• Mort du journaliste et écrivain Michel Polac, «esprit libre»

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    Créé le 07/08/2012 à 17h58 -- Mis à jour le 08/08/2012 à 09h11
    Le journaliste Michel Polac qui participe, le 13 novembre 2005 dans un studio de la radio France Inter à Paris, à l'édition du cinquantenaire de l'émission culturelle «Le masque et la plume».

    Le journaliste Michel Polac qui participe, le 13 novembre 2005 dans un studio de la radio France Inter à Paris, à l'édition du cinquantenaire de l'émission culturelle «Le masque et la plume». AFP PHOTO JEAN-PIERRE MULLER

    DECES - Le journaliste, écrivain et critique est décédé ce mardi à l'âge de 82 ans...

    Journaliste de presse, de télévision et de radio, également écrivain et critique littéraire, Michel Polac, est décédé ce mardi à 82 ans, a indiqué sa famille à l'AFP.

    Le président de la République François Hollande lui a rendu hommage ce mardi soir à travers un communiqué: «Avec Michel Polac disparaît un esprit original et un journaliste exigeant. Il aura marqué par ses émissions impertinentes et indépendantes, les esprits de millions d’auditeurs et de téléspectateurs. Tout au long de sa carrière, il nous aura fait partager sa passion pour les lettres, le cinéma et le théâtre. Michel Polac laissera l’exemple d’un homme libre et d’une figure de notre vie culturelle. Je tiens à adresser mes plus sincères condoléances à sa famille et à ses proches.» Jean-François Kahn, journaliste et écrivain, a également réagi à la mort de son confrère, ce mardi soir sur RTL:«Alors là on a vu un type qui travaillait ses dossiers, qui était engagé c'est vrai, il n'était pas objectif (...).  Mais en même temps il laissait la parole à toutes les sensibilités. Il a apporté vraiment quelque chose par ses qualités mais aussi par ses défauts. Le pluralisme et la démocratie lui doivent».

    Créateur de l'émission «Le masque et la plume»

    Né le 10 avril 1930 à Paris, Michel Polac s’illustre très tôt dans le journalisme. A l'âge de 17 ans, Jean Tardieu le repère. Il intègre le «laboratoire expérimental» de l'ORTF. Quatre ans plus tard, Michel Polac propose à Jean Tardieu l'émission «Entrée des auteurs», dans laquelle il débusque les nouveaux talents du théâtre. Il crée et anime ensuite «Le masque et la plume» en 1955, un magazine de lettres et du théâtre. L'émission, qui connaît un succès immédiat, est encore diffusée sur France Inter aujourd'hui.

    D'une sensibilité littéraire, il publie l'année suivante son premier roman, intitulé La Vie incertaine, et ne tarde pas à animer plusieurs émissions en rapport avec les lettres à la télévision: «Bibliothèque de poche» ou encore «Post-scriptum», qu'il est contraint d'abandonner en 1971 pour avoir abordé le thème de l'inceste.

    Pendant dix ans, il s'absente de la télévision, mais finit par y revenir en 1981 avec l'émission «Droit de réponse» diffusée sur TF1. Celle-ci est un succès, mais le talk-show provocateur est arrêté lors de la privatisation de la Une. Michel Polac anime ensuite de 1988 à 1989 une émission littéraire sur M6 intitulée «Libre et change».

    Près d'une vingtaine de romans et d'une quinzaine de films

    Dix années plus tard, il devient chroniqueur littéraire à Charlie Hebdo, avant de rejoindre «Ca balance à Paris» sur Paris Première. Le chroniqueur a également officié dans l'émission de Laurent Ruquier «On n'est pas couché», à partir de 2006. Pour des raisons de santé, il est remplacé l'année suivante par Eric Naulleau. Avant son départ de l'émission, celle-ci a été le théâtre d'un accrochage entre Michel Polac et Daniela Lumbroso. Plusieurs années auparavant, elle avait cité des extraits du journal intime du journaliste, qu'elle accuse de pédophilie. Michel Polac a relancé le sujet lorsqu’elle est venue sur le plateau de Laurent Ruquier, ravivant la polémique.

    Depuis la publication de La Vie Incertaine en 1956, Michel Polac a écrit près d'une vingtaine de romans. Le journaliste et écrivain était également cinéaste. Michel Polac a réalisé une quinzaine de films, dont le premier, La Fatigue, a vu le jour en 1968.

    A.G. avec AFP

  • Cyril LAZARO

     
    Mercredi 8 août 2012 3 08 /08 /Août /2012 07:37

    Chose promise, chose due : Air France dénonce les accords avec les hôtesses

    Après l'échec des négociations avec le personnel navigant commercial, la direction a repris le processus de dénonciation des accords collectifs. Certaines organisations exigent une reprise des négociations et menacent de faire grève. L'accord signé par les syndicats de personnels au sol est contesté par la CGT. Quant aux pilotes, leur décision sera connue mi-août.

    La direction tient ses promesses. Elle avait prévenu. En cas de non signature de la part des syndicats des accords de hausse de productivité, les accords d'entreprises à durée indéterminée seront dénoncés. Les syndicats des hôtesses et stewards (personnel navigant commercial, ou PNC), n'ayant pas paraphé le texte en juillet, « le processus de dénonciation suspendu le temps de la négociation » sur l'organisation du travail et les rémunérations des PNC se poursuit donc. Dix textes régissant notamment des indemnités ou les conditions d'hébergement pendant les escales, ont ainsi été dénoncés.

    En revanche, tout ce qui rentre dans le champ d'application de l'accord collectif à durée déterminée, ne peut l'être avant la date de la fin de l'accord, le 31 mars 2013. Une fois dénoncés, les accords resteront en vigueur pendant au maximum 15 mois. Concrètement, la direction ne peut "pas toucher au temps de vol, à la rémunération, la productivité ni à la carrière avant avril 2013", résume Franck Mikula, délégué du syndicat Unac.

    Pas de politique contractuelle comme à l'époque de Blanc

    Il n'empêche, une fois l'accord collectif arrivé à échéance, la direction pourra imposer ses conditions de manière unilatérale comme ce fut le cas à l'époque de Christian Blanc entre 1993 et 1997. La direction mettra en place « un dispositif juridique qui ne devrait pas être fondamentalement différent de ce qui a été négocié », selon les termes du PDG de la compagnie Alexandre de Juniac. Une situation que dénonce l'Unac, l'un des principaux syndicats de PNC d'Air France, le seul qui était favorable à une signature des accords pour ne pas se laisser imposer.

    L'Unac évoque une "opération de nettoyage au lance flamme du socle contractuel des PNC d'Air France" et s'inquiète, en particulier, de la dénonciation de l'accord sur l'embauche de PNC étrangers à l'Union européenne (qui donnait l'obligation d'embaucher ces navigants en contrat à durée indéterminée et de les baser à Paris, rendant obligatoire le paiement des cotisations sociales en France). "Nous voulons maintenir la politique contractuelle. Nous préférons arriver à des accords, même s'ils sont parfois inférieurs à ceux que nous avions avant, mais au moins nous créons des périodes de stabilité d'une certaine durée plutôt que des règlements qui peuvent changer à n'importe quel moment", dit Franck Mikula.

    L'Unac et le SNPNC-FO, demandent la réouverture de négociations. En cas de refus de la direction, "on sera obligé de se lancer dans une épreuve de force et on mettra en cause le dogme de 20% d'économie", prévient Franck Mikula, selon qui, d'ici à fin août l'Unac pourrait déposer un préavis de grève. La politique contractuelle existe depuis 14 ans. Quand Jean-Cyril Spinetta est arrivé à la tête de la compagnie en 1997, il s'est montré favorable à une négociation des accords ou conventions.

    L'accord des personnels au sol contesté par la CGT

    Pour l'heure, seuls quelques syndicats de personnel au sol ont signé l'accord. Et encore, il est contesté par la CGT, qui explique que les voix de l'Unac (un syndicat de navigants) ont été ajoutées à celles de la CGC (signataire) à laquelle il est affilié, pour pouvoir dépasser le seuil des 30% à partir duquel un accord est considéré comme valide. Or pour la CGT, les voix d'un syndicat de navigant n'ont pas être comptabilisées dans un vote catégoriel concernant le personnel au sol. Sans les voix de l'Unac, assure la CGT, Air France n'aurait pas atteint le seuil de 30% et l'accord n'aurait pu être validé. La CGT a déposé un recours. L'affaire devrait être tranchée en septembre. Rien n'est donc joué.

    La décision des pilotes connue mi-août

    Quant aux pilotes, leur décision sera connue mi-août à l'issue d'un référendum organisé par le SNPL, ultra-majoritaire, pour ses seuls adhérents. Si le bureau du SNPL a donné un avis favorable à la signature du plan Transform d'amélioration de l'efficacité économique de 20% d'Air France, en sera-t-il autant dans les urnes ? Certains pilotes sont en effet circonspects sur le fait de devoir se prononcer sur un accord cadre et non sur un accord définitif. D'autres ne comprennent pas pourquoi les mesures qu'on leur impose sont à effet immédiat quand celles pour le personnel au sol n'entreront en vigueur qu'au 1er janvier 2013. D'autres encore estiment que les efforts demandés aux pilotes sont plus importants que ceux des autres catégories de personnel.

    Fabrice Gliszczynski Source latribune.fr

     

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    Manif du 18 aoutAfin de soutenir et de faire connâitre ses actions contre le projet de création d'un circuit privé auto/moto sur les communes de Villy-en-Auxois et Villeberny, l'association "les Sentinelles de l'Auxois" association de défense de l'environnement, invite les marcheurs amateurs de nature et de musique à une marche / concerts au coeurs de la vallée de l'Ozerain le samedi 18 aout prochain.voir le programme www.sentinellesdelauxois.com

    pour tout renseignement et s'inscrire: sentinelles.auxois@gmail.com

     

  • 08/08/2012 09:41:05
    Un nouvel article sur le blog www.dominiquebaert.com

    15 questions écrites re-publiées au J.O. !

    Comme je l'ai annoncé (cf article du 1eraoût), le Journal Officiel a publié les 15 questions écrites que j'avais déposées lors de la précédente législature, et dont j'estime que, réactualisées bien…

    Pour lire la suite cliquez ici

     

  • Nouvelle publication sur les échos de la gauchosphère

    Pourquoi Annie Thébaud-Mony refuse la Légion d’Honneur de Cécile Duflot

    by gauchedecombat

    Madame la ministre,

    Madame Cécile Duflot Ministre de l’égalité, des territoires et du logement,

    Par votre courrier du 20 juillet 2012, vous m’informez personnellement de ma nomination au grade de Chevalier de la Légion d’Honneur et m’indiquez que vous êtes à l’origine de celle-ci. J’y suis très sensible et je tiens à vous remercier d’avoir jugé mon activité professionnelle et mes engagements citoyens dignes d’une reconnaissance nationale. Cependant - tout en étant consciente du sens que revêt ce choix de votre part - je ne peux accepter de recevoir cette distinction et je vais dans ce courrier m’en expliquer auprès de vous.

    Concernant mon activité professionnelle, j’ai mené pendant trente ans des recherches en santé publique, sur la santé des travailleurs et sur les inégalités sociales en matière de santé, notamment dans le domaine du cancer. La reconnaissance institutionnelle que je pouvais attendre concernait non seulement mon évolution de carrière mais aussi le recrutement de jeunes chercheurs dans le domaine dans lequel j’ai travaillé, tant il est urgent de développer ces recherches.

    En ce qui me concerne, ma carrière a été bloquée pendant les dix dernières années de ma vie professionnelle. Je n’ai jamais été admise au grade de directeur de recherche de 1e classe. Plus grave encore, plusieurs jeunes et brillant.e.s chercheur.e.s, qui travaillaient avec moi, se sont vu.e.s fermer les portes des institutions, par manque de soutien de mes directeurs d’unité, et vivent encore à ce jour – malgré la qualité de leurs travaux - dans des situations de précarité scientifique.

    Quant au programme de recherche que nous avons construit depuis plus de dix ans en Seine Saint Denis sur les cancers professionnels Giscop, bien que reconnu au niveau national et international pour la qualité scientifique des travaux menés, il demeure lui-même fragile, même s’il a bénéficié de certains soutiens institutionnels. J’en ai été, toutes ces années, la seule chercheure statutaire. Pour assurer la continuité du programme et tenter, autant que faire se peut, de stabiliser l’emploi des jeunes chercheurs collaborant à celui-ci, il m’a fallu en permanence rechercher des financements - ce que j’appelle la « mendicité scientifique » - tout en résistant à toute forme de conflits d’intérêts pour mener une recherche publique sur fonds publics.

    Enfin, la recherche en santé publique étant une recherche pour l’action, j’ai mené mon activité dans l’espoir de voir les résultats de nos programmes de recherche pris en compte pour une transformation des conditions de travail et l’adoption de stratégies de prévention. Au terme de trente ans d’activité, il me faut constater que les conditions de travail ne cessent de se dégrader, que la prise de conscience du désastre sanitaire de l’amiante n’a pas conduit à une stratégie de lutte contre l’épidémie des cancers professionnels et environnementaux, que la sous-traitance des risques fait supporter par les plus démunis des travailleurs, salariés ou non, dans l’industrie, l’agriculture, les services et la fonction publique, un cumul de risques physiques, organisationnels et psychologiques, dans une terrible indifférence. Il est de la responsabilité des chercheurs en santé publique d’alerter, ce que j’ai tenté de faire par mon travail scientifique mais aussi dans des réseaux d’action citoyenne pour la défense des droits fondamentaux à la vie, à la santé, à la dignité.

    Parce que mes engagements s’inscrivent dans une dynamique collective, je ne peux accepter une reconnaissance qui me concerne personnellement, même si j’ai conscience que votre choix, à travers ma personne, témoigne de l’importance que vous accordez aux mobilisations collectives dans lesquelles je m’inscris. J’ai participé depuis trente ans à différents réseaux en lutte contre les atteintes à la santé dues aux risques industriels. Ces réseaux sont constitués de militants, qu’ils soient chercheurs, ouvriers, agriculteurs, journalistes, avocats, médecins ou autres... Chacun d’entre nous mérite reconnaissance pour le travail accompli dans la défense de l’intérêt général.

    Ainsi du collectif des associations qui se bat depuis 15 ans à Aulnay-sous-bois pour une déconstruction - conforme aux règles de prévention - d’une usine de broyage d’amiante qui a contaminé le voisinage, tué d’anciens écoliers de l’école mitoyenne du site, des travailleurs et des riverains. Ainsi des syndicalistes qui - à France Télécom, Peugeot ou Renault - se battent pour la reconnaissance des cancers professionnels ou des suicides liés au travail. Ainsi des ex-ouvrières d’Amisol – les premières à avoir dénoncé l’amiante dans les usines françaises dans les années 70 – qui continuent à lutter pour le droit au suivi post-professionnel des travailleurs victimes d’exposition aux cancérogènes. Ainsi des travailleurs victimes de la chimie, des sous-traitants intervenant dans les centrales nucléaires, des saisonniers agricoles ou des familles victimes du saturnisme...

    Tous et chacun, nous donnons de notre temps, de notre intelligence et de notre expérience pour faire émerger le continent invisible de ce qui fut désigné jadis comme les « dégâts du progrès », en France et au delà des frontières du monde occidental.

    La reconnaissance que nous attendons, nous aimerions, Madame la ministre, nous en entretenir avec vous. Nous voulons être pris au sérieux lorsque nous donnons à voir cette dégradation des conditions de travail dont je parlais plus haut, le drame des accidents du travail et maladies professionnelles, mais aussi l’accumulation des impasses environnementales, en matière d’amiante, de pesticides, de déchets nucléaires et chimiques... Cessons les vraies fausses controverses sur les faibles doses. Des politiques publiques doivent devenir le rempart à la mise en danger délibérée d’autrui, y compris en matière pénale. Vous avez récemment exprimé, à la tribune de l’Assemblée nationale, votre souhait d’écrire des lois « plus justes, plus efficaces, plus pérennes". En qualité de Ministre chargée de l’Egalité des territoires et du logement, vous avez un pouvoir effectif non seulement pour augmenter le nombre des logements mais légiférer pour des logement sains, en participant à la remise en cause de l’impunité qui jusqu’à ce jour protège les responsables de crimes industriels.

    En mémoire d’Henri Pézerat qui fut pionnier dans les actions citoyennes dans lesquelles je suis engagée aujourd’hui et au nom de l’association qui porte son nom, la reconnaissance que j’appelle de mes vœux serait de voir la justice française condamner les crimes industriels à la mesure de leurs conséquences, pour qu’enfin la prévention devienne réalité.

    Pour toutes ces raisons, Madame la ministre, je tiens à vous renouveler mes remerciements, mais je vous demande d’accepter mon refus d’être décorée de la légion d’honneur. Avec l’association que je préside, je me tiens à votre disposition pour vous informer de nos activités et des problèmes sur lesquels nous souhaiterions vous solliciter.

    Je vous prie d’agréer, Madame la ministre, l’expression de ma reconnaissance et de mes respectueuses salutations

    Annie Thébaud-Mony


    Source : Courriel à Reporterre

    Annie Thébaud-Mony, directrice de honoraire de recherches à l’Inserm, est aussi membre de l’association Ban Asbestos et de l’Association Henri Pézerat