• Le rebeu et le connard

     

    Maître connard sur un chêne (gland) perché tenait en son claquemerde un frometard.

    Frère rebeu par l'odeur alléché lui tint à peu près ce langage:

    "Salam malecum mon frère!

    comme fou êtes choli,

    que fou me semblez bô(bô):

    sans mentir, ouala!

    si votre ramache se rapporte à fotre plumache,

    fou êtes le phoenix (pas la maison) des zoos de ces bois (ou quelque chose comme ça)."

    A ces mots, le connard ne se sent pas de joie,

    et pour montrer sa belle voix (extrêmement adroite), 

    il ouvre un large bec et laisse tomber sa proie.

    Le rebeu s'en saisit et dit:

    "Mon bon môssieur, apprenez que tout flatuleur 

    fit aux dépens de celui qui l'écoute,

    cette leçon faut bien un frometard sans (aucun) doute!"

    Le connard jura (non pas Jura!) mais un peu tare

    con ne l'y prendrait plus.*http://t3.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcQv_rPDQC-FpcEyQJNHq0_pJrx1aYIWn8sZlFQjHTva3ErnuLGAEQ

    Je rappelle que ce sont des personnages de friction (du moins je le croâ!).

     

                                   *Copyright Alainlerigolo, octobre 2011.

     
    Par Alainlerigolo

  • 20 octobre 2011

    Cités en mouvement signe un appel : Nous ne marcherons plus.

    Sur CITES EN MOUVEMENT

    Plus de 25 ans après la marche pour l’Égalité et contre le Racisme de 1983, Nassurdine Haidari, élu PS à Marseille, demande aux candidats à la présidentielle de ne pas oublier les quartiers, de présenter un projet politique « qui mette enfin en application le principe constitutionnel d’égalité ». Un appel déjà signé par de nombreux intellectuels, acteurs politiques et associatifs. Signez l’Appel en ligne sur Respectmag.com.

    Partie de Marseille le 15 octobre 1983 dans l’indifférence générale, une longue marche pour l’Egalité et contre le Racisme allait rassembler le 3 décembre de la même année près de 100 000 personnes à Paris. L’aspiration à l’Egalité de ces jeunes, excédés par les meurtres racistes à répétition, mais aussi par les violences ordinaires, les humiliations et les brimades de toutes sortes était sans précédent. Cette marche non violente pour une citoyenneté à part entière interpellait l’ensemble de la société sur l’écart entre les valeurs républicaines qu’elle professait et la réalité de la ségrégation et des discriminations raciales.

    Malheureusement, près de trois décennies se sont écoulées et les conditions de vie des jeunes Français d’ascendance migrante et coloniale et des quartiers populaires ne se sont toujours pas vraiment améliorées. Et même si quelques initiatives politiques ont amélioré certains aspects de la vie quotidienne en surface, même si une petite classe moyenne a su émerger de ces quartiers, les inégalités, les injustices et les violences ordinaires perdurent en prenant de nouvelles formes.

    Certes, les crimes racistes ont quasiment disparu, mais la situation actuelle reste explosive. Chômage de masse (en moyenne deux à trois fois plus concentré dans les quartiers populaires), inégalité scolaire, confrontations violentes et répétées avec la police, conditions de logement indécentes, expulsions des plus pauvres des zones « rénovées », paupérisation galopante : faute d’être remises en cause, que ce soit par la droite ou la gauche, loin de reculer, ces logiques économiques, sociales et environnementale n’ont fait que s’aggraver.

    Mais il y a plus : depuis 2002, au mépris de la mobilisation massive contre l’idéologie du Front national, la normalisation de la parole raciste en politique comme dans les médias, l’instrumentalisation de l’Islam et la stigmatisation de l’immigration ou encore l’exploitation du passé colonial ont beaucoup contribué à légitimer les discriminations à grande échelle

    Ainsi, les effets déjà anciens de la relégation sociale, de la marginalisation économique et du mépris culturel dont la droite et la gauche partagent la responsabilité, sont aujourd’hui redoublés par les discours et les actes d’un sarkozysme qui traite les habitants des quartiers, et surtout les jeunes, comme des étrangers de l’intérieur. Or cette nouvelle génération, au demeurant bien française, malgré les obstacles renouvelés devant elle, a largement contribué au développement économique, politique, social, associatif et culturel de la France.

    Nous ! Citoyens oubliés de la République, déclarons ne plus croire aux promesses sans lendemain, aux grands discours creux et paternalistes.

    Nous ! Citoyens discriminés de la République, renouvelons l’appel à l’égalité et à la solidarité.

    Nous ! Citoyens de seconde zone de la République, réaffirmons notre détermination à transformer les conditions de vie des quartiers.

    Nous ! Citoyens de la République de toutes origines, refusons les inégalités, défendons une certaine idée de la politique consistant à être au service de tout citoyen, quelle que soit sa condition sociale, ses croyances, sa religion, ses appartenances politiques ou son pays d’origine.

    Nous ne marcherons plus dans les calculs politiques à court terme qui instrumentalisent la différence, qui installent le désespoir et la déshérence au cœur de nos cités.

    Nous ne marcherons plus dans ces politiques de la ville annoncées en fanfare, « plans Marshall » ou « antiglandouille »…

    Nous ne marcherons plus pour demander ce qui devrait nous revenir de droit : une égalité réelle garantie par la loi et vérifiée dans les faits.

    Par cet appel, nous exigeons de tous les candidats à l’élection présidentielle de 2012 qu’ils présentent un projet qui mette enfin en application le principe constitutionnel d’égalité. Nous les appelons à réparer les injustices sociales subies par toute une génération oubliée, lassée et déçue par une politique qui a dénaturé et trahi les valeurs de notre pays en disqualifiant ses propres citoyens.
    Le projet de notre société ne peut plus se faire sans nous, car malgré l’aveuglement de certains, c’est bien avec nous toutes et nous tous que se construit aujourd’hui la France de demain.

    Ils soutiennent l’Appel

    - Jean Baubérot, Professeur émérite de la chaire « Histoire et sociologie de la laïcité » à l’Ecole Pratique des hautes Etudes.
    - Esther Benbassa, universitaire, sénatrice
    - Yamina Benguigui, adjointe au Maire de Paris, en charge des droits de l’Homme et de la lutte contre les discriminations
    - Pascal Boniface, directeur de l’Institut de relations internationales et stratégiques
    - Said Boukenouche, soutien actif de la marche de 1983
    - Jalil El Harrani, soutien actif de la marche de 1983
    - Eric Fassin, sociologue à l’École normale supérieure
    - Vincent Geisser, politologue et directeur du centre d’information et d’études sur les migrations internationales
    - Nacira Guénif, sociologue, université Paris Nord/13
    - Farid l’Haoua, porte parole de la marche pour l’Egalité de 1983
    - Saïd Iddir, soutien actif de la marche de 1983
    - Raphaël Liogier, directeur de l’observateur du religieux
    - Marie-Laure Mahé, marcheuse permanente de l’Egalité de 1983
    - Said Merbati, soutien actif de la marche de 1983
    - Marwan Mohammed, sociologue
    - Hanifa Taguelmint, marcheuse de l’Egalité et organisatrice du forum justice
    - Alain Touraine, sociologue, directeur d’études à l’EHESS.

    Premiers signataires

    1. Christophe Adji Ahoudian, maire-adjoint à Paris
    2. Dia Alihanga, responsable du centre culturel africain de Nantes
    3. Mehdi Thomas Allal, responsable du pôle anti-discriminations de la fondation Terra nova.
    4. Yassine Ayari, militant politique Val d’Oise
    5. Sébastien Barles, conseiller municipal de Marseille.
    6. Youssouf Boubaker, délégué régional de Novafrance à Lyon aux Minguettes.
    7. Marc Cheb Sun, fondateur et directeur de la rédaction de Respect Mag.
    8. Mariam Cissé, conseillère municipale de Clichy-sous-Bois.
    9. Karima Delli, députée européenne.
    10. Karim Derrouiche, militant associatif.
    11. Rokhaya Diallo, militante féministe et antiraciste, auteur de « Racisme mode d’emploi ».
    12. Reda Didi, militant associatif et politique.
    13. Fayçal Douhane, président du club “la France est en nous”.
    14. Soilihi Dhoiharai, Présidente de génération réussir.
    15. Enoch Effah, Champion du monde de Boxe Française et directeur de coaching sportif citoyen.
    16. Saber Gharbi, animateur de cités sans cibles de Bordeaux.
    17. Maurad Goual, animateur pour République Solidaire à Marseille.
    18. Haouaria Hadj-Chick, conseillère communautaire à Marseille Provence Métropole.
    19. Mohammed Hakkou, conseiller municipal à Gonesse.
    20. Almamy Kanouté, conseiller municipal à Fresnes et co-fondateur d’Emergence.
    21. Saïd Kebbouche, militant associatif à Vaulx-en-Velin.
    22. Franco Lollia, porte-parole de l’Alliance noire citoyenne.
    23. Akli Mellouli, maire-adjoint à Bonneuil sur marne.
    24. Aicha Muniga, maire adjoint à Marseille.
    25. Amina M’zé, militante associative.
    26. Ahmed Najar, directeur de la rédaction de Med in Marseille
    27. Azdine Ouis, président de l’association Millenium à Corbeil
    28. Stéphane Pocrain, militant associatif et politique.
    29. Bolewa Sabourin, animateur du collectif Cités en Mouvement.
    30. Harbia Saifi, militante associative.
    31. Myriam Salah-Eddine, conseillère communautaire à Marseille Provence Métropole.
    32. Eros Sana, porte-parole de la zone d’écologie populaire
    33. Sihem Souid, auteur d’Omerta dans la police chroniqueuse et porte-parole de l’association Paroles de femmes.
    34. Ali Soumaré, conseiller régional d’Île de France.

     

    Posté par Jocegaly

  • 20 octobre 2011

    "François Bayrou : "Le projet du PS est insoutenable pour la France

     

    Sur LE MONDE

    LEMONDE | 20.10.11 | 10h31   •  Mis à jour le 20.10.11 | 11h44

     

    François Bayrou, le 6 octobre 2011.

    François Bayrou, le 6 octobre 2011.AFP/FRANK PERRY

    Le président du MoDem, François Bayrou, réagit à l'accélération de la crise et à l'investiture de François Hollande au PS.

    La crise, avec la surveillance par Moody's de la note Aaa de la France, menace plus que jamais. Jugez-vous bonne la politique menée par Nicolas Sarkozy?

     

    Il y avait une chose à faire, le premier jour, qui n'aurait pas coûté cher et qui aurait arrêté la crise. Il suffisait que l'Union européenne affirme que la dette contractée jusqu'à ce jour par les Etats de la zone euro était garantie par les institutions de la zone euro. La France aurait dû défendre cette thèse. Cela aurait rétabli la confiance et n'aurait pas coûté le prix exorbitant que la défiance généralisée va nous obliger à assumer. Le renouvellement des dettes à venir devait en revanche être conditionné à des réformes. Ce n'est pas ce qui a été fait. Une stratégie confuse collant à une politique allemande elle-même incertaine a conduit à la généralisation de la défiance.

    L'UMP annonce la fin du Aaa en quelques heures si M. Hollande est élu président en 2012…

    Il n'y a qu'une stratégie de redressement des finances publiques. Cette stratégie, c'est d'augmenter les ressources fiscales de l'Etat et de baisser un certain nombre de dépenses publiques. Une vingtaine de milliards doivent être économisés au niveau de l'Etat, une dizaine dans les collectivités locales et une vingtaine dans la Sécurité sociale. En ce qui concerne les ressources, je suis pour la création de deux nouvelles tranches de l'impôt sur le revenu: il faut relever à 45 % celle qui est actuellement à 41% et en créer une à 50 %. Il faudra peigner les niches fiscales d'une vingtaine de milliards d'euros et il faudra une augmentation de la TVA de 2 points.

    La gauche est dans l'illusion quand elle dit: "Nous allons augmenter les impôts et cela nous permettra de faire de nouvelles dépenses publiques." La droite raconte des histoires quand elle dit: "Nous allons baisser la dépense publique sans augmenter les impôts."

    François Hollande se dit sensible à la question des déficits. Au fond, n'occupe-t-il pas, comme vous, le terrain du centre ?

    Ce n'est pas un secret que j'ai de bonnes relations avec François Hollande. Mais il est engagé avec son parti dans un programme insoutenable pour la France. In-sou-te-nable ! Je vous le dis en détachant les syllabes. On ne fera pas 300 000 emplois jeunes sur fonds publics. On ne fera pas des recrutements de dizaines de milliers de fonctionnaires. On ne fera pas le retour à la retraite à 60 ans. On ne fera pas une allocation générale pour tous les étudiants. Tout cela additionné est une illusion meurtrière pour le pays. C'est un mensonge public.

    Ne pas dire la vérité, c'est se condamner à des accidents à très court terme. En 2007, je disais qu'on ne pouvait pas continuer les dérives pendant les deux années après la présidentielle. Cela a été vérifié. Aujourd'hui, j'affirme qu'on ne pourra pas les continuer pendant deux mois.

    Vous ne croyez donc pas aux intentions de M. Hollande?

    Au fond de lui-même, je suis sûr, il n'est pas très éloigné de cette pensée. Mais les socialistes ont décidé d'une stratégie de séduction tous azimuts. Avoir fait voter 2,5 millions de personnes pour un programme qui ne sera pas appliqué, c'est pour moi une situation de malaise démocratique.

    Sitôt investi, M. Hollande a fait une ouverture en direction des centristes…

    François Hollande prétend que sa majorité peut aller des communistes, des écologistes, jusqu'aux centristes. Je vous le dis: cette majorité-là n'existera pas. Il y a deux thèses irréconciliables. Les uns disent: "C'est la faute du capitalisme, il faut démondialiser." Les autres sont réformistes. J'admets volontiers que M. Hollande est de la seconde famille. Mais une telle majorité qui engloberait les uns et les autres est impossible durablement.

    Les événements vont imposer – quel que soit le vainqueur de la présidentielle – une majorité dans laquelle les réformistes de gauche, du centre et de la droite républicaine devront assumer ensemble la responsabilité du pouvoir. Aucune des deux majorités traditionnelles ne peut respecter le contrat que la nécessité imposera. La droite est sous la pression de la droite extrême, ou "populaire", qui flirte avec des thèmes europhobes et anti-immigrés, et la gauche est sous la pression des démondialisateurs. Avec d'étranges recouvrements entre les deux radicalités.

    Les projections sur les législatives de 2012 prédisent une large victoire de la gauche. Quelle peut être la place du centre?

    Aujourd'hui, la gauche est favorite. La vertu de l'élection présidentielle est qu'elle permet au pays de redessiner le paysage politique. La majorité qui sortira des urnes entraînera une majorité législative différente. Et lors de cette échéance, le courant central du pays, unifié, devra défendre lui-même ses convictions et ses candidats. Si je gagne, ce grand courant aura des investitures dans toutes les circonscriptions. Et il y aura un courant de rassemblement puissant.

    Rassembler le centre semble déjà une mission délicate…

    Le centre est en diaspora. Mais je crois que cette diaspora s'achève. Il y a des députés de la majorité actuelle qui dialoguent avec nous, tout comme des élus de centre gauche. Dans les familles divisées de cet ensemble au centre droit, la prise de conscience est en train de se faire qu'au fond il faudra choisir entre Nicolas Sarkozy et moi.

    En 2007, nombre de vos soutiens ont rejoint la majorité pour assurer leur réélection. Pourquoi changeraient-ils d'avis ?

    Tout le monde sait que l'UMP est un échec. Il faut reconstruire un centre indépendant. Je ne vais pas régler de comptes, je ne mettrai pas en accusation des choix passés. Les députés s'apercevront bien sûr que l'UMP ne peut plus être l'assurance de leur réélection.

    Si vous n'êtes pas au second tour de l'élection présidentielle, que ferez-vous ?

    Il y a quatre candidats possibles pour le second tour : Marine Le Pen, Nicolas Sarkozy, François Hollande et moi. Trois – M. Sarkozy, M. Hollande et moi – peuvent être élus. Quatre dont trois ! La campagne électorale permettra aux Français de trancher. Après, il y a un second tour où chacun prendra ses responsabilités.

    Ferez-vous connaître, cette fois, votre préférence ?

    Je prendrai mes responsabilités, et cette décision sera prise d'une manière collégiale.

    Vous avez demandé plusieurs fois une part de proportionnelle dans le scrutin législatif. Est-ce la clé d'un accord ?

    Je vous dis avec certitude qu'il n'est plus possible que plus de 50 % du pays soit exclu de l'Assemblée nationale. De l'extrême gauche au Front national, en passant par les écologistes et le centre, c'est la majorité du pays qui est exclue, ou obligée de faire allégeance pour avoir des sièges. Cette exclusion est honteuse. Faut-il changer cela après ou avant la présidentielle ? Si j'étais Nicolas Sarkozy, je me demanderais quelles sont les raisons de la fragilité politique dans laquelle nous sommes et j'ouvrirais, avant 2012, pour les élections qui viennent, le débat.

    La perspective d'une vie démocratique dominée sans partage par le PS, qui, avec moins de 30 % des voix, pourrait occuper sans aucune exception tous les pouvoirs du bas en haut de la République, est malsaine. Jamais cela ne s'est produit dans la République.

    La primaire des partis est maintenant achevée. Maintenant va commencer la vraie primaire, la primaire du pays. Les Français ont deux choix à faire: veulent-ils l'alternance ? Et, si oui, avec quel président, quel projet, quelle majorité ?

    Ne craignez-vous pas que la crise n'augmente la polarisation de la vie politique, réduisant l'espace central ?

    Comme à chaque élection présidentielle, on essaiera de réduire le débat à la bipolarisation. Et comme à chaque élection, nous ferons échouer cette tentative. J'affirme que notre potentiel électoral est plus important qu'en 2006.

    Ne vous y trompez pas : beaucoup de Français veulent une alternance, ils veulent tourner la page Nicolas Sarkozy, mais ils ne veulent pas donner tous les pouvoirs au PS. Et par-dessus tout, ils veulent qu'on leur dise la vérité et qu'on leur propose un chemin crédible pour en sortir.

    Propos recueillis par Patrick Jarreau et Pierre Jaxel-Truer

     

    Posté par Jocegaly

  • 20 octobre 2011

    Lobby pro-israëlien : le PS prend des risques

     

    Daniel Bernard - Marianne | Jeudi 20 Octobre 2011 à 15:01 | Lu 463 fois

     

    Pour élaborer le programme d'un voyage d'étude, le PS s'en remet à des lobbystes. «C'est grave ?», demande Jean-Christophe Cambadélis, responsable des relations internationales.

     

    (Wikimedia - Marie-Lan Nguyen)
    (Wikimedia - Marie-Lan Nguyen)
    Une délégation du Parti socialiste devait se rendre en Israël et dans les territoires palestiniens du 24 au 27 octobre. Conduite par Jean-Christophe Cambadélis, secrétaire national en charge des relations internationales, elle était composée de Jean-Louis Bianco, Benoit Hamon, Gérard Collomb et Claude Bartolone. In extremis, pour des raisons d’agenda, ce voyage d’étude a été repoussé sine die. Pour autant, son principe n’est pas remis en cause, pas plus que les modalités d’organisation, qui laissent une grande place au lobbying.

    Pour définir le programme, en effet, le secteur international du PS s’en est remis au Cercle Léon Blum.  Le but de cette association, créée en 2003 autour du Parti socialiste, est double : « combattre » l’antisémitisme et « œuvrer au rapprochement entre la Gauche française et les femmes et hommes de bonne volonté qui agissent pour la paix au Proche-Orient dans les deux camps, en particulier au sein de la Gauche Israélienne et avec ceux qui soutiennent un processus démocratique au sein de l'Autorité Palestinienne ». Pourquoi un parti de gouvernement confie-t-il à une structure communautaire le soin de dresser la liste des interlocuteurs de la délégation ? Mystère. «C’est grave ? :)», répond Jean-Christophe Cambadélis, contacté par SMS.

    Grave ? Peut-être pas. Mais risqué, assurément. En effet, la partie « gouvernement israélien» du programme a été elle-même sous-traitée. « Le contact avec Benjamin Netanyahou, je ne l’ai pas », se justifie Laurent Azoulai, président du cercle Léon Blum. Ce dernier, légitimement soucieux d’obtenir des rendez-vous avec les représentants de la droite israélienne, a donc mobilisé un autre lobbyiste, Arie Bensemhoun. Or, ce dentiste toulousain, candidat malheureux en 2006 à la présidence du Crijf, affiche des intentions très distinctes, sinon divergentes, avec l’élaboration d’une politique étrangère française. En 2010, après avoir rencontré aux Etats-Unis les animateurs de l’AIPAC, le principal lobby pro-israëlien en Amérique, il exprimait explicitement sa volonté de «s’inspirer de certaines méthodes de travail».

    En clair, d’acclimater en France un système qui consiste, pour les groupes de pression, à financer les élus afin de les sensibiliser. Bien que les lois de financement de la vie publique soient plus restrictives en France qu’aux Etats-Unis, rien n’empêche en effet des donateurs de participer à telle ou telle campagne, sous un plafond annuel de 7500 euros. Il n’est pas illégal non plus de fédérer des donateurs, afin de démultiplier son soutien et… son influence.

    Ce projet d’«AIPAC à la française» a commencé à se mettre en place, en toute discrétion. Selon nos informations, l’inspirateur est Steve Rosen, un ancien salarié de l’AIPAC accusé d’espionnage au profit d’Israël. « Je n’ai rien à voir avec lui ! Je ne veux pas avoir le moindre contact avec ce monsieur ! », s’écrit Laurent Azoulai en entendant son nom. Pourtant, le cercle Léon Blum a pris le risque d’embringuer des dirigeants socialistes sur un terrain miné. Le lobbying fonctionne en effet sur le principe des poupées russes : , en délégant une partie du programme à Arie Bensemhoun, il se lie à une structure baptisée Elnet, elle-même activée par l’infréquentable Steve Rosen. Un document a été édité par ce lobby, sur lequel figurent les participants au voyage.

    Ainsi, sans doute à l’insu de leur plein gré, les dirigeants du PS se laissent-ils guider dans l’Orient compliqué par des accompagnateurs engagés. Précision importante : aucune information ne permet de suspecter un financement politique des membres de la délégation, même légal et encore moins occulte. Jean-Louis Bianco, Benoît Hamon et Claude Bartolone nous ont d'ailleurs affirmé qu'ils ignoraient même l'implication du Cercle Léon Blum.

    Pour autant, le principal parti d’opposition n’a-t-il pas d’autres moyens de s’informer de la poudrière israélo-palestinienne que de se lier, d’une façon ou d’autre, avec des groupes de pression ? A la veille d’une élection présidentielle et donc d’une possible alternance, ce serait étonnant.
    L'organisation de ce voyage, dès lors qu'il a été remis à plus tard, pourra être directement repris en main par le PS. Ou pas.

    elnet.pdf Elnet.pdf  (653.13 Ko)

     

    Posté par Jocegaly

  • 20 octobre 2011

    François Hollande : "La mort de Kadhafi empêche le procès qui aurait dû avoir lieu"

    Sur LEMONDE.FR | 20.10.11 | 16h15

     

    François Hollande, le 20 mars, à Tulle.

    François Hollande, le 20 mars, à Tulle.AFP/JEAN-PIERRE MULLER

    "C'est la fin de cette dictature et de l'homme qui l'a incarnée. La Libye a été pendant quarante ans un pays totalement fermé et incarné par un homme avec lequel la France a eu de graves conflits [sur le Tchad, sur le soutien à des mouvements de déstabilisation]. Sa disparition empêche le procès qui aurait dû avoir lieu".

    "Si j'ai approuvé l'intervention dans le cadre de l'ONU qui a favorisé la victoire de l'opposition libyenne, je n'oublie pas non plus la complicité qu'il y a eue entre la France et Kadhafi. Maintenant la France doit poser des exigences vis à vis du nouveau pouvoir libyen, en matière de démocratie, de développement et de stabilisation de la région, car la Libye, de par sa position sur le continent africain et ses ressources peut avoir un très grand rôle en la matière."

    Thomas Wieder

     

    Posté par Jocegaly