuel ou bi ou trans et aucune princesse ne veut coucher avec Miley Cyrus. Là, pour nos égéries du Nouveau monde, c’est trop…

    Il faut donc changer la société, l’Histoire et les les contes de fée… Rude chantier… Il faut faire attention à ce qu’on dit, à ce qu’on lit. Car il y a du sexisme partout : l’Histoire déborde de généraux, de savants, de héros, d’amants, de chevaliers, de génies pendant que, chez les femmes, il n’y a que Jeanne d’Arc et Mata Hari [la Marquise de Brinvillers et les sorcières de Salem]. Dans la religion, il n’y a que les filles vierges qui peuvent être enceintes et «LE vierge, le vivace et le bel aujourd’hui» ne se trouve que chez Mallarmé .

    J’ajouterai que même Dieu est un mec. Les prophètes sont des mecs. Les anges sont des mecs [le sexe des anges ça se discute !]. Ça commence très mal pour Valaud-Belkacem !

    Il y a même du sexisme dans l’espace car LA terre, LA lune , L(A)étoile sont quand même bien plus modestes que LE soleil ! Je propose qu’on l’appelle désormais LA «BOULE».

    Bref, il faut tout reprendre.

    Personnellement je pensais que nous vivions une époque d’égalité car les hommes, comme les femmes, sont promis au chômage et à la ruine. Mais non. Je m’abuse.

    J’ai donc décidé de cesser de faire la rebelle et je propose à Valaud-Belkacem une nouvelle version du petit chaperon rouge afin de me faire un peu de fric avec ma plume.

    La petite chaperonne LGBT©

    J’ai changé «petit chaperon» au masculin car on se demande pourquoi une fille serait «petit».

    J’ai mis LGTB pour que l’enfant s’habitue à cet acronyme. Que cela fasse partie de son paysage habituel.

    J’ai supprimé rouge qui a une couleur politique liée à Poutine, le maudit (l’armée rouge).

    Il était une fois, une petite chaperonne LGTB qui rêvassait sous la douce chaleur de la boul . Et soudain elle se dit : «Quand j’aurai fini de me masturber avec les jouets qu’on m’a donnés à l’école, si je portais une tartine de Nutella® (sponsor) à ma Mère Grand qui vit dans la forêt ?» Son frère gay (ou gai selon le niveau de la classe) y était allé la veille car la petite chaperonne exigeait un partage égal des tâches. Sa mamie était une ancienne prostituée trans et elle vivait dans une cabane car Papy l’avait abandonnée pour une Femen. Ils avaient eu un fils qu’ils avaient baptisé Porochenko – ouverture sur l’Histoire et les réalités.

    La petite chaperon LGBT© ( traduction La Grande Belkacem T’observe) avait fait préparer son panier par son frère et était partie dans LE forêt, endroit sombre et dangereux. Son frère lui avait dit : «Attention à la louve !» (car il appartenait à un mouvement de résistance anti-féministe). Mais la petite chaperonne n’avait peur, comme toutes les femmes, que des araignées et des souris (passage facultatif).

    Elle arrive devant LE cabane crasseux de Mère-Grande et lui dit :

    «Je t’apporte de bonnes choses, Mère-Grande ! Ouvre la porte à Coca Cola®(sponsor).»

    Et la mamie répond :

    «Tire la chevillette et la bobinette cherra.» (Ce qui signifie : « Tire sur le zizi et ta bobinette chauffera !» Anciens souvenirs de sa vie agitée sur un matelas EPSOM®).

    – Oh ! Mamie grosse cochonne ! Pardon ! Gros cochon !, lui dit la petite chaperonne tout en entrant dans LE cabane crasseux.

    Dans le lit, le loup, qui s’était fait faire un lifting dans la clinique du docteur Hanser (13e arrondissement. Tél 05 71 87 93 54.) était méconnaissable.

    – Mais, Mamie, tu ressembles à Bridget Jones ! (dont le dernier film vient de sortir. Consulte ta page Yahoo). Comme tu as de grands yeux !

    – C’est pour mieux porter mes lunettes Afflelou® ! (Nouvelle promotion petits enfants ! parlez-en à vos parents !).

    – Comme tu as de grandes dents !

    – Ce sont des implants ma chérie ! La clinique Duval® fait des prix en ce moment et tous les sans-dents© peuvent y trouver leur bonheur !

    – Tu as faim ?

    – Oui !!!!

    Et là dessus LE loup saute sur la petite chaperonne et la croque.

    Passe un chasseur qui s’en fout. Il va voir un match de foot et n’a pas de temps à perdre.

    On sait ce que sont les hommes.

    Mais arrive une chasseresse.

    Et là, tout change.

    Une femme est un être sensible.

    Elle baise avec le loup qui lui fait cherrer sa bobinette avec sa chevillette – avec travaux pratiques dirigés.

    Quant à la petite chaperonne LGBT©, elle fut digérée et transformée en gros caca puant.

    Car il ne faut pas trop faire rêver les enfants.

    La vie est moche – sauf chez Monsanto® – et il est bon que les enfants l’apprennent le plus vite possible.

    Là, je crois que j’ai tout bon. J’envoie ça demain au ministère de l’Éducation nationale !

    Ariane Walter pcc Charles Perrault

     
    1. Faudra remettre l’apprentissage du latin au programme ↩

  • Bilan de la première semaine d’intervention militaire russe en Syrie


    2015-09-15_13h17_31Par le Saker original – Le 10 octobre 2015 – Source thesaker.is

    La vitesse à laquelle l’opération militaire russe en Syrie a été conduite fut une grande surprise pour la communauté du renseignement US (ce que je peux difficilement lui reprocher, parce que j’ai été tout aussi surpris moi-même). Ne vous méprenez pas, la force russe en Syrie est modeste, du moins pour le moment, et elle ne ressemble pas, même de loin, à ce que la rumeur avait prédit. C’est surtout la manière dont elle est utilisée qui est très originale : comme une sorte de multiplicateur de force pour l’armée syrienne et une couverture probable pour les forces iraniennes. C’est une solution très élégante, où une petite force atteint un résultat d’une taille disproportionnée. C’est aussi une stratégie assez dangereuse parce qu’elle la rend très vulnérable, mais c’est une stratégie, du moins jusqu’à maintenant, que Poutine a très bien réussi à expliquer au peuple russe. 

    Selon le sondage le plus récent, 66% des Russes soutiennent les frappes aériennes en Syrie tandis que 19% s’y opposent. Considérant les risques que cela implique, ce sont des chiffres extrêmement bons. La popularité personnelle de Poutine, par ailleurs, se maintient à un 85% phénoménal (tous ces chiffres ont une marge d’erreur de 3.4% en plus ou en moins). Pourtant, ces chiffres me laissent penser que le potentiel de préoccupation et, éventuellement, de déception existe. Le grand avantage qu’a Poutine sur n’importe quel président des États-Unis est que les Russes comprennent que les guerres, toutes les guerres, ont un coût et qu’ils ne sont pas du tout aussi hostiles à la possibilité qu’il y ait des victimes que les gens aux États-Unis et en Europe. Pourtant, alors que les images de combat prises par des drones sont un bon début, Poutine devra se montrer capable de présenter quelque chose de plus tangible bientôt. D’où, probablement, l’actuelle contre-offensive de l’armée syrienne. Cependant, le genre de triomphalisme qui règne actuellement en Russie me met mal à l’aise.

    La réaction en Occident, toutefois, a été très négative, tout particulièrement après les attaques des missiles de croisière russes (qui marquent pour la première fois que les Russes ont utilisé leurs ressources non nucléaires mais stratégiques dans une démonstration de force destinée moins à Da’esh qu’aux États-Unis).

    Le 8 octobre, le secrétaire à la défense Ashton Carter a déclaré :

    «Nous ne sommes pas et ne serons pas d’accord pour coopérer avec la Russie tant qu’elle continue à poursuivre cette stratégie erronée. Nous avons vu un comportement de plus en plus non professionnel de la part des forces russes. Elles ont violé l’espace aérien turc, qui, comme nous l’avons tous dit clairement ici plus tôt cette semaine, et ce qui a été fermement affirmé aujourd’hui à Bruxelles, est un espace aérien de l’Otan. Ils ont tiré des missiles de croisière depuis un navire en mer Caspienne sans avertissement. Ils sont venus à seulement quelques kilomètres de l’un de nos véhicules aériens sans pilote. Ils ont entamé une offensive terrestre conjointe avec le régime syrien, faisant voler en éclats la façade d’une intervention pour combattre État islamique.

    Cela aura des conséquences pour la Russie elle-même, qui redoute à juste titre une attaque. Et je m’attends aussi à ce que ces jours prochains, les Russes commencent à déplorer des victimes en Syrie.» (Source : http://www.defense.gov/News/News-Transcripts/Transcript-View/Article/622454/press-conference-by-secretary-carter-at-nato-headquarters-brussels-belgium )

    Le lendemain, le porte-parole du ministère russe de la Défense, le major général Igor Konachenkov a répliqué en disant :

    «Les représentants du ministère russe de la Défense, dans leur évaluation des actions de l’armée états-unienne et des diverses opérations que les États-Unis ont engagées dans le monde, ne sont jamais tombés au point d’exprimer publiquement l’espoir que des militaires états-uniens ou, encore moins, de simples citoyens américains, puissent mourir. La déclaration aujourd’hui du chef du Pentagone Ashton Carter illustre malheureusement clairement l’actuel niveau de culture politique de certains représentants du gouvernement des États-Unis ou, devrais-je dire, leur degré de cynisme à l’égard du reste du monde. Je suis sûr qu’aucun général US ne se serait jamais permis d’exprimer lui-même de tels sentiments.» (Source : http://tass.ru/politika/2331242 )

    Cela ne vous rappelle rien? Cela ne ressemble-t-il pas à la menace proférée par le chef du renseignement saoudien, le Prince Bandar bin Sultan, de déchaîner des attaques terroristes tchétchènes contre la Russie ? A tout le moins, c’est, de nouveau, un signe que les États-Unis contrôlent ou, plutôt, pensent qu’ils contrôlent les fous wahhabites et qu’ils peuvent les lâcher contre n’importe quel adversaire.

    Typiquement, il y a deux manières primaires, pour l’Occident, de traiter toute opération militaire russe : soit elle est présentée comme un meurtre de masse et une boucherie, soit comme brutale, primitive et inefficace. CNN a choisi la seconde solution et a rapporté qu’«un certain nombre de missiles de croisière lancés depuis un navire russe sur des cibles en Syrie se sont écrasés en Iran, ont déclaré deux responsables états-uniens à CNN jeudi». La Russie et l’Iran ont immédiatement démenti, quant au département d’État et au Pentagone, ils ont refusé de confirmer ou d’infirmer ces informations.

    Maria Zakarova, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, a réagi avec dégoût à ces articles sur son compte Facebook et a écrit : «J’ai lu les articles de CNN affirmant que ‹des missiles russes sont tombés en Iran›. Je me pose la question : ont-ils écrit cela par colère impuissante, ou quoi ? Quant aux références constantes à des ‹sources›, elles font penser à l’écoulement de l’eau dans les égouts.»

    De toute évidence, les Russes sont passablement dégoûtés des réactions assez pathétiques des responsables états-uniens, qui paraissent plutôt désemparés quant à ce qu’il faut faire ensuite.

    Ces apparences, cependant, peuvent être trompeuses : ce jeu est loin d’être terminé.

    Comme je l’ai écrit dans un billet récent, l’idée que la Russie a mis en place une zone d’exclusion aérienne en Syrie est totalement fausse : quatre SU-30MS, même soutenus par six SU-34 ne suffisent pas à établir une quelconque zone d’exclusion aérienne. La véritable mission de ces SU-30MS est de protéger l’armée de l’air russe de tout avion de combat turc ou israélien trop zélé, et non d’instaurer une zone d’exclusion aérienne. En fait, selon le commandant de l’US Air Force en Syrie, les États-Unis font beaucoup plus de sorties que les Russes. Ce qu’il n’ajoute pas est que la plupart de ces sorties états-uniennes n’utilisent pas d’armes, tandis que celles des Russes, oui. Mais, en réalité, cela revient à comparer des pommes et des oranges. L’US Air Force peut faire autant de sorties aériennes qu’elle veut, seule l’armée de l’air russe opère en coordination étroite avec les forces syriennes et iraniennes au sol.

    Ce qui me préoccupe davantage est que les gens dans les deux camps aiment à se livrer à de la bravade à bon marché et à dire des choses comme «les Américains/les Russes n’oseraient jamais attaquer une force aérienne russe/américaine». C’est une façon très dangereuse de penser à ce qu’il se passe parce qu’elle fait fi de toutes les preuves historiques que les responsables prennent des décisions très stupides pour tenter d’éviter de paraître humiliés par l’autre camp (Ehud Olmert en 2006 me vient immédiatement à l’esprit). Le fait que Obama et les États-Unis semblent totalement largués est sympathique, bien sûr, mais aussi potentiellement très dangereux.

    La bonne nouvelle est qu’au moins pour le moment, ni la Russie ni les États-Unis ne se menacent directement, du moins sur le plan militaire. L’US Air Force a apparemment décidé un rayon d’évitement de 20 miles et, alors que les Russes n’ont fait aucune déclaration à ce propos, je suis à peu près sûr qu’ils veillent à ne pas interférer avec les Américains, et encore moins à les menacer directement. Il n’empêche, cette situation est intrinsèquement dangereuse.

    Puisque que c’est une véritable zone de combat et pas seulement une quelconque zone de patrouille en temps de paix, les avions russes et américains doivent utiliser des modes radar qui sont normalement associés à des intentions hostiles : pas seulement balayer le ciel pour repérer tout ennemi potentiel, mais aussi tracer activement tout avion détecté. C’est une situation très délicate parce qu’une fois qu’un radar a repéré un avion et le suit activement, tout ce que le pilote a à faire est de presser sur un bouton. Pour le pilote dans l’avion, c’est comme avoir un pistolet pointé sur lui – cela le rend très nerveux. Pour aggraver les choses, les avions modernes peuvent actuellement s’engager de part et d’autre sans utiliser les modes radar et ils peuvent tenter de dissimuler leurs signaux radar, mais cela ne fait qu’ajouter à la tension. C’est précisément parce que les États-Unis et la Russie sont deux puissances nucléaires qu’il est crucial qu’aucun côté ne compte sur l’autre pour baisser les yeux le premier ou jouer au plus fort. Les politiciens peuvent céder à ce genre d’absurdité, mais j’espère que les généraux des deux camps feront tout ce qui est en leur pouvoir pour éviter une telle situation. Juste maintenant, la situation semble sous contrôle, mais cela pourrait se gâter très rapidement. Heureusement, le Pentagone et l’état-major général russe arriveront bientôt à un accord pour désamorcer le conflit.

    Il y a de nombreux rapports selon lesquels l’Iran prépare une intervention majeure en Syrie. Ces rapport proviennent de nombreuses sources et je les considère comme crédibles, simplement parce qu’il n’y a pas moyen que l’intervention russe très limitée puisse réellement changer le cours de la guerre, du moins pas d’elle-même. Oui, j’insiste sur le fait que l’intervention russe est très limitée. Douze SU-24M, autant de SU-25SM, 6 SU-34 et 4 SU-30SM ne sont pas une force importante, même soutenue par des hélicoptères et des missiles de croisière. Oui, les forces russes ont été très efficaces pour soulager la pression sur le front du nord-ouest et pour permettre une contre-offensive de l’Armée syrienne, mais cela ne mettra pas fin, en soi, à la guerre. Pour la bonne raison que si les choses deviennent vraiment moches, les fous d’État islamique peuvent simplement répéter ce qu’ils ont déjà fait par le passé : passer la frontière de la Turquie, de la Jordanie et de l’Irak. En outre, vous ne pouvez pas tenir un terrain depuis les airs. Pour cela, il faut des troupes au sol et les troupes russes ne viendront pas – Poutine l’a déclaré sans ambiguïté (bien qu’il ait laissé une petite porte ouverte pour un futur changement de stratégie en disant qu’une intervention terrestre ne faisait pas partie des projets actuels). Indépendamment de cela, toute intervention brève ou très brève serait extrêmement difficile à vendre en Russie et par conséquent je continue à ne pas y croire. Je parie sur les Iraniens. Bon, quand je dis Iraniens, je veut dire les Iraniens et leurs alliés, y compris le Hezbollah, mais pas nécessairement sous des uniformes iraniens.

    Il y a des chances que les Iraniens et les Syriens veuillent maintenir l’ampleur de l’implication iranienne aussi secrète que possible. Mais, bien sûr, ils ne seront pas en mesure de tromper les États-Unis, la Turquie ou Israël très longtemps, du moins pas si des forces iraniennes importantes sont impliquées.

    Donc la grande question que je me pose est la suivante : que feront les États-Unis si (quand ?) l’Iran intervient en Syrie ?

    Il y a des chances que les Irakiens demandent à la Russie de les aider à vaincre Da’esh exactement au moment où les Iraniens passeront à l’action. Si les Russes sont d’accord, et il semble qu’ils pourraient l’être, l’armée de l’air russe fournira une couverture aérienne aux forces iraniennes se rendant en Syrie en passant par l’Irak. Mon hypothèse est que les Russes essaieront d’obtenir une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU autorisant une intervention internationale en Syrie ou, si cela échoue, ils essaieront d’arriver à quelque accord avec les États-Unis. Mais ça va être épouvantablement difficile, puisque les néocons vont péter les plombs si les Iraniens entrent massivement en Syrie.

    Juste maintenant, l’Armée de l’air russe n’a pas les ressources nécessaires pour soutenir une action iranienne en Syrie, et ce pourrait être la raison d’une résurgence de la rumeur sur six MIG-31 livrés en Syrie. Personnellement, je n’en ai aucune preuve, du moins pas émanant d’une source à demi décente, mais si cela arrive réellement, alors cela changera beaucoup les règles du jeu, parce qu’une chose est certaine : les MiG-31 ne seront jamais utilisés contre État islamique ou même contre quelques avions turcs ou israéliens isolés; si jamais des MiG-31 apparaissaient vraiment dans le ciel de la Syrie, leur but serait de garder le contrôle sur son espace aérien et cela implique une menace directe et crédible contre les États-Unis et leurs alliés. Il en va de même pour le déploiement actuel des S-300. Dieu merci, nous n’y sommes pas encore. Mais à moins que l’Armée syrienne ne réalise une offensive extrêmement réussie contre Da’esh, une vaste opération iranienne sera très probable. Alors les choses deviendront très dangereuses, en effet.

    En attendant, l’Otan est toujours occupée à faire de grandes déclarations sur le fait qu’elle est «prête à défendre la Turquie», tandis que McCain déclare que les États-Unis et la Russie sont engagés dans une «guerre par procuration». Nous devrions être reconnaissants pour ces puissantes émissions d’air chaud parce que, espérons-le, tant que les dirigeants occidentaux ont l’impression que leurs paroles creuses les font paraître crédibles, ils ne sont pas tentés de faire quelque chose de vraiment stupide et dangereux.

    Ce sont certainement des temps dangereux.

    The Saker

    Cette chronique a été écrite à l’origine pour The Unz Review:

    Traduit par Diane, relu par jj pour le Saker Francophone


  • Le blog de Michel

     
     
    13 octobre 2015 2 13 /10 /octobre /2015 15:21

    C’est une petite musique qui fait son chemin dans les médias : il y aurait désormais une « gauche moderne ».

    Le marketing est partout

    L’avantage de ce qualificatif, c’est qu’il renvoie dans les cordes l’ensemble de ceux qui ne se retrouvent pas dans cette dénomination. Ils deviennent ipso facto des ringards, des has-been, des vieux cons et au mieux des frondeurs.

    Les socialistes ne sont pas les seuls à vouloir cliver pour des raisons de stratégie électorale et aussi afin de ne pas assumer le tournant libéral de nos gouvernants. En effet, il y a quelques temps, nous avons entendu parler de la « droite forte » de Guillaume Pelletier, qui faisait sans doute écho à une droite devenue molle du côté de l’UMP.

    Que nous annonce la « gauche moderne » ?

    Afin de bien comprendre, il convient de nommer la tête de gondole de ce mouvement : Emmanuel Macron, en personne, avec ses saillies qui sentent si bon le libéralisme que l’on croyait jusqu’à présent être la chasse gardée de la droite (molle ou forte), avec explication de texte en Anglais pour rassurer les investisseurs étrangers.

    Ainsi donc, être moderne, ce serait en vrac, être pour la réforme du code du travail, la remise en cause des 35 heures, la fin du statut de la Fonction publique, revoir les conditions d’âge et de montant des retraites, ainsi que les conditions du dialogue social dans les branches professionnelles. Tout cela pour le bien des français, bien sûr avec l’appui d’idiots utiles qui prennent fait et cause pour ces réformes sans se douter qu’ils en seront les principales victimes.

    On reste confondu par la succession des déclarations de M. Macron que ne réfuterait aucun leader de droite, et qui n’entraînent que quelques désaveux mous de la part du premier Ministre ou du Président de la République. Sous d’autres gouvernements, ces déclarations auraient valu à son auteur de retourner à ses chères études, et là, rien.

    De là à dire que les rôles sont partagés entre Macron et les autres, il n’y a qu’un pas pour que toute la gauche au pouvoir adopte prochainement la dénomination de « gauche moderne » synonyme de « droite normale » et annonçant des alliances consanguines avec la droite mole et les écolos verts pâles pour gagner les prochaines échéances électorales.

    On aimerait y croire…

    Certes, des réformes sont sans doute nécessaires pour relancer l’économie et combattre le chômage, mais toutes celles qui sont proposées vont dans le sens de la régression sociale, afin de conforter le pouvoir économique et le pouvoir politique. La mode est au libéralisme et les français, qui ne comprennent rien à la modernité, sont méfiants compte tenu de l’état du dialogue social : on a vu ce qui pouvait se passer quand les patrons d’une compagnie aérienne oublient sciemment les bases de ce dialogue et imposent au salariés une violence toute aussi importante que celle subie par des cadres de cette compagnie.

    Déjà, à ce stade, on voit également la brutalité du pouvoir qui a décidé d’interpeller les salariés d’Air France en cause à 6 heures du matin à l’instar de dangereux criminels. Il ne nous semble pas que les époux Balkany aient eu à subir de pareilles affres malgré la batterie de casseroles qu’ils trimbalent depuis plus de 20 ans. Cela annonce une « gauche moderne » très sourcilleuse sur le respect des lois, surtout lorsque les intérêts patronaux sont en jeu.

    On aimerait y croire, mais faire plaisir au Medef ou aux corporations patronales, n’a jamais produit d’effet sur les créations d’emplois. Il n’est que de se souvenir du cadeau sur la TVA sur les cafetiers et restaurateurs pour s’en convaincre ou bien encore mesurer les effets du pacte de responsabilité qui se chiffre en dizaines de milliards de cadeaux ou d’économies aux entreprises (dont certaines continuent de licencier…) pour constater que cela n’a aucun effet.

    M. Gattaz, digne successeur de son père à la tête du lobby patronal, a fini par planquer son pin’s annonçant la création d’un million d’emploi et s’il s’en prévaut encore, en oubliant les cadeaux financiers du gouvernement, qu’il considère comme une aumône, c’est pour dire à cor et à cri que le salut pour l’emploi réside dans l’assouplissement du code du travail, la fin des 35 heures, etc…, la même litanie que celle de la « gauche moderne » : la boucle est bouclée.

    Tant que les français penseront que le salut réside dans l’alignement de leurs droits et salaires au niveau sur le pays le moins disant, c’est-à-dire sans doute la chine, le Vietnam, ou le Bangladesh, la « gauche moderne », qui déroule le tapis aux monde économique, qui parle surtout d’argent et rarement de morale, aura de beaux jours devant elle.

    On aimerait y croire enfin, mais décidément, le revirement - certains parleront de trahison – de Hollande depuis son élection sur les promesses électorales sur le traité européen, par exemple, ou bien encore la finance, n’augurent rien de bon et confortent l’hypothèse de la « gauche moderne », ventre mou de la politique, dépourvue d’idéologie et passeuse de plat au Medef ou à l’économie mondialisée, dont il sera le chef de file en 2017, avant de céder le flambeau en 2022 à Valls, puis en 2027 à Macron.

    La belle société « moderne » promise

    Elle sera prospère, mais seulement pour quelques-uns, ceux qui pourront profiter des offres du commerce de luxe, qui auront des petites mains serviables et corvéables à merci pour satisfaire leurs moindres caprices et qui n’hésiteront pas à délocaliser leurs activités juste par caprice ou parce qu’ils auront trouvé moins cher ailleurs.

    Elle n’aura plus besoin d’un système éducatif performant puisqu’il faut bien le dire, il ne sera plus nécessaire d’instruire des gens qui n’en n’auront pas besoin, sans compter le danger d’avoir un peuple instruit qui pourrait se révolter. Les récentes réformes de l’éducation et l’indigence de nos universités vont dans ce sens.

    Elle n’aura plus besoin de la classe moyenne, vouée à la disparition à terme par le lissage sociétal déjà à l’œuvre avec les impôts.

    Elle sera rayonnante avec le grand soir du Tafta, traité commercial transatlantique qui laissera les mains libres à tous les tricheurs automobiles ou bien les vendeurs de lasagnes à la viande de cheval et à l’hégémonie américaine, avec sa propre justice commerciale qui s’imposera à tous.

    Les services publics seront « redimensionnés » à la hauteur de cette merveilleuse ambition de la « gauche moderne », avec moins de fonctionnaires, d’hôpitaux, d’enseignants, mais avec davantage de policiers, de justice expéditive et de prisons pour bien faire comprendre le concept de « gauche moderne » protectrice des intérêts économiques privés.

    Pour l’instant, tout va bien !

    Pour l’instant, la « gauche moderne » n’envisage pas de toucher aux prestations sociales, mais cela viendra bien : la bête économique et financière ne saurait se satisfaire de demi mesures. La seule issue consiste à espérer une crise économique et financière majeure qui rebattrait les cartes, car s’il est bien une maladie chronique dont souffre le monde économique et financier, c’est l’avidité et la connerie qui devraient précipiter sa chute.

    Pour l’instant, la « gauche moderne » fournit encore la vaseline, mais jusqu’à quand ?


  • Jour de honte"

    Soyons clair, je n'ai, à titre personnel, aucun amour particulier pour JL Melenchon. Il faut, par contre reconnaître, qu'il est un des rares à porter de vraies idées de Gauche.

    L'article que je vous propose est extrait du "nouvel Obs" d'aujourd'hui. Le lien est içi.

    En soutiens à aux salariés arrêtés hier matin, voiçi le texte d'une pétition demandant l'arrêt des poursuites:

    https://www.change.org/p/premier-ministre-p%C3%A9tition-lib%C3%A9ration-des-6-d-air-france-halte-aux-poursuites?recruiter=31506211&utm_source=share_petition&utm_medium=copylink

    Jean-Luc Mélenchon ne décolère alors que cinq salariés d’Air France, soupçonnés de violence contre le DRH de l'entreprise, ont vu leur garde à vue prolongée de 24 heures ce mardi 13 octobre.

    Sur BFM TV et RMC, le leader du Parti de gauche (PG) s’est largement emporté : "Retenir cinq gars qui défendent leur emploi, une nuit entière, c’est un abus. […] On ne va pas chercher à 6 heures du matin, dans leur lit, des gens qui n’ont aucunement l’intention de s’enfuir. On n’a pas été cherché Monsieur Cahuzac dans son lit, on n’a pas été cherché Monsieur Sarkozy dans son lit, […] mais quand c’est un travailleur, […] alors on va le chercher comme un bandit. Ils n’avaient pas l’intention de s’en aller. Ils veulent garder leur travail, c’est ça leur lutte."

    "C'est une honte", a-t-il encore ajouté. "Qu'est-ce qu’ils ont fait ces gens ? Ce sont des trafiquants de drogue ? Ce sont des gens qui comptent se sauver avec de l’argent dans un paradis fiscal ?"

    Jean-Luc Mélenchon a même enjoint les salariés d’Air France à ne pas baisser les bras. Il leur conseille de "recommencer". "Il ne faut pas avoir peur", a-t-il encouragé. Et de répéter à plusieurs reprises : "Pour l'instant, ce n'est que la chemise", en allusion au vêtement en lambeaux de Xavier Broseta, directeur des ressources humaines d'Air France.

    Mieux encore, l’ancien candidat à la présidentielle est prêt à donner de sa personne pour la cause des employés de la compagnie aérienne dont 2.900 emplois sont actuellement menacés par un plan de restructuration.

    "Vous savez quoi ? Je veux bien aller en prison avec eux", a-t-il déclaré. "Je veux bien aller [en prison] à leur place."

    Eric Besson, ancien ministre de Nicolas Sarkozy, a rapidement réagi sur Twitter aux encouragements de l’eurodéputé et porte-voix du PG.

    Dire qu'il fut ministre... https://t.co/KgUBzVKw6U

    Jean-Luc Mélenchon s’était déjà indigné lundi des conditions dans lesquelles six salariés d'Air France ont été interpellés. "Jour de deuil", des salariés "arrêtés pour fait de lutte", "que la résistance et la colère soient plus contagieuses que la peur! ", avait-il noté dans un tweet.

    Jour de deuil. 4 salariés arrêtés pour fait de lutte. Que la résistance et la colère soient plus contagieuses que la peur ! #AirFrance

    D’autres représentants de la gauche se sont également émus de la situation. Cécile Duflot a tweeté: "Arrêtés chez eux à 6h du matin ? Pourquoi ? Pour les humilier devant leurs familles ou parce qu'ils préparaient une fuite à St Martin?", dans une allusion à Patrick Balkany (Les Républicains), qui avait émigré sur cette île des Caraïbes dans les années 1990 après avoir connu de premiers déboires judiciaires en France.

    Arrêtés chez eux à 6 h du matin ? Pourquoi ? pour les humilier devant leurs familles ou parce qu'ils préparaient une fuite à St Martin ?

    Dénonçant une "provocation", le secrétaire national du Parti communiste français (PCF), Pierre Laurent, a regretté dans un communiqué que les salariés d'Air France soient "traités comme des criminels, arrêtés chez eux devant leur famille au petit matin". "Le gouvernement et la direction jouent l'humiliation et s'enfoncent dans la honte, la riposte doit être massive et unitaire", a-t-il ajouté.

    Le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) d'Olivier Besancenot a demandé "la levée immédiate de l'interpellation [des salariés] et de toute éventuelle mise en examen". "C'est la vraie 'violence aggravée' que l'on veut [leur] faire payer", ajoute le parti dans un communiqué.

    Pierre Laurent et Eric Coquerel, coordinateur politique du PG, ainsi que Clémentine Autain (Ensemble), tous les trois têtes de liste aux régionales en Ile-de-France, étaient présents au rassemblement de soutien organisé au fret de la compagnie aérienne à Roissy lundi. Jean-Luc Mélenchon a prévenu dans un tweet être "retenu de longue date" et ne pouvoir donc se rendre à ce rassemblement