• Ce matin en bref // 2014-08-30 // Samedi 30 août 2014

    ce matin en brefLogement: la mise en oeuvre «à titre expérimental » de l’encadrement des loyers de la loi Alur sera limitée à Paris. Il n’y aura «pas d’encadrement des loyers hors de la capitale d’ici 2017» a assuré vendredi Manuel Valls dans une conférence de presse, décision qualifiée immédiatement "d’inouie" par Cécile Duflot et de "cadeaux fait aux lobbies".
    A l’université d’été du PS à La Rochelle, Jean-Christophe Cambadélis a annoncé vouloir "moduler la date " du congrès du PS prévu en 2015. En clair, repousser le congrès aussi loin que possible en mettant en place une commission "regroupant toutes les sensibilités, sous-sensibilités et sous-sous sensibilités" qui décidera de la date.
    Travail le dimanche: une "loi d’habilitation à procéder par ordonnance" devrait, selon Bercy, être présentée en conseil des ministres début octobre. Parmi les grands chapitres, "l’assouplissement du travail dominical".
    Thierry Lepaon (CGT) s’est opposé vendredi sur France Info à toute remise en cause des 35 heures et du code du travail: "on est en train de remettre sur la table une vieille idée du patronat pour ne plus payer des heures supplémentaires et enlever des jours RTT".
    Laurent Berger a assuré vendredi sur RMC que les seuils sociaux de 10 salariés et de 50 pour avoir un délégué du personnel ou un comité d’entreprise n’étaient pas pour la CFDT "un sujet tabou". "On va en discuter avec le patronat" a t-il rajouté.
    Barack Obama dans une conférence de presse donnée à la Maison Blanche ne veut pas que les Etats-Unis s’engagent seuls dans des frappes aériennes en Syrie. Il souhaite la formation d’une "coalition internationale réunissant occidentaux et pays arabes alliés".


  • Neuf-Quinze =

    09h15 le neuf-quinze
    Irak, Ukraine : aux drones, citoyens !

    Et c'est reparti. Comme en 14. (1)Une photo satellite produite par l'OTAN semble suggérer (2) que l'armée russe intervient en Ukraine (ce que confirme la multiplication des témoignages des mères de soldats russes tombés en Ukraine (3)) ? Qu'attend-on pour taper Poutine ? Et les horribles coupeurs de têtes de l'Etat islamique, qui progressent en Syrie et en Irak, qu'attend-on pour les bombarder comme ils le méritent ? Allons-y. Aux armes. Aux drones, citoyens. Intervenons. Faisons donc quelque chose. On ne sait pas exactement quoi, mais quelque chose. Et reprend l'éternelle petite musique béachelo-fourestienne.

    "Nous n'avons pas encore de stratégie" : l'aveu d'impuissance d'Obama, dans la nuit (4), à propos des progrès de l'EI en Syrie et en Irak a fait sursauter Patrick Cohen. "Vous avez déjà entendu un dirigeant expliquer, micros ouverts, qu'il n'a pas de stratégie ?" demande-t-il à son invité, Hubert Védrine. Ce n'est pas l'absence de stratégie, qui heurte Cohen. C'est que Obama l'avoue, devant les caméras, à micros ouverts. Quelle incongruité ! Quel scandale ! Des dirigeants sans stratégie devant de complexes crises internationales, il y a de nombreux exemples. Mais surtout ne pas l'avouer. Donner le change. Multiplier les mouvements de menton. C'est la règle. C'est le code.

    En réponse, Védrine fait du Védrine. Depuis longtemps (et encore cet été sur notre plateau, émission à voir et revoir (5)), il a choisi son rôle : démonter tous les discours des pousse-à-la-guerre. Crever la baudruche des couplets bellicistes. Obama ? Védrine rappelle qu'il a été précisément élu pour dégager les Etats-Unis des guêpiers dans lesquels Bush les avait engagés. L'Ukraine ? On aurait dû depuis longtemps la "finlandiser", c'est à dire en faire un pays neutre, sans lui faire miroiter une adhésion à l'UE ou à l'OTAN. Quant à une intervention contre l'EI (les difficultés du traitement journalistique de l'EI seront un des thèmes de notre émission de la semaine), très bien, mais qui pourrait y prendre part ? L'Iran ? Assad ? La Turquie, qui ne veut pas voir se constituer un grand Kurdistan ? Ne resteraient donc que quelques pays européens, financièrement exsangues, et aux opinions publiques fatiguées. Voilà ce que répète inlassablement Védrine, inlassablement rebelle à l'indignation morale universelle, fond de sauce obligatoire de la polyphonie médiatique.

    Photo forunie par l'OTAN et montrant ce qu'elle considère comme des chars russes en Ukraine

    Daniel Schneidermann


  • Samedi 30 août 2014 6 30 /08 /Août /2014 07:35 - Communauté : VOTRE ACTUALITE A LA UNE !

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    Moscou et Pékin développent de nouvelles armes dans le domaine de la finance pour mener leur guerre froide contre l'Occident. Les deux superpuissances prévoient de travailler ensemble et de se concentrer sur l’affaiblissement de la suprématie du dollar comme monnaie internationale, la création de leur propre agence de notation, d’une banque de développement, et de systèmes de paiement concurrents de MasterCard et Visa.

     

    Les pays occidentaux ont longtemps dominé les autres marchés financiers. Le dollar demeure (pour l'instant) la monnaie de réserve mondiale, les agences de notation américaines, S & P, Moody et Fitch sont les seules à réellement faire autorité pour évaluer la solvabilité des entreprises et des gouvernements, et le FMI est encore dominé par des Occidentaux.

     

    Mais avec les initiatives récentes de la Chine et de la Russie, tout cela pourrait bientôt changer. Les deux pays sont relativement mal cotés (La Chine est cotée AA- et la Russie BBB) par les trois grandes agences de notation (alors qu’elles décernent encore la meilleure note aux Etats-Unis, AAA…), ce qui a pour conséquence d’augmenter les taux d'intérêt qu'ils doivent payer sur leurs obligations, et dissuade les investisseurs de leur prêter de l’argent. En particulier, la cote de la Russie a été dégradée par S & P et Moody après l’annexion de la Crimée en raison des graves difficultés économiques dont elle a fait l‘expérience. La nouvelle cote qu’elles ont attribué au pays, « BBB » (Qualité moyenne Inférieure), n’est plus qu’un grade au dessus de la cote réservée à la pacotille.

     

    Les Chinois avaient déjà exprimé leur mécontentement de cette situation, en créant leur propre agence de notation, Dagong. Mais ils viennent de signer un accord avec le gouvernement russe pour créer une nouvelle agence de notation russo-chinoise à partir de cette institution. (En Europe aussi, on évoque de temps à autre la création d’une agence de rating spécifique, mais aucun plan concret n’a été élaboré dans ce sens).

     

    Dagong attribue la note AAA à la Chine actuellement, et la note A à la Russie. En revanche, les Etats-Unis n’obtiennent qu’un A- . Ces cotes se fondent sur des données fondamentales telles que le ratio dette-PIB, qui sont plus favorables en Russie et en Chine. La nouvelle agence conjointe devrait émettre des cotes comparables.

     

    Une autre mesure prise par la Russie et la Chine pour saper la puissance financière de l'Ouest est la mise en place d'une banque de développement privée en concurrence directe avec le FMI. Le manque de représentativité du FMI, où les pays émergents n’ont qu’un pouvoir de décision très faible, est une critique récurrente de l’Institution. Le géant économique qu’est la Chine, la seconde puissance économique qui pourrait même passer première cette année, y détient toujours moins de droits de vote que la Grande-Bretagne, par exemple.

     

    La Russie envisage également a création d’une « Union économique eurasienne » dans laquelle le rouble servirait de monnaie d'échange centrale. De son côté, la Chine souhaite développer l’usage du renminbi dans les transactions internationales. En outre, le président russe, Vladimir Poutine, a émis le souhait de concevoir un système national de paiement pour concurrencer les géants américains de paiement Visa et Mastercard. Après l’annexion de la Crimée, ces deux institutions de crédit avaient boycotté Rossiya, et d’autres institutions financières russes.

     

    Le journal allemand Die Welt compare ces initiatives pour concurrencer la domination financière de l'Occident à la course aux armements pendant la Guerre Froide, et il évoque « une guerre financière avec l'Occident ». (Source : Die Welt)

     

    AUDREY DUPERRON

    Lu sur express.be


  • Samedi 30 août 2014 6 30 /08 /Août /2014 07:46 - Communauté : les anti-capitalistes

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    On ne peut que constater dans le monde d’aujourd’hui la détérioration croissante des identités nationales. La mondialisation culturelle, ce phénomène du XXIèmesiècle, se traduit dans les faits par la diffusion d’un modèle culturel global : le modèle occidental, et plus particulièrement « étasunien ». On parle ainsi d’occidentalisation ou d’américanisation de la culture. Du fait de la superpuissance des idées culturelles occidentales et surtout américaines, ce sont essentiellement ces modèles-là qui servent à toute une partie de l’humanité. Un jeune Japonais portera ainsi le même jean qu’un Français tandis qu’un Indien et un Brésilien acquerront simultanément le même téléphone dernier cri. Les exemples ne manquent pas.

     

     

    Comment s’opère cette « vulgarisation », cette diffusion à l’échelle globale de la culture occidentale ? Les multinationales ont joué un grand rôle, en contribuant à répandre dans le monde l’organisation et les méthodes de gestion utilisées dans leur pays respectif. Elles diffusent leurs produits par le biais de campagnes publicitaires ciblées. C’est ainsi que l’on peut uniformiser les règles de fonctionnement d’un McDonald’s dans n’importe quel endroit du monde où il est implanté. Les produits sont en effet strictement standardisés et similaires avec un cahier des charges précis imposant aux producteurs locaux des exigences particulièrement contraignantes.



    Les entreprises multinationales ont largement bénéficié au cours des trois dernières décennies des politiques de libéralisation du commerce mondial et de la déréglementation opérée sur la circulation des marchandises et des capitaux. Les décisions prises par ces entreprises concernent des dizaines de milliers de salariés et parfois des millions de consommateurs. Elles ont une telle puissance que pour les mesurer, on compare leurs chiffres d’affaires à celui du produit intérieur brut de pays relativement importants. Une comparaison qui se révèle parfois plus éloquente que de longs discours. Exxon Mobil était en 2013 la cinquième plus grande entreprise mondiale. Le pétrolier étasunien avait généré en 2013 un chiffre d’affaires de 438 milliards de dollars. Comparé aux performances économiques des pays, cela représente presque dix milliards de dollars de plus que le PIB autrichien. Avec quelques milliards de plus, Exxon Mobil dépasserait même l’activité de Taïwan ou de l’Argentine.



    Le problème aujourd’hui est que le pouvoir des multinationales est non seulement économique, mais aussi politique. Ces entreprises peuvent exercer leur pouvoir en influençant les décisions des gouvernements par le biais des groupes de pression (lobbies) et en finançant les partis politiques (comme aux États-Unis). Il leur arrive même parfois de corrompre directement les agents publics pour parvenir directement à leurs fins. Tout ceci aboutit bien évidemment à rendre de moins en moins transparentes aux yeux des électeurs les décisions prises en politique. On peut même se demander si ces dernières ont été adoptées dans l’intérêt du bien public (ce qui devrait être la norme) ou si elles l’ont été pour satisfaire les volontés de telle ou telle entreprise dont les intérêts, bien évidemment, se trouvent aux antipodes de ceux des citoyens.



    Les médias ne sont pas en reste et jouent également un rôle primordial dans la légitimation de ces entreprises. La télévision est accessible à tous grâce aux satellites et les informations circulent dans le monde entier quasiment en temps réel. Les images proviennent essentiellement des États-Unis ou, à tout le moins, du monde occidental. Elles ne sont globalement pas neutres dans la mesure où elles traduisent les perceptions propres de ceux qui font les reportages. Quant à Internet, son développement renforce la dépendance technologique vis-à-vis de l’Occident en même temps qu’il contribue à généraliser l’usage de l’anglais comme moyen de communication universelle.



    La politique tout entière est aujourd’hui soumise à ces entités supranationales. Les partis politiques traditionnels dits de gouvernement ne représentent plus une alternative car ils sont contraints, une fois aux manettes, de se plier aux exigences des multinationales. Ils ne détiennent plus le pouvoir de décision qui leur a échappé depuis bien longtemps. Ceux qui tentent de s’opposer à l’hégémonie néolibérale ne manqueront pas en revanche d’être taxés d’antidémocratisme et seront immanquablement perçus comme un obstacle au bon fonctionnement du marché. Pour avoir mis à jour les contradictions du monde capitaliste, on les traitera indistinctement de communistes, voire de fascistes. Malgré toutes les évidences, nos représentants semblent croire que les individus sont conduits à leur insu par cette fameuse « main invisible » grâce à laquelle le marché s’autorégulerait. Surtout, ils ne prennent jamais véritablement position contre la financiarisation de l’économie dont on sait qu’elle a favorisé la spéculation à l’échelle internationale sur les monnaies mais aussi sur les matières premières et alimentaires, entraînant un développement rapide et effrayant de toutes les inégalités sur la planète.



    La dichotomie entre la gauche et la droite est bel et bien dépassée, et la démocratie représentative n’est plus démocratique qu’en apparence. Aujourd’hui, le pouvoir est entre les mains d’entreprises privées qui régissent l’ensemble des aspects politiques, économiques et sociaux de notre société et de nos vies. S’inscrire dans ce système, c’est perpétuer la primauté de l’économie sur la politique et entretenir l’illusion de l’alternance démocratique. Méditons cette phrase de l’auteur italien Lampedusa dans le Guépard : « il faut que tout change pour que rien ne change ». En l’occurrence, il a fallu que l’aristocratie italienne acceptât une forme de révolution, acceptât de perdre apparemment son pouvoir pour conserver la réalité de celui-ci. Et l’histoire lui a donné raison.

    Capitaine Martin

     

    source : résistance politique


  • Ce matin en bref // 2014-08-29 // Vendredi 29 août 2014

    ce matin en brefPour la nouvelle ministre de l’Education nationale, "les relations entre l’école et le monde économique seront rénovées , à travers notamment la recherche d’une meilleure correspondance entre les diplômes professionnels et les besoins en compétences du marché du travail" (déclaration au conseil des ministres le 27 août).
    Toujours dans ce conseil, Maryse Lebranchu, ministre de la fonction publique déclare revoir "les mécanismes d’avancement à l’ancienneté pour mieux reconnaître les mérites des agents" et réduire le "poids de la gestion statutaire au bénéfice du "droit souple"". Des "négociations" avec les syndicats devraient démarrer dés le 9 septembre.
    Dans un rassemblement jeudi à huis clos des élus de la Fédération nationale des élus socialistes et républicains ( FNESR) à La Rochelle, Manuel Valls a demandé aux collectivités locales de "mieux maîtriser l’évolution des dépenses de gestion" qui ne devraient pas "augmenter à nouveau de 3%".
    Thierry Mandon, secrétaire d’Etat chargé de la réforme de l’Etat et de la simplification a déclaré le 27 août sur Acteurs Publics TV qu’il y a "un tri à faire dans les missions de l’Etat" et s’interroge: "est ce que des choses ne doivent pas être transférées aux collectivités territoriales, aux acteurs privés, aux associations, peut être même parfois à des groupes de citoyens". Il prévoit un "séminaire interministériel décisionnel" début février.
    L‘agence de notation Fitch demande au nouveau gouvernement français d’engager des réformes structurelles, dans un communiqué publié jeudi.
    Pour Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du parti socialiste, "nous sommes dans une conjoncture de décomposition politique. Et la gauche s’étiole, se désole, voire s’affole" (entretien publié par Le Monde du 28 août). Il rajoute que les socialistes sont condamnés "à surmonter leurs divergences" pour donner une majorité au nouveau gouvernement.