• Les artisans de la guerre


    2015-09-15_13h17_31-150x112Par le Saker – Le 4 mai 2018 – Source The Saker

    Entre les frappes américaines contre la Syrie en avril et les récents développements sur la péninsule de Corée, nous vivons une sorte d’accalmie dans la recherche par l’Empire d’une nouvelle guerre à lancer. Les Israéliens, toujours serviables en la personne de l’ineffable Bibi Netanyahou, battent tambour pour, bon, sinon une guerre du moins une sorte d’opération sous faux drapeau ou un prétexte pour que les États-Unis attaquent l’Iran. Et puis il y a le Donbass qui saigne toujours (dont je ne parlerai pas dans cette analyse). Donc regardons où nous en sommes et essayons de d’estimer au doigt mouillé où nous nous dirigeons. Pour être honnête, essayer de deviner ce que des psychopathes bellicistes ignorants pourraient faire ensuite est par définition un exercice futile, mais puisqu’il y a quelques signes non négligeables qu’il reste au moins quelques personnes rationnelles à la Maison Blanche et/ou au Pentagone (comme l’ont montré les « frappes principalement simulées » en Syrie le mois dernier), nous pouvons partir de l’idée (et espérer) qu’un certain degré résiduel de santé mentale est toujours présent. À tout le moins, les Américains en uniforme doivent se poser une question très basique et pourtant fondamentale.

    Est-ce que je veux mourir pour Israël ? Est-ce que je veux perdre mon emploi pour Israël ? Et ma retraite ? Ou peut-être seulement mes stock options ? Cela vaut-il la peine de risquer une guerre régionale majeure pour un État aussi « merveilleux » ?  

    Cela dépend beaucoup de si les chefs militaires américains (et les gens !) auront le courage de se poser cette question et, s’ils le font, ce que sera leur réponse.

    Mais commençons par les bonnes nouvelles :

    La République populaire démocratique de Corée et la République de Corée sont en pourparlers directs

    Il s’agit en effet d’un développement vraiment important pour au moins deux raisons. D’abord, bien sûr, l’objectif principal et numéro un : tout ce qui réduit les risques de guerre sur la péninsule de Corée est bon. Mais il y a une seconde raison que nous ne devrions pas négliger : Trump peut maintenant en revendiquer tout le crédit et proclamer que ses menaces (vides) sont ce qui a amené les Coréens du Nord à la table des négociations. Je dis : laissez-le faire. En fait, j’espère qu’ils organisent une parade quelque part aux États-Unis, avec des confettis et des millions de drapeaux. Comme pour un astronaute. Qu’il se sente triomphant, justifié et très, très viril. MAGA (Make America Great Again), vous savez !

    Ouais, ce sera écœurant pour la pensée (sans parler de la dimension contraire aux faits), mais si un tout petit peu de nausée intellectuelle est le prix à payer pour la paix, je dis : allons-y. Si Trump, Bolton, Haley et tous les autres peuvent sentir qu’ils lui ont « botté le cul » et que leur « armée invincible » est ce qui a amené « Rocket Man » à « renoncer à ses armes nucléaires » (il n’a jamais rien dit de semblable, mais peu importe), alors je leur souhaite sincèrement une célébration joyeuse et plaisante. Tout est bon pour les empêcher d’envisager une nouvelle guerre à lancer, au moins pour le moment.

    Maintenant, les mauvaises nouvelles.

    Les Israéliens remettent ça

    Incroyable, n’est-ce pas ? Les Israéliens se plaignent des armes atomiques iraniennes « imminentes » depuis des années, et ils le font toujours. Non seulement cela, mais ces types ont le culot de dire que « l’Iran a menti ». Sérieusement, même selon les normes israéliennes déjà uniques, c’est du chutzpah élevé à un niveau stratosphérique. Si ce n’était que Bibi Netanyahou, ce serait comique. Mais le problème est qu’Israël a maintenant totalement soumis tous les secteurs du gouvernement américain à ses agents (les néocons) et qu’aujourd’hui ils dirigent tout : des deux ailes du parti unique au Congrès, aux médias et, maintenant que Trump a cédé de manière abjecte à toutes leurs demandes, ils dirigent aussi la Maison Blanche. Ils dirigent apparemment aussi la CIA, mais il pourrait encore y avoir quelque résistance à leur folie au Pentagone. Les États-Unis sont aujourd’hui presque littéralement dirigés par un Gouvernement d’occupation sioniste, indubitablement.

    Donc qu’est-ce que ces types préparent vraiment ? Écoutez l’homme qui les connaît le mieux et dont vous pouvez prendre chaque mot pour argent comptant, le secrétaire général du Hezbollah, Nasrallah (vous êtes-vous jamais demandé pourquoi le Hezbollah, qui n’a jamais commis d’acte ressemblant même de loin à un attentat terroriste depuis les années 1980 est appelé « A-Team of terrorists » ? [un groupe terroriste]. Juste pour dire…) :

    « Le premier événement est l’agression flagrante et manifeste contre la base T-4 ou l’aéroport à la périphérie de Homs, qui a visé des forces iraniennes des Gardiens de la Révolution islamique d’Iran qui y étaient présentes, les frappant et causant 7 martyrs parmi ses officiers et soldats et en en blessant d’autres. C’était un événement nouveau, significatif et important. Peut-être y a-t-il des gens qui n’accordent pas d’attention à son importance et à son ampleur. Dans cette opération, Israël a délibérément tué (des soldats iraniens). C’est un événement sans précédent. Dans le passé, Israël nous a frappés [le Hezbollah], par exemple à Kuneitra, et il s’est avéré que, par coïncidence, des officiers des Gardiens [de la Révolution islamique] étaient avec nous. Israël a hâtivement déclaré qu’il ne le savait pas et pensait que tous (les soldats visés) étaient du Hezbollah. C’est un événement sans précédent depuis 7 ans, c’est sans précédent depuis 7 ans qu’Israël vise ouvertement les Gardiens de la Révolution islamique en Syrie, tuant délibérément, dans une opération qui a causé un grand nombre de martyrs et de blessés (…) Je veux dire aux Israéliens qu’ils doivent savoir – j’ai écrit cette déclaration avec exactitude et je leur ai lue – ils doivent savoir qu’ils ont commis une erreur historique. Ce n’est pas une simple bavure. Ils ont commis un acte d’une grande stupidité, et par cette agression, ils sont entrés en confrontation directe avec l’Iran, la République islamique d’Iran.

    Et l’Iran, ô sionistes, n’est pas un petit pays, ce n’est pas un pays faible, et ce n’est pas un pays lâche. Et vous le savez très bien. En commentant cet incident, j’insiste sur le fait qu’il constitue un tournant dans la situation de la région. Ce qui va suivre sera très différent de ce qui l’a précédé. C’est un incident qui ne peut être être pris à la légère, contrairement à ce qui se passe avec de nombreux incidents ici. C’est un tournant, un tournant historique. Et lorsque les Israéliens ont commis cet acte stupide, ils avaient une certaine évaluation (de la situation), mais je leur dis que leur évaluation est fausse. Et même dans l’avenir, puisque vous avez ouvert une nouvelle voie dans la confrontation, (vous devriez vous assurer) de ne pas vous tromper dans vos évaluations. Dans cette nouvelle voie que vous avez ouverte et entamée, ne vous trompez pas dans votre évaluation, lorsque vous serez face à face et directement (en conflit) avec la République islamique d’Iran. »

    Je ne peux qu’être d’accord avec cette évaluation. Tout comme The Jerusalem Post, NBC News, et beaucoup d’autres. Indépendamment du caractère de folie que cette idée peut avoir pour des gens rationnels (voir ci-dessous), il y a tous les signes que les Israéliens sont maintenant en train de demander que les États-Unis lancent une guerre contre l’Iran, par choix ou plus vraisemblablement pour « être aux côtés de nos amis et alliés israéliens » après que ceux-ci ont attaqué l’Iran en premier.

    Israël est vraiment un pays unique et stupéfiant : non seulement il ignore ouvertement et effrontément le droit international, non seulement il est le dernier pays ouvertement raciste sur la planète, non seulement il perpétue un génocide au ralenti contre les Palestiniens depuis des décennies, mais il utilise constamment ses ressources propagandistes considérables pour plaider en faveur de la guerre. Et pour atteindre ces buts, il ne se gêne pas pour s’allier avec un régime presque aussi odieux et maléfique que le régime sioniste – je veux parler des fous wahhabites de l’Arabie saoudite. Et tout cela sous le haut patronage des États-Unis. Un « Axe du bien », en effet !

    Quel est leur plan ? En fait, c’est assez simple.

    Le plan « A » israélien (raté)

    Au départ, le plan était de renverser tous les régimes laïques (baassistes) au pouvoir et de les remplacer par des fous religieux. Non seulement cela affaiblirait les pays infectés par cette pourriture spirituelle, mais cela les ferait régresser pendant des dizaines d’années, et quelques-uns éclateraient en de plus petites entités, les Arabes et les musulmans s’entretueraient en grand nombre tandis que les Israéliens proclameraient fièrement qu’ils sont un « pays occidental » et « la seule démocratie du Moyen-Orient ». Encore mieux, lorsque les types de Daech/ISIS/al-Qaïda/etc. commettent des atrocités à une échelle industrielle (et toujours devant une caméra, filmés de manière professionnelle, d’ailleurs), le génocide au ralenti des Palestiniens serait vraiment totalement oublié. Au contraire, Israël se déclarerait menacé par l’« extrémisme islamique » et, bon, étendrait quelques « zones de sécurité » au-delà de ses frontières (légalement ou non) et procéderait régulièrement à des bombardements « parce que les Arabes ne comprennent que la force » (ce qui vaudrait aux Israéliens une ovation massive de la part des rednecks « chrétiens » sionistes aux États-Unis, qui aiment tuer les Zarabes et autres « nègres des sables »). À la fin, le rêve érotique sioniste : lâcher les forces de Daech contre le Hezbollah (qu’ils craignent et haïssent depuis la défaite humiliante infligée à Tsahal en 2006).

    Je conviens volontiers que c’est un plan stupide. Mais contrairement au mythe induit par la propagande, les Israéliens ne sont pas très brillants. Exigeants, arrogants, méchants, déterminés, oui. Mais intelligents ? Pas vraiment. Comment n’ont-ils par compris que renverser Saddam Hussein ferait de l’Iran le principal acteur en Irak ? C’est un témoignage de la manière dont les Israéliens optent toujours pour des « solutions faciles » à court terme, probablement aveuglés par leur arrogance et le sentiment de leur supériorité raciale. Et leur invasion du Liban en 2006 ? Que diable pensaient-ils obtenir là-bas ? Et maintenant, ces gens ne s’attaquent pas au Hezbollah, mais à l’Iran. Hassan Nasrallah a absolument raison, c’est une décision vraiment stupide. Mais, bien sûr, les Israéliens ont maintenant un « plan B ».

    Le plan « B » israélien

    Première étape, utiliser sa machine de propagande et ses agents infiltrés pour relancer le mythe d’un programme nucléaire militaire iranien. Et peu importe que ce qu’on appelle « Accord de Vienne sur le nucléaire iranien », ou JCPOA en anglais, ait été approuvé par les cinq membres permanents du Conseil de sécurité, par l’Allemagne (P5+1) et même par l’Union européenne ! Et peu importe que ce plan impose des restrictions à l’Iran auquel aucun autre pays n’a été confronté, en particulier si on considère que depuis 1970, l’Iran a été un membre en règle du Traité de non-prolifération des armes nucléaires (TNP), tandis qu’Israël, bien sûr, ne l’est pas. Mais les sionistes et leurs groupies néocons sont bien sûr des gens tout à fait exceptionnels, donc ils ne sont contraints ni par les faits ni par la logique. Si Trump dit que le JCPOA est un épouvantable accord, alors c’est comme ça. Hé, nous vivons à l’ère « post-Skripal » et « post-Douma » – si quelques dirigeants anglos (ou juifs) disent « hautement probable », alors tout le monde doit montrer une « solidarité » instantanée sous peine d’être accusé d’ « antisémitisme » ou de « théories du complot marginales » (vous connaissez l’histoire). Donc la première étape est le ré-allumage ex nihilo du bobard du programme militaire nucléaire iranien.

    La deuxième étape consiste à déclarer qu’Israël est « menacé dans son existence » et qu’il a donc le droit de « se défendre ». Mais il y a un problème : les Forces armées israéliennes n’ont tout simplement pas les moyens militaires de vaincre les Iraniens. Elles peuvent les attaquer, frapper quelques cibles, mais lorsque les Iraniens (et le Hezbollah) feront tomber une pluie de missiles sur Israël (et probablement sur l’Arabie saoudite), les Israéliens n’auront pas les moyens de répondre. Ils le savent mais ils savent aussi que la contre-attaque iranienne leur donnera le prétexte parfait pour crier « Oy vey ! Oy gevalt ! » et laisser les stupides Américains combattre les Iraniens.

    Vous pourriez objecter que les États-Unis n’ont pas de traité de défense mutuelle avec Israël. Vous vous trompez. Ils l’ont, et il s’appelle l’AIPAC. D’ailleurs, l’an dernier, les États-Unis ont installé une base militaire permanente en Israël, en en faisant un « piège » : il suffit d’affirmer que « les ayatollahs » ont tenté d’attaquer la base américaine avec des « armes chimiques » et bingo, vous avez maintenant un prétexte pour utiliser toutes vos forces armées en représailles, y compris d’ailleurs vos armes nucléaires tactiques pour « désarmer » les « Iraniens génocidaires qui veulent rayer Israël de la carte » ou quelque autre variante de cette absurdité.

    Vous vous demandez peut-être à quoi tout cela pourrait servir si l’Iran n’a, comme je l’ai dit, aucune programme nucléaire militaire.

    Ma réponse serait simple : croyez-vous vraiment que les Syriens ont utilisé des armes chimiques ?

    Bien sûr que non !

    Tout ce non-sens sur les armes de destructions massive de Saddam, le programme nucléaire iranien, les armes chimiques syriennes ou, d’ailleurs, les « soldats violeurs armés de Viagra » de Kadhafi, et avant cela le « massacre de Racak » au Kosovo ou les diverses atrocités du « marché de Markale » à Sarajevo : ce n’étaient que des prétextes à l’agression, rien de plus.

    Dans le cas de l’Iran, ce que les Israéliens craignent, ce n’est pas d’être « rayés de la carte » (c’est une mauvaise traduction des mots prononcés par l’Ayatollah Khomeini) par des bombes atomiques iraniennes ; ce qui les terrifie vraiment est d’avoir une grande puissance régionale musulmane comme l’Iran qui ose ouvertement dénoncer Israël comme un État raciste illégitime. Les Iraniens dénoncent aussi ouvertement l’Impérialisme étasunien et ils dénoncent même la dictature wahhabite de la Maison des Saoud. Voilà le véritable « péché » de l’Iran : oser défier ouvertement l’Empire anglosioniste et réussir !

    Donc, ce que les Israéliens veulent réellement faire, c’est :

    1. Infliger un maximum de dommages économiques à l’Iran ;
    2. Punir la population iranienne pour oser soutenir les « mauvais » dirigeants ;
    3. Renverser la République islamique (faire ce qu’ils ont fait à la Serbie) ;
    4. Faire un exemple pour dissuader tout autre pays qui ose suivre les traces de l’Iran ;
    5. Prouver l’omnipotence de l’Empire anglosioniste.

    Pour atteindre cet objectif, il n’est pas nécessaire d’envahir l’Iran : une campagne soutenue de missiles de croisière et de bombardements feront l’affaire (de nouveau, comme en Serbie). Enfin, il suffit de supposer que les sionistes sont suffisamment mauvais, arrogants et fous pour utiliser des armes nucléaires sur quelques installations iraniennes (qu’ils désigneront, bien sûr, comme des installations « de recherche nucléaire secrètes »).

    Les Israéliens espèrent qu’en faisant en sorte que les États-Unis frappent durement l’Iran, ils affaibliront suffisamment le pays pour affaiblir également le Hezbollah et les autres alliés de l’Iran dans la région et ainsi briser le prétendu « croissant chiite ».

    À leur manière, les Israéliens n’ont pas tort lorsqu’ils disent que l’Iran est une menace existentielle pour Israël. Ils mentent seulement sur la nature de cette menace et sur pourquoi elle est dangereuse pour eux.

    Considérez ceci : SI la République islamique est autorisée à se développer et à prospérer et SI la République islamique refuse d’être terrorisée par la capacité indiscutable des Forces armées israéliennes à massacrer des civils et à détruire des infrastructures publiques, alors la République islamique deviendra une alternative attrayante au genre d’islam répugnant incarné par la Maison des Saoud qui, à son tour, est le principal sponsor de tous les régimes collabos au Moyen-Orient, depuis les types comme Hariri au Liban jusqu’à l’Autorité palestinienne elle-même. Les Israéliens aiment leurs Arabes gras et corrompus jusqu’à la moelle, et non fermes sur les principes et courageux. C’est pourquoi l’Iran doit, doit absolument, être frappé ; parce que l’Iran, par son existence même, menace le pilier dont dépend la survie de l’entité sioniste : la corruption totale des dirigeants arabes et musulmans partout dans le monde.

    Les risques avec le plan « B » d’Israël

    Pensez à 2006. Les Israéliens avaient une suprématie aérienne totale sur le Liban – le ciel leur était simplement incontesté. Les Israéliens contrôlaient aussi les mers (du moins jusqu’à ce que le Hezbollah ait presque coulé leur corvette Sa’ar de classe 5). Les Israéliens ont pilonné le Liban avec tout ce qu’ils avaient, depuis les bombes jusqu’aux attaques d’artillerie et aux missiles. Ils ont également engagé leurs meilleures forces, y compris leur « Brigade Golani », supposément « invincible ». Et cela pendant 33 jours. Et ils ne sont arrivés exactement à rien.

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    Ils n’ont même pas pu contrôler la ville de Bint Jbeil juste à la frontière israélienne. Et maintenant vient la meilleure partie : le Hezbollah a maintenu ses forces les plus capables au nord de la rivière Litani, donc sa petite force (pas plus de 1000 hommes) était composée de milices locales soutenues par un nombre beaucoup plus faibles de cadres professionnels. Un avantage en hommes de 30 contre 1 pour les Israéliens. Mais l’« invincible Tsahal » s’est fait botter le cul comme peu l’ont été dans l’histoire. C’est pourquoi, dans le monde arabe, cette guerre est connue depuis lors comme la « Divine victoire ».

    Quant au Hezbollah, il a continué à faire pleuvoir des roquettes sur Israël et à détruire les indestructibles chars Merkava jusqu’au dernier jour.

    Divers rapports discutent des raisons du lamentable échec des Forces armées israéliennes (voir ici ou ici), mais la réalité est celle-ci : pour gagner une guerre vous avez besoin de bottes efficaces sur le terrain, en particulier contre un adversaire qui a appris à opérer sans couverture aérienne ou puissance de feu supérieure. Si Israël manipule les États-Unis pour qu’ils attaquent l’Iran, il se produira la même chose : le CENTCOM établira une supériorité aérienne et il aura une puissance de feu écrasante sur les Iraniens, mais à part détruire beaucoup d’infrastructures et tuer quantité de civils, cela n’apportera absolument rien. En outre, l’Ayatollah Ali Khamenei n’est pas Milosević, il ne se rendra pas simplement dans l’espoir qu’Oncle Sam lui permettra de rester au pouvoir. Les Iraniens combattront et continueront à combattre pendant des semaines et des mois et peut-être des années. Et contrairement aux forces de l’« Axe du bien », les Iraniens ont des « bottes sur le terrain » fiables et capables, pas seulement en Iran mais aussi en Syrie, en Irak et en Afghanistan. Et ils ont les missiles leur permettant d’atteindre un très grand nombre d’installations militaires étasuniennes dans toute la région. Et non seulement ils peuvent fermer le détroit d’Ormuz (que la Marine américaine pourrait éventuellement rouvrir, mais seulement au prix d’une immense opération militaire sur la côte iranienne), mais ils peuvent aussi frapper l’Arabie saoudite proprement dite et, bien sûr, Israël. En fait, les Iraniens ont à la fois les hommes et le savoir-faire pour déclarer « la chasse ouverte » sur toutes les forces américaines au Moyen-Orient, et il y en a beaucoup, la plupart très mal défendues (ce sentiment d’impunité impérial : « Ils n’oseraient pas »).

    La guerre Iran–Irak a duré huit ans (1980-1988). Elle a coûté aux Iraniens des centaines de milliers de morts (sinon plus). Les Irakiens avaient le plein soutien des États-Unis, de l’Union soviétique, de la France et de presque tout le monde. Quant à l’armée iranienne, elle venait de subir une révolution traumatique. L’histoire officielle (c’est-à-dire Wikipedia) traite son résultat d’« impasse ». Compte tenu des probabilités et des circonstances, j’appelle cela une magnifique victoire iranienne et une défaite totale pour ceux qui voulaient renverser la République islamique (quelque chose que des décennies de sanctions sévères ont aussi échoué à atteindre, d’ailleurs).

    Y a-t-il une raison de croire que cette fois-ci, alors que l’Iran a eu presque 40 ans pour se préparer à une attaque anglosioniste à grande échelle, les Iraniens combattront moins farouchement ou avec moins de compétence ? Nous pourrions également regarder le bilan réel des forces armées étasuniennes (voir le superbe résumé de Paul Craig Roberts ici) et poser la question : pensez-vous que les États-Unis, dirigés par des gens comme Trump, Bolton ou Nikki Haley auront le pouvoir de rester pour combattre les Iraniens jusqu’à l’épuisement (puisqu’une invasion terrestre de l’Iran est hors de question) ? Ou celle-ci : qu’arrivera-t-il à l’économie mondiale si tout le Moyen-Orient explose en une guerre régionale majeure ?

    Et maintenant voici la partie effrayante : tant les Israéliens que les néocons doublent toujours la mise, toujours. L’idée de limiter leurs pertes et d’arrêter ce qui est à l’évidence une politique erronée les dépasse, tout simplement. Leur arrogance ne peut pas survivre même à l’apparence d’avoir commis une erreur (vous souvenez-vous comment Dobelyou et Olmert ont déclaré qu’ils avaient gagné contre le Hezbollah en 2006 ?). Dès que Trump et Netanyahou réaliseront qu’ils ont fait quelque chose de vraiment extraordinairement stupide et dès que leurs options habituelles viendront à leur manquer (d’abord frappes de missiles et aériennes, puis terroriser la population civile), ils seront placés devant un choix à la fois difficile et simple : admettre leur défaite ou utiliser les armes nucléaires.

    Quelle option pensez-vous qu’ils choisiront ?

    Exactement.

    Le nucléaire ?

    Voici le paradoxe : en termes purement militaires, utiliser des armes nucléaires contre l’Iran ne servira aucun but pragmatique. Les armes nucléaires peuvent être utilisées de deux manières : contre des ressources militaires (« contre-force ») ou contre des civils (« contre-valeur »). En effet, au moment où les néocons et leurs patrons israéliens en viendront à envisager d’utiliser des armes nucléaires tactiques contre les Iraniens, il n’y aura pas de bonne cible à atteindre. Les forces iraniennes seront dispersées et surtout en contact avec des forces alliées (ou même des forces américaines) et atomiser un bataillon iranien ou même une division ne modifiera pas fondamentalement l’équation militaire. Quant à lâcher des bombes nucléaires sur des villes iraniennes par simple sauvagerie, cela ne servira qu’un seul but : faire disparaître Israël de la carte du Moyen-Orient. Je ne serais pas surpris que les néocons et leurs patrons israéliens essaient d’utiliser une arme nucléaire tactique pour détruire quelque installation nucléaire civile iranienne ou quelque bunker souterrain, dans l’espoir très faux qu’une telle démonstration de force et de détermination contraindra les Iraniens à se soumettre à l’Empire anglosioniste. En réalité, cela ne fera que les exaspérer et renforcer leur résolution.

    Quant aux Européens actuels, ils commenceront, bien sûr, par montrer leur « solidarité » sur la base du « hautement probable », en particulier la Pologne, les Ukies et les mini-États baltes, mais si des armes nucléaires commencent à exploser au Moyen-Orient, l’opinion publique européenne va exploser, surtout dans les pays méditerranéens, et cela pourrait déclencher une nouvelle crise majeure. Israël n’en aurait rien à foutre (ou, comme toujours, mettrait la faute sur une résurgence totalement mystérieuse d’antisémitisme), mais les États-Unis ne veulent absolument pas que l’emprise anglo-saxonne sur le continent soit compromise par de tels événements.

    Peut-être un scénario coréen ?

    Y a-t-il une chance que tout ce remue-ménage débouche sur une sorte de résolution pacifique comme ce qui semble être en cours en Corée ? Hélas, probablement pas.

    Il y a quelques mois, il semblait certain que les États-Unis pourraient faire quelque chose d’irrémédiablement stupide en Corée (voir ici et ici) puis quelque chose de tout à fait inattendu s’est produit : les Coréens du Sud, qui réalisent pleinement l’inanité des menaces incessantes de Trump, ont pris la situation en main et ont commencé à faire des ouvertures au Nord. De plus, tous les autres voisins régionaux ont dit vigoureusement et clairement à Trump & Co que les conséquences d’une attaque américaine sur la RPDC serait apocalyptique pour la région entière. Hélas, il y a deux différences fondamentales entre la péninsule de Corée et le Moyen-Orient :

    1. Dans la péninsule coréenne, l’allié local des États-Unis (la République de Corée) ne veut pas la guerre. Au Moyen-Orient, c’est l’allié local des États-Unis (Israël) qui pousse le plus fort à la guerre.
    2. En Extrême-Orient, tous les voisins régionaux étaient et sont catégoriquement opposés à la guerre. Au Moyen-Orient, la plupart des voisins de la région sont vendus aux Saoudiens qui veulent aussi que les États-Unis attaquent l’Iran.

    Alors tandis que les risques et les conséquences d’une conflagration sont similaires entre les deux régions, les dynamiques géopolitiques sont totalement différentes ?

    Et la Russie dans tout ça ?

    La Russie ne choisira jamais d’entrer en guerre avec les États-Unis. Mais elle comprend aussi que la sécurité et la sûreté de l’Iran est absolument cruciale pour sa propre sécurité, en particulier sur ses frontières méridionales. En ce moment, il y a un fragile équilibre entre le lobby sioniste (également très puissant) en Russie et les éléments nationaux/patriotes. En vérité, les récentes attaques israéliennes en Syrie ont donné plus de pouvoir aux éléments anti-sionistes en Russie, d’où tout le débat sur la livraison (enfin !) des S-300 à la Syrie. Bon, nous verrons si/quand cela se produira. Ma meilleure hypothèse est que cela s’est peut-être déjà produit et qu’on garde le silence simplement pour freiner les Américains et les Israéliens qui n’ont aucune manière de savoir quel équipement les Russes ont déjà livré, où il se trouve ou, d’ailleurs, qui (des Russes ou des Syriens) l’utilisent réellement. Ce genre d’ambiguïté est utile pour calmer les forces pro-sionistes en Russie et pour compliquer les projets anglosionistes. Mais peut-être est-ce mon vœu et peut-être que les Russes n’ont pas encore livré les S-300 ou, s’ils l’ont fait, peut-être que ce sont les premiers modèles (pas très utiles) S-300P (par opposition aux S-300PMU-2 qui représenteraient un énorme risque pour les Israéliens).

    La relation entre la Russie et Israël est très complexe (voir ici et ici), mais si l’Iran est attaqué, je m’attends totalement à ce que les Russes, en particulier les militaires, soutiennent l’Iran et fournissent une assistance militaire sans se confronter ouvertement avec les forces des USA/Israël/OTAN/CENTCOM. Si les Russes sont attaqués directement en Syrie (et dans le contexte d’une guerre plus large, ils pourraient tout à fait l’être), la Russie contre-attaquera indépendamment de qui est l’attaquant, les États-Unis ou Israël ou qui que ce soit d’autre (le lobby sioniste en Russie n’a pas le pouvoir d’imposer un « événement du genre USS Liberty » à l’opinion publique russe).

    Conclusion : maudits soient les artisans de la guerre, car ils seront appelés les enfants de Satan

    Les Israéliens peuvent manger des falafels, créer des « keffiehs israéliens » et se déguiser en « orientaux », mais la réalité est que la création de l’État d’Israël est une malédiction pour tout le Moyen-Orient, auquel il n’a apporté que souffrances indicibles, brutalité, corruption et guerres, des guerres et encore des guerres. Et ils continuent – ils font tout ce qu’ils peuvent pour provoquer une grande guerre régionale dans laquelle plusieurs dizaines ou même centaines de milliers de gens innocents vont mourir. Le peuple des États-Unis a maintenant autorisé une dangereuse cabale de néocons psychopathes à exercer un contrôle total sur leur pays et maintenant ceux que Papa Bush appelait « les fous dans la cave » ont le doigt sur le bouton nucléaire. Tout se résume donc aux questions par lesquelles j’ai commencé cet article.

    Chers Américains, voulez-vous mourir pour Israël ? Voulez-vous perdre votre emploi pour Israël ? Et votre pension de retraite ? Peut-être seulement vos stock options ? Parce que ne vous méprenez pas, l’Empire américain ne survivra pas à une guerre totale contre l’Iran. Pourquoi ? Parce que tout ce que l’Iran doit faire pour « gagner », c’est ne pas perdre, c’est-à-dire survivre. Même bombardé et brûlé par des frappes conventionnelles ou nucléaires, si l’Iran sort de cette guerre encore comme République islamique (et ce n’est pas quelque chose que des bombes ou des missiles changeront), alors l’Iran aura gagné. En revanche, pour l’Empire, l’échec à mettre l’Iran à genoux signifiera la fin de son statut de puissance hégémonique mondiale, vaincue non par une superpuissance nucléaire, mais par une puissance régionale conventionnelle. Après cela, ce ne sera qu’une question de temps avant que l’inévitable effet domino ne brise tout l’Empire (voir l’excellent livre de Michael Greer, Twilight’s Last Gleaming pour un récit très plausible de la manière dont cela pourrait se passer).

    D’accord, contrairement à la Russie, l’Iran ne peut pas atomiser les États-Unis ni, d’ailleurs, l’atteindre avec des armes conventionnelles (je ne pense même pas que les Iraniens réussiraient à attaquer un porte-avion américain comme le disent certains analystes pro-iraniens). Mais les conséquences économiques et politiques d’une guerre totale au Moyen-Orient seront ressenties dans tous les États-Unis : en ce moment, la seule chose qui « soutient » le dollar US, si l’on peut dire, ce sont les portes-avions de l’US Navy et leur capacité de fracasser n’importe quel pays qui ose désobéir à Oncle Sam. Le fait que ces porte-avions sont (et, vraiment, ils l’ont été depuis longtemps) inutiles contre l’URSS et maintenant la Russie est déjà assez mauvais, mais si on commence à savoir urbi et orbi qu’ils sont aussi inutiles contre une puissance régionale conventionnelle comme l’Iran, alors c’est fini. Le dollar se transformera en monnaie de monopoly en très peu de temps.

    Les guerres ont souvent des « conséquences nietzschéennes » : les pays que les guerres ne détruisent pas en sortent même plus forts qu’avant d’avoir été attaqués, même à un prix terrible. Tant les Israéliens que les néocons sont trop analphabètes en matière de dialectique pour comprendre qu’avec leurs actions, ils ne font que se créer des ennemis de plus en plus puissants. La vieille garde anglo-saxonne qui a gouverné les États-Unis depuis leur fondation était probablement plus sage, peut-être parce qu’elle était plus instruite et plus consciente des leçons douloureuses apprises par l’Empire britannique (et autres).

    Franchement, j’espère que les 1% qui gouvernent les États-Unis aujourd’hui (bon, ils sont vraiment beaucoup moins que 1%, mais peu importe) se soucient plus de leur richesse et de leur argent que d’apaiser les néocons et que les méchants vieux impérialistes anglo-saxons qui ont construit ce pays auront assez d’avidité en eux pour dire aux néocons et à leurs patrons israéliens qu’ils s’égarent. Mais avec les néocons qui contrôlent les deux ailes du parti unique et les médias, je n’ai pas beaucoup d’espoir.

    Pourtant, il y a une chance que, comme en Corée, quelqu’un quelque part dise ou fasse la bonne chose et qu’effrayés par l’ampleur potentielle de ce qu’ils sont sur le point de déclencher, suffisamment de gens dans l’armée américaine suivent l’exemple de l’amiral William Fallon, commandant du CENTCOM à l’époque, qui a dit au président : « Une attaque contre l’Iran ne se produira pas sous ma responsabilité. » Pour son courage de principe, les mots du Christ, « Heureux ceux qui procurent la paix, car ils seront appelés fils de Dieu » (Matthieu 5:9) peuvent s’appliquer à l’amiral Fallon et j’espère que cet exemple en inspirera d’autres.

    The Saker

    Cette analyse a été écrite pour Unz Review

    Traduit par Diane, vérifié par Wayan, relu par Cat pour le Saker francophone


  • lundi 14 mai 2018

    Sport et racisme

    Trois joueurs guinéens insultés et tabassés en plein match de football

    mackenheim4

    Il m'est arrivé très rarement dans ma carrière de joueur, arbitre ou dirigeant, d'assister à des bagarres générales pendant ou après un match. Bagarre à caractère raciste, je ne m'en rappelle que d'une : lors d'un match entre une équipe du Val de Villé et une autre du Val d'Argent. Le gardien de but visiteur d'origine maghrébine, lors d'une bataille rangée d'après match, après s'être fait traiter de tous les noms, s'est fait assommer à coups de bâton par quelques spectateurs qui l'attendaient à la sortie des vestiaires. Heureusement, ce genre de débat reste rare. Il n'en reste pas moins condamnable. Espérons que les agressions contre des joueurs guinéens à Mackenheim ne resteront pas sans suites judiciaires.

    mackenheim2

    LES 20 PLUS GROSSES BAGARRES DE L'HISTOIRE DU FOOTBALL !

     
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  • 14/05/18

    L’occupation israélienne : 50 ans de spoliations, par Amnesty International

     

    14.mai.2018 sur Les Crises

    Source : Amnesty International, 2018

    Depuis un demi-siècle, l’occupation israélienne de la Cisjordanie (y compris de Jérusalem-Est) et de la bande de Gaza entraîne des violations systématiques des droits humains des Palestiniens vivant dans ces zones.

    La consommation moyenne d’eau des Israéliens est au moins quatre fois supérieure à celle des Palestiniens dans les territoires palestiniens occupés. À Gaza, 96 % de l’eau est contaminée et impropre à la consommation humaine. – © SAID KHATIB/AFP/Getty Images

    Depuis le début de l’occupation en juin 1967, les politiques impitoyables de confiscation des terres, de colonisation illégale et d’expropriation menées par Israël, associées à la discrimination omniprésente, ont causé d’immenses souffrances aux Palestiniens et les ont privés de leurs droits fondamentaux.

     

    Le régime militaire d’Israël bouleverse tous les aspects de la vie quotidienne dans les territoires palestiniens occupés. Pour les Palestiniens, c’est toujours ce régime militaire qui détermine s’ils peuvent, quand ils peuvent et comment ils peuvent se déplacer pour aller travailler ou à l’école, se rendre à l’étranger, rendre visite à leurs proches, gagner leur vie, participer à une manifestation, accéder à leurs terres agricoles ou même avoir accès à l’électricité ou à une source d’eau potable. Cela entraîne une humiliation, une peur et une oppression quotidiennes. Israël a de fait pris en otage la vie de ces personnes.

    Le pays a également adopté un ensemble complexe de lois militaires destinées à étouffer la critique de ses politiques, et des hauts responsables du gouvernement ont qualifié de « traîtres » les Israéliens faisant campagne pour les droits des Palestiniens.

    Raja Shehadeh, avocat et écrivain palestinien
    LE PIRE, C’EST CE SENTIMENT D’ÊTRE ÉTRANGER SUR VOTRE PROPRE TERRE ET L’IMPRESSION QU’AUCUNE PARTIE DE CETTE TERRE NE VOUS APPARTIENT.
    Cela fait 50 ans qu’Israël expulse de force des milliers de Palestiniens de leurs terres, qu’il les occupe et les utilise de manière illégale pour créer des colonies dans lesquelles vivent exclusivement des colons juifs israéliens.

    Des communautés palestiniennes entières ont été déplacées par ces colonies. Leurs maisons et leurs moyens de subsistance ont été détruits, et ils doivent subir des restrictions à leur liberté de mouvement, et à l’accès à leurs propres terres, eau et autres ressources naturelles. Les communautés ont également été violemment attaquées par les soldats et les colons israéliens. Nous devons agir maintenant.

     

    Nous voulons que les gouvernements cessent de faire vivre l’économie qui permet à ces colonies illégales de croître et qui alimente la souffrance des Palestiniens. Et vous pouvez nous aider.

    Ce problème ne concerne pas uniquement le fait qu’Israël se soit approprié illégalement les terres et les ressources palestiniennes. Les gouvernements du monde entier laissent entrer sur leurs marchés des biens produits dans ces colonies, et autorisent leurs entreprises nationales à être actives dans les colonies. Tout cela aide les colonies illégales à faire des profits et à prospérer.

    Appelez dès maintenant votre gouvernement à interdire l’entrée sur votre marché des biens produits dans les colonies israéliennes, et à empêcher les entreprises basées dans votre pays d’être actives dans les colonies ou d’y vendre leurs biens, et aidez à mettre fin au cycle des violations des droits humains subis par les Palestiniens qui vivent sous l’occupation israélienne.

     

    L’accaparement de terres incessant par Israël : les colonies israéliennes illégales

    La politique israélienne de construction et d’expansion des colonies illégales sur les terres palestiniennes occupées est l’un des principaux éléments moteurs des violations massives des droits humains provoquées par l’occupation. Ces cinquante dernières années, Israël a détruit la propriété de dizaines de milliers de Palestiniens et a déplacé une grande partie de la population pour construire des logements et des infrastructures pour installer sa propre population sur les territoires occupés. Israël a également détourné des ressources naturelles palestiniennes telles que l’eau ou des terres agricoles pour les utiliser dans les colonies.

    L’existence même des colonies dans les territoires palestiniens occupés bafoue le droit international humanitaire et constitue un crime de guerre. Malgré les nombreuses résolutions de l’ONU, Israël a continué de s’approprier des terres palestiniennes et de soutenir au moins 600 000 colons installés en Cisjordanie occupée, notamment à Jérusalem-Est. Jusqu’à 2005, plus de 9 000 colons vivaient illégalement à Gaza.

    Ces derniers mois, Israël a accéléré l’expansion des colonies. Le gouvernement a annoncé un projet de construction de mille nouveaux logements dans les colonies existantes, ainsi que la construction de deux nouvelles colonies en Cisjordanie occupée.

    En plus de la construction illégale de logements et d’infrastructures dans les colonies sur le territoire palestinien, des entreprises israéliennes et internationales dans les colonies ont créé une économie prospère permettant d’assurer leur présence et leur développent. Ce « programme de colonisation » dépend de l’appropriation illégale des ressources palestiniennes (notamment les terres, l’eau et les minéraux) pour produire des biens qui sont exportés et vendus au profit d’entités privées. Les biens produits dans les colonies et exportés à l’étranger représentent chaque année des centaines de millions de dollars.

    Nous voulons que les gouvernements cessent de faire vivre l’économie qui permet à ces colonies illégales de croître et qui alimente la souffrance des Palestiniens. Et vous pouvez nous aider.

    Appelez dès maintenant votre gouvernement à interdire l’entrée sur votre marché des biens produits dans les colonies israéliennes, et à empêcher les entreprises basées dans votre pays d’avoir des activités dans les colonies ou d’y vendre leurs biens, et aidez à mettre fin au cycle des violations des droits humains subies par les Palestiniens qui vivent sous l’occupation israélienne.

     

    La vie quotidienne sous occupation : pris au piège et oppressés

    Les centaines de blocages militaires en Cisjordanie (postes de contrôle, barrages routiers et routes « réservées aux colons »), ainsi que le régime général de permis, font des tâches quotidiennes des Palestiniens qui essaient de se rendre au travail, à l’école ou à l’hôpital une lutte constante. Israël affirme que le mur/barrière de 700 km est destiné à empêcher les attaques armées menées par des Palestiniens contre Israël. Mais cela n’explique pas pourquoi 85 % de ce mur/barrière est construit sur le territoire palestinien, notamment sur des terres au cœur de la Cisjordanie. En réalité, le mur/barrière sépare les populations palestiniennes les unes des autres et déchire des familles. Il empêche également des Palestiniens d’avoir accès à des services de base et sépare les agriculteurs de leurs terres et d’autres ressources, paralysant ainsi l’économie palestinienne. Des lois par nature discriminatoires et injustes empêchent également de nombreuses personnes de se marier, de se déplacer sur les territoires occupés ou de se rendre en Israël pour rendre visite à leurs proches ou vivre avec eux. Ces restrictions arbitraires sont discriminatoires et illégales et doivent être levées immédiatement.

    Israël est tenu de restituer les terres, les vergers, les oliveraies et les autres biens immobiliers saisis à toute personne physique ou morale en vue de l’édification du mur dans le territoire palestinien occupé. Tous les États sont dans l’obligation de ne pas reconnaître la situation illicite découlant de la construction du mur.
    Avis consultatif de la Cour internationale de justice, 2004
    Bien qu’Israël ait retiré ses troupes au sol de la bande de Gaza en 2005, le pays continue d’imposer un blocus aérien, maritime et terrestre à Gaza et maintient une « zone d’accès limité » ou « zone tampon » sur le territoire de Gaza. Cela a isolé plus de deux millions de Palestiniens d’autres parties des territoires palestiniens occupés et du reste du monde pendant 10 ans.Restrictions des ressources naturelles

    En plus de déterminer où les Palestiniens peuvent se rendre et qui ils peuvent voir, Israël contrôle et restreint arbitrairement leur accès à l’eau potable. La consommation d’eau des Israéliens est au moins quatre fois supérieure à celle des Palestiniens vivant dans les TPO.

    L’eau c’est la vie. Sans eau nous ne pouvons pas vivre… Les soldats ont d’abord détruit nos maisons et les abris avec nos troupeaux, ont déraciné tous nos arbres, puis ils ont détruit nos citernes d’eau… Nous luttons tous les jours car nous n’avons pas d’eau.
    Fatima al Nawajah, habitante de Susya, un village palestinien dans les collines au sud d’Hébron.
    La quantité d’eau limitée qu’Israël accorde aux Palestiniens n’est pas suffisante pour couvrir les besoins de base de la population palestinienne et ne constitue pas une distribution équitable des ressources hydriques communes. Les piscines, les pelouses bien arrosées et les immenses domaines agricoles irrigués dans les colonies israéliennes des territoires occupés, dont l’herbe est verte même au plus fort de la saison sèche, forment un contraste saisissant avec les terres desséchées et arides des villages palestiniens au pas de leur porte, où les habitants luttent pour avoir suffisamment d’eau pour se laver, prendre une douche, cuisiner, nettoyer, boire, sans parler d’arroser leurs cultures.
     
    50 ans d’expulsions forcées, de démolitions et de transferts forcés

    Au cours des 50 dernières années, Israël a expulsé et déplacé de force des communautés palestiniennes entières et a démoli des dizaines de milliers d’habitations et d’autres structures palestiniennes, rendant des dizaines de milliers de personnes sans-abris et causant des souffrances et des traumatismes terribles. Les forces israéliennes ont également transféré de force de nombreux Palestiniens au sein des territoires occupés ou les ont contraints à l’exil. Les démolitions des habitations qui continuent d’avoir cours sont l’une des principales raisons pour lesquelles des transferts ont encore lieu aujourd’hui. Ces mesures permettent à Israël d’asseoir son contrôle du territoire palestinien et de ses ressources, de continuer l’expansion des colonies et de chasser les Palestiniens de certaines zones considérées comme stratégiques, telles que la fertile vallée du Jourdain ou Jérusalem-Est. Elles représentent également des mesures punitives et s’apparentent à des sanctions collectives.

    50 ans d’arrestations arbitraires, de détentions et de procès iniques

    Depuis 1967, les autorités israéliennes ont arrêté des centaines de milliers de Palestiniens, parmi lesquels des femmes et des enfants, au titre d’ordres militaires qui, souvent, érigent en infraction un vaste éventail d’activités pacifiques. Lors des périodes de fortes tensions et de violences, les hommes et les garçons de villages entiers ont été arrêtés arbitrairement. Au cours de la révolte palestinienne entre 1987 et 1993, près de 100 000 Palestiniens ont été arrêtés par les forces israéliennes.

    Les autorités israéliennes ont également détenu arbitrairement des dizaines de milliers de Palestiniens, parmi lesquels des prisonniers d’opinion, les plaçant en détention administrative indéfiniment sans qu’ils soient inculpés ni jugés.

    La politique appliquée depuis 50 ans par Israël et consistant à emprisonner des Palestiniens des territoires occupés dans des prisons en Israël bafoue le droit international. Les prisonniers palestiniens font également l’objet de restrictions des visites familiales et de leur accès à l’éducation et aux soins médicaux, entre autres.

    Les autorités israéliennes jouent avec nos émotions, elles nous torturent et nous punissent.
    « Reham » s’est vu refuser des permis réguliers de visite à son frère qui a été arrêté à l’âge de 12 ans et est détenu dans une prison en Israël depuis 15 ans

    Des supporters du club de foot Shabab Rafah à Gaza croisent leurs bras en solidarité avec les prisonniers palestiniens en grève de la faim © MAHMUD HAMS/AFP/GettyImages

    Israël a également mis en place des tribunaux militaires destinés à juger des Palestiniens, et ne respectant pas les garanties fondamentales en termes de procès équitables. Presque toutes les affaires jugées devant des tribunaux militaires se soldent par des condamnations. La plupart de ces condamnations sont le résultat de négociations de réduction de peine, car les accusés palestiniens savent que le système tout entier est tellement injuste qu’ils seront déclarés coupables et condamnés à des peines plus lourdes si l’affaire est jugée. À l’inverse, les colons israéliens des territoires palestiniens occupés sont poursuivis devant des tribunaux civils en Israël et bénéficient de meilleures protections au titre du droit civil israélien.

    À ce jour, la torture n’est pas érigée en infraction dans la législation israélienne, et les prisonniers palestiniens peuvent de ce fait être victimes d’actes de torture et d’autres mauvais traitements pendant leur détention.

    Omar Ghanimat, un Palestinien, photographié lors d’une audience devant la Haute Cour en 1997. Il présentait des traces de torture sur son corps à la suite de son interrogatoire qui a duré 45 jours. © David Mizrahi/Ha’aretz

     

    50 ans d’homicides illégaux

    Les forces israéliennes ont de lourds antécédents en matière de recours à une force excessive et souvent meurtrière contre des hommes, des femmes et des enfants palestiniens, notamment à titre de représailles contre des manifestants ou pour étouffer la dissidence. Des milliers de personnes ont été tuées et bien plus encore ont été blessées. Le fait que les autorités n’aient pas mené d’enquêtes approfondies, impartiales et indépendantes en vue de mettre fin au cycle de l’impunité a permis à ces violations de continuer d’être commises pendant un demi-siècle.

    Depuis 1987, plus de 10 200 Palestiniens ont été tués, souvent dans des circonstances laissant penser que les homicides étaient illégaux et qu’ils pouvaient s’apparenter à des crimes de guerre. Sur la même période, plus de 1 400 Israéliens ont été tués par des Palestiniens. Parmi ces personnes, des centaines étaient des civils tués par des groupes armés palestiniens lors d’attaques qui représentent des crimes au titre du droit international.

    Source : Amnesty International, 2018

    Nous vous proposons cet article afin d'élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s'arrête aux propos que nous reportons ici. [Lire plus]

    Commentaire recommandé

    Aladin0248 // 14.05.2018 à 06h58

    La chose la plus scandaleuse n’est pas la politique colonialiste, terroriste et raciste de cet État psychopathe, politique avérée qui se développe effectivement depuis 50 ans sans vergogne ni restriction : on trouvera sans doute des exemples pires dans le monde. Le plus affreux est que cette politique est plutôt bien acceptée et parfois même encouragée par les gouvernements occidentaux, au moins par les plus puissants d’entre eux, et par nombre de nos politiques et qu’en plus on nous la colle sur le dos comme si cet État était des nôtres et méritait notre indulgence pour ses pires exactions « parce que ce peuple a beaucoup souffert dans le passé ». Non ! 

     
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    ... et quelques commentaires intéressant sur le site LES CRISES
    • Mr K. // 14.05.2018 à 06h11

      Shlomo Sand, 71 ans, professeur honoraire d’histoire contemporaine à l’université de Tel-Aviv :

      ” Chaque élève en Israël, à partir de 7 ans jusqu’à 18 ans (il y a une matière au bac), apprend la Bible comme on apprend un livre d’Histoire. Pour créer un attachement à la terre mythique d’autrefois. Personne ne peut s’en libérer. Heureusement que j’ai été viré de l’école lorsque j’avais 16 ans. Peut-être que cela a contribué au fait que je puisse penser, parler.”

      Entretien du vendredi 22 janvier 2016 avec le journal “L’Humanité”.

      https://www.humanite.fr/shlomo-sand-quand-je-lis-finkielkraut-ou-zemmour-leur-lecture-de-lhistoire-je-suis-effraye-596563

    • Aladin0248 // 14.05.2018 à 06h58

      La chose la plus scandaleuse n’est pas la politique colonialiste, terroriste et raciste de cet État psychopathe, politique avérée qui se développe effectivement depuis 50 ans sans vergogne ni restriction : on trouvera sans doute des exemples pires dans le monde. Le plus affreux est que cette politique est plutôt bien acceptée et parfois même encouragée par les gouvernements occidentaux, au moins par les plus puissants d’entre eux, et par nombre de nos politiques et qu’en plus on nous la colle sur le dos comme si cet État était des nôtres et méritait notre indulgence pour ses pires exactions « parce que ce peuple a beaucoup souffert dans le passé ». Non ! 

       

       

      lien : https://www.les-crises.fr/loccupation-israelienne-50-ans-de-spoliations-par-amnesty-international/

     
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  • La classe dominante n’aime pas le socialisme

    PAR LÉO-PAUL LAUZON

    Bien évidemment, les Occidentaux et leurs transnationales ont en horreur les gouvernements socialistes qui donnent préséance au bien commun. C’est pourquoi leurs agences de presse (Agence France Presse, Associated Press, Reuters, etc.) détenues par des gros intérêts privés se concentrent sur des pays socialistes et versent dans la propagande afin de les dénigrer. Combien d’articles et de reportages a-t-on consacrés ici même au Québec afin de diaboliser Cuba, le Venezuela et d’autres? Une fixation aveugle quoi!

    Léo Paul Lozon (Québec)

    Par contre, rien que de bons mots pour des gouvernements non élus, mais de droite et pro-occidentaux, qui se sont hissés au pouvoir en renversant par la force ou par des magouilles, des gouvernements élus démocratiquement comme al-Sissi en Égypte, Honduras et Michel Temer au Brésil. Ce Michel Temer, qui jouit d’un taux de popularité de moins de 5 %, est dominé par l’Oligarchie brésilienne et vote des mesures favorables aux nantis comme des privatisations et de larges coupures dans les services publics. Lui-même et plusieurs de ses ministres et de ses juges font face à des accusations de fraude et de corruption, mais les agences de presse internationales le qualifient quand même de « centre droit ». Quelle farce grotesque de désinformation intégrale!

    Nicolas Maduro, un modéré…

    « Nicolas Maduro, président intérimaire du Venezuela (suite à la maladie d’Hugo Chavez et élu démocratiquement à sa mort). Un modéré qui ne fait pas l’unanimité » (La Presse, 12 décembre 2012). Un modéré qui ne faisait pas l’unanimité au sein du gouvernement chaviste, mais qui a eu le courage de se tenir debout devant le patronat, ses médias et leurs syndicats de travailleurs gras dur du secteur pétrolier et des États-Unis. Un homme de consensus face à une oligarchie intransigeante qui fait que nos médias d’ici prennent plaisir à le dénigrer et à dépeindre la situation au Venezuela de façon catastrophique. Bravo à Nicolas Maduro de se tenir debout au nom du bien-être du monde ordinaire!

    Le péché capital de Hugo Chavez

    « Hugo Chavez pousse le Venezuela vers le socialisme » (La Presse, 11 janvier 2007). Voilà quel a été le péché impardonnable commis par ce président charismatique élu et réélu quatre fois démocratiquement (1998, 2000, 2006 et 2012) avec, en plus, de fortes majorités.

    Tiens, Richard Latendresse du Journal de Montréal (7 octobre 2012) signalait qu’en 1998 : « Sorti de prison en 1994, Chavez remporte l’élection présidentielle avec 56 % des voix, le pourcentage le plus élevé en 35 ans de démocratie vénézuélienne ». Et en 2006, il a gagné avec 61 % des votes et 55 % en 2012.

    Les USA pas contents du tout….

    « Le directeur de la CIA (ceux qui ont fomenté, comme au Chili et ailleurs, l’enlèvement d’Hugo Chavez en avril 2003) prévoit une aggravation de la violence politique au Venezuela » (Le Journal de Montréal, 12 février 2003). Et vous pouvez compter sur la CIA pour renverser des gouvernements socialistes élus démocratiquement partout dans le monde. Et il y a la « grandiose » secrétaire d’État sous Bush junior qui a ajouté son grain de sel : « Venezuela. Condoleeza Rice accuse Chavez de détruire son pays » (Le Journal de Montréal, 8 février 2007). Bien plus, il y a le populaire preacher milliardaire qui a poussé plus loin ses états d’âme : « Un télévangéliste suggère de tuer le président du Venezuela (Hugo Chavez) » (Le Journal de Montréal, 24 août 2005). Ah oui, j’allais oublier, lors de la quatrième réélection d’Hugo Chavez, La Presse avait consacré le 9 octobre 2012 juste une petite brève à la page a-19. Bien évidemment, rien en page frontispice.

    Quelle est la faute commise par Maduro et Chavez?

    Le titre de ces deux articles résume bien ce qui se passe vraiment au Venezuela : « Le bras de fer vénézuélien. Derrière les violents affrontements, une oligarchie tente de conserver ses privilèges » et « Le Venezuela se donne un président aujourd’hui. Riches et pauvres nettement divisés à propos de Chavez » (Le Devoir, 4 janvier 2003 et La Presse, 3 décembre 2006). Pas si divisés que ça, puisque les pauvres et la classe moyenne ont voté massivement pour Hugo Chavez, qui l’a emporté en 2006 avec 61 % des votes. Qui dit mieux? Mais les puissants de Venezuela, avec l’aide de certains pays occidentaux, des médias qu’ils détiennent vont continuer leur combat afin de se réapproprier leurs « droits » de privatiser les biens collectifs comme le pétrole, de couper dans les programmes sociaux qu’ils trouvent beaucoup trop généreux pour le monde ordinaire et de baisser leurs impôts sur le revenu et sur la richesse, comme cela se fait au Québec depuis belle lurette.

    La cabale continue

    Je le répète : Hugo Chavez a été élu démocratiquement, et avec de fortes majorités en 1998, 2000, 2006 et 2012. Comme c’est le cas pour Cuba, certains de nos médias et de leurs journalistes se font les faire-valoir de l’élite en publiant de nombreux textes toujours négatifs sur Hugo Chavez et son gouvernement socialiste. Ben non, et c’est pareil à Cuba, ils ne disent rien sur ce qui s’est fait de bien au Venezuela afin d’améliorer le sort du monde ordinaire par de nombreux investissements effectués en santé, en éducation, en transport commun, etc. et sur les politiques promulguées afin de rétrécir les criminelles inégalités économiques. Le socialisme, c’est le mal incarné pour eux, comme le démontrent les titres de ces quelques articles de journaux très subjectifs. Le jupon dépasse :

    – « Au Venezuela, viva la corrupcion! Budgets opaques, valises des pétrodollars… les méthodes du président Chavez favorisent l’économie parallèle… » (Le Devoir, 8 janvier 2007). Ben oui, c’était plus limpide et honnête du temps du règne de l’oligarchie de droite;

    – « Chavez, démocrate ou graine de dictateur? Présidentielle sous haute tension au Venezuela » (Le Devoir, 2 décembre 2006). Démocrate ou dictateur? Faut répondre « dictateur ». Mais le dictateur fut réélu avec « seulement » 61 % des voix. Quand le ridicule ne tue pas!

    – « Le népotisme de Chavez au Venezuela » (La Presse, 12 juillet 2007). Ayoye, ils sont devenus cinglés! Attachez-les! Népotisme, rien de moins.

    – « Chavez fait fuir la classe moyenne » (Le Devoir, 8 novembre 2007). Fait fuir supposément la classe moyenne même si elle a voté en masse pour lui lors de l’élection de 2006. Tous des articles publiés en première page du Devoir. Ça, si ce n’est pas de la propagande à son état pur, je me demande bien c’est quoi!
    Et pour finir, quelques drôles dans La Presse

    Une chronique de mon favori, Claude Picher, ex æquo avec Alain Dubuc du temps qu’il était chroniqueur « émérite » à La Presse : « Le désastre vénézuélien » (17 août 2004). On s’en doutait bien : socialisme égale toujours désastre selon l’évangile de certains. Bonne retraite Claude!

    C’est tellement niaiseux et irrespectueux envers les lecteurs qu’il faut en rire de ces deux textes du chroniqueur invité de La Presse, Philippe Faucher, alors qu’il était directeur du département de science politique et chercheur au CÉRIUM de l’Université de Montréal :

    – Le « Mussolini tropical » (22 janvier 2007). Un peu plus et il le comparait à Hitler. C’est ça des universitaires affranchis.

    – « Risque d’affaiblissement. En servant de vitrine aux visées du président Chavez, dont la feuille de route démocratique est des plus contestable, le Forum social mondial court de grands risques » (14 janvier 2006). Le Forum social infesté de gauchistes. Le Forum économique mondial, c’est beaucoup mieux, n’est-ce pas?

    En conclusion…

    Vous le voyez bien, même si Hugo Chavez a été élu démocratiquement à quatre reprises, la cabale médiatique occidentale du temps ressemblait en tout point à celle que subit depuis 2012 le président actuel élu du Venezuela, monsieur Nicolas Maduro. Moi je dis « bravo » au peuple vénézuélien d’avoir élu et réélu des gouvernements socialistes envers et contre tous. Ici au Québec, juste prononcer le mot socialiste fait peur au monde. Preuve de notre ignorance et de notre intoxication.

    Source : http://www.journaldemontreal.com/2018/05/11/le-venezuela-socialiste-et-la-propagande-occidentale


  • 13 Mai 2018

    Publié par El Diablo