• Ça n'empêche pas Nicolas

    Blog de Jean Lévy sur l'actualité politique au jour le jour.

     

     

    2 Mars 2018

    Résultat de recherche d'images pour "Syrie carte" Observatoire Géostratégique

    ​​​​​​​Proche&Moyen-Orient.ch

    Beyrouth, 26 février 2017.

    A la demande de plusieurs lecteurs et auditeurs, nous revenons sur notre « information exclusive » de la semaine dernière (19 février 2018), publiée par prochetmoyen-orient.ch (numéro 166) : « Syrieleaks : un câble diplomatique britannique dévoile la stratégie occidentale ».

    C’est le légendaire Pierre Lazareff qui disait que « pour un journaliste, sortir une exclusivité est toujours une épreuve, sinon une douleur ». Et le patron de France-Soir ne connaissait pas encore les réseaux numériques (abusivement nommés « réseaux sociaux »), les Fake News et les futures lois sur les Fake News

    Il y a d’abord ceux qui vous somment d’exhiber le document sur le champ. Il y a aussi ceux qui vous disent que « les médias sérieux n’en parlent pas ». Il y a encore ceux qui vous demandent très tranquillement de dévoiler vos sources. Enfin, d’autres s’étonnent de « votre discrétion sur la toile », ne comprenant pas qu’on puisse vivre sans relater immédiatement faits, gestes, émotions sur les réseaux numériques !

    Les mêmes ne peuvent imaginer qu’on ne dispose d’aucun compte face ou tweet ou autre, ni qu’on ait passé l’âge de se précipiter sur les plateaux des télévisions de l’immédiateté et de l’émotion en continu, aux côtés d’experts auto-proclamés de telle ou telle spécialité… En réalité, que s’est-il réellement passé ?

    EPISTEMOLOGIE D’UN SCOOP

    Daté du 12 janvier 2018, le télégramme diplomatique britannique (TD) – signé par Benjamin Norman (qui suit les dossiers du Proche-Orient à l’ambassade de Grande Bretagne à Washington) – a beaucoup circulé dans les coulisses de la Wehrkunde, la dernière Conférence sur la sécurité de Munich (du 16 au 18 février derniers). Pourquoi ? Parce que ce document – assez exceptionnel – révèle le contenu d’une réunion (du « Petit Groupe sur la Syrie », réunissant des diplomates de hauts rangs des Etats-Unis, de Grande Bretagne, de France, d’Arabie saoudite et de Jordanie), qui aurait dû rester strictement confidentiel.

    Pourquoi ? Parce qu’elle révèle, par le menu, la « stratégie occidentale » concernant la guerre en Syrie : nourrir et multiplier les hostilités par tous les moyens pour empêcher une Pax Russiana ; poursuivre une intense campagne de communication sur les bombardements russes et syriens qui tuent des civils ; cadrer le représentant spécial des Nations unies pour la Syrie – Staffan de Mistura – par une feuille de route contraignante ; saboter la conférence de paix de Sotchi pour revenir à Genève dans un format tripartite : opposition syrienne, gouvernement syrien et Forces démocratiques syriennes (FDS – principalement constituées de supplétifs kurdes aux ordres du Pentagone).

    En filigrane, le TD britannique décrivait les deux objectifs politiques principaux visés : saboter la conférence de Sotchi et préparer la même campagne de propagande massive qui accompagna la libération d’Alep en décembre 2016, destinée à ponctuer la reconquête, certes dévastatrice, par l’armée gouvernementale syrienne de la Ghouta orientale (banlieue de Damas) aux mains de différents groupes terroristes. A la lecture du document, on comprend que cette stratégie occidentale opte pour « une guerre sans fin » en Syrie, tout en dénonçant auprès de l’opinion publique internationale une nouvelle « catastrophe humanitaire ». En conclusion, le TD se félicite du leadership américain, exercé pour la mise en œuvre effective et la médiatisation – la plus large possible – de cette stratégie.

    Voulant d’abord protéger sa source, prochetmoyen-orient.ch a choisi de ne pas publier la totalité du TD pour transmettre son fac-similé à ses amis de la rédaction de L’Humanité-Dimanche, afin d’en publier des extraits le jeudi 22 février. Toujours dans les coulisses de la réunion de Munich, un autre fac-similé a été transmis à plusieurs journalistes arabes. C’est ainsi que le quotidien Al-Akhbar de Beyrouth, en a fait sa une du même jeudi de février, reproduisant de larges extraits du document dans un dossier spécial de plusieurs pages. A l’exception de la presse française, ces deux titres ont été largement repris par des médias du monde entier…

    Précision d’importance : toujours à Munich, le document en question avait fait l’objet d’une scrupuleuse authentification par deux experts de services européens de renseignement, ainsi que par le chef des forces de sécurité de l’un des pays arabes participant à la réunion bavaroise ! Voilà pour les mal-pensants, les imprécateurs des Fake News, des complots globaux, conspirations et nouvelles cuisines.

    L’OPTION D’UNE GUERRE SANS FIN

    Plus sérieusement, ce TD était parfaitement annonciateur de ce qui s’est passé par la suite et de ce qui se déroule encore actuellement sur le plan opérationnel en Syrie : ajouter de nouvelles guerres à la guerre en cours. Depuis plusieurs années, prochetmoyen-orient.ch qualifie le conflit syrien de « guerre civilo-globale », en précisant qu’il fait interagir quatre principales dynamiques : 1) Etats-Unis contre Russie ; 2) Arabie saoudite contre Iran ; 3) Turquie contre Kurdes ; 4) enfin, jihadistes globaux (Al-Qaïda) contre jihadistes locaux (Dae’ch, notamment).

    Sur le plan opérationnel, les révélations du TD de Benjamin Norman se sont avérées parfaitement pertinentes. En annonçant la formation d’un corps de supplétifs de 30 000 combattants (quelques jours avant le sommet de Sotchi), le Pentagone appuyait délibérément sur le bouton rouge d’une nouvelle intervention militaire turque. Non seulement Washington donnait implicitement son feu vert à Ankara, mais en prime, les stratèges américains créaient une indémêlable zizanie entre factions kurdes pour consolider leurs alliés des FDS, dont ils entendent imposer la présence à Genève…

    Autrement préoccupante, est la cinquième et nouvelle dimension de cette « guerre civilo-globale », à savoir l’extension et l’officialisation d’une ingérence israélienne massive. A Munich toujours, Benjamin Nétanyahou a brandi, à la tribune officielle de la conférence, un morceau de tôle en affirmant qu’il s’agissait du débris d’un drone iranien abattu dans l’espace aérien israélien. Ce numéro lui a permis de menacer l’Iran, martelant encore et encore que ses « forces du mal » cherchaient à s’installer durablement aux frontières de l’Etat hébreu et que cette éventualité justifiait désormais des actions militaires « préventives ».

    Cela dit, Tel-Aviv était surtout furieux d’avoir eu l’un de ses avions de chasse abattu en Syrie par un missile de l’armée gouvernementale. Toujours est-il – cela fait longtemps et chaque jour que Dieu fait – que l’on voit chasseurs et bateaux de guerre israéliens violer « préventivement » les espaces aériens et maritimes libanais, sans que cette réalité n’émeuve beaucoup la « communauté internationale », à commencer par les Etats-Unis et leurs alliés européens… Sur cette menace récurrente, on ne saurait que conseiller la lecture ou la relecture du livre magistral du politologue franco-libanais Frédéric Domont et de son coauteur, Walid Charara : Le Hezbollah, un mouvement islamo-nationaliste1.

    En définitive, aux quatre dynamiques de la « guerre civilo-globale » de Syrie, s’en ajoute désormais une cinquième – celles des ingérences militaires israéliennes -, au moment même où Donald Trump annonce la mise en chantier de « Mini-Nucs », des armes nucléaires de théâtre ! Cette annonce est doublement préoccupante : parce qu’elle rompt avec la doctrine nucléaire classique de dissuasion qui repose sur l’existence d’« armes de non – emploi » ; dans un contexte qui voit le rapprochement, non seulement des Etats-Unis et d’Israël, mais aussi de l’Arabie saoudite, trois des acteurs de la « guerre civilo-globale » qui veulent en découdre avec Téhéran !

    BOMBARDEMENTS, MENSONGES ET VIDEO

    Pendant ce temps, en ville et dans nos étranges lucarnes, on assiste au même déferlement propagandiste qui a prévalu lors de la libération d’Alep durant le dernier semestre 2016. A ce sujet, le dernier livre de Maria Khodynskaya-Golenishcheva2 déconstruit très précisément les logiques de communication et de propagande mises alors en œuvre par les médias américains et occidentaux. Aujourd’hui, pour la Ghouta, la même machinerie est en action, à l’identique.

    Par contre, pas un mot sur les dizaines d’obus de mortier (tirés par les terroristes de la Ghouta) qui s’abattent quotidiennement sur la place des Abbassides (nord-est de Damas), ni sur les quartiers chrétiens (comme par hasard) – Bab Touma et Bab Cherki – du centre-ville. Au moment où nous mettons sous presse, on dénombre plus d’une centaine de victimes et de nombreux blessés, mais ces morts-là n’intéressent pas la presse occidentale !

    Personne ne peut nier la violence et l’horreur des opérations qui se déroulent actuellement dans la Ghouta orientale et d’autres banlieues de Damas où les groupes jihadistes utilisent les populations civiles comme boucliers humains sous les bombardements du régime. Le quotidien français Libération3 cite complaisamment un ancien ambassadeur de France à Damas – Michel Duclos – qui semble découvrir que « les Russes et le régime de Bachar al-Assad semblent déterminer à récupérer tout le territoire syrien, comme ils l’ont souvent répété ». Toute proportion gardée bien entendu, les Syriens qui vivent dans leur pays seraient ils légitimes s’ils condamnaient les autorités françaises cherchant à reprendre le contrôle de la ZAD de Notre Dame des Landes, ou à remettre les nationalistes corses au pas? La question que l’on doit toujours se poser dans les guerres civiles, les plus atroces des guerres : qui sont les vrais sauvages ? On ne saurait que conseiller la relecture de Montaigne à cet égard !

    Durant la bataille d’Alep, la presse occidentale pleurait à chaudes larmes sur une « ville martyr » et « assiégée » alors que dans le même temps elle parlait de la « libération » de Mossoul… Quoi de plus logique de voir l’armée gouvernementale d’un Etat-nation chercher à reprendre le contrôle de la totalité de son territoire dans l’exhaustivité de ses frontières historiques ? Et, de grâce, qu’on ne vienne pas essayer de faire passer les terroristes de Jabhat al-Nosra, et d’autres groupes armés – soutenus par l’Occident, les pays du Golfe et Israël – pour des « combattants de la liberté » !

    Maria Khodynskaya l’explique très précisément dans son livre déjà cité : depuis plusieurs années les diplomates russes demandent à leurs homologues américains et européens la liste des groupes  « armés » dits « modérés, laïcs et démocratiques ». Sans surprise, cette liste n’a jamais pu être produite, alors qu’actuellement les forces spéciales américaines recyclent des terroristes de Dae’ch dans de nouvelles unités des… FDS et d’autres factions armées destinées à poursuivre la lutte contre « le régime de Bachar al-Assad ».

    Aucune surprise ! Les services américains sont coutumiers du fait. Au lendemain de la Seconde guerre mondiale, ils ont recyclé nombre d’anciens nervis de la Gestapo dans leurs unités spéciales, bras armés de la Guerre froide. Ils ont employé nombre de nazis au service des dictatures latino-américaines – dans la cadre du Plan Condor, au Chili, en Argentine, au Brésil ou à Panama -, et d’autres tueurs professionnels, les « Contras » pour anéantir la révolution sandiniste à partir de la fin des années 1970. On pourrait multiplier des exemples plus récents en Afghanistan, en Irak, en Libye et en Ukraine…

    Comment les Américains osent-ils, encore aujourd’hui, donner des leçons de « guerres propres », comme si une telle fantasmagorie pouvait exister… En attendant un rendez-vous à Sodeco, sur la Ligne verte du Beyrouth de la guerre civile (1975 – 1989), je scrute de belles maisons ottomanes dont murs, colonnes et voûtes sont encore perforées d’impacts de balles et de tirs de mortiers. Relisant Jules Roy4 – il faut relire Jules Roy sur l’Indochine, la guerre d’Algérie et d’autres malheurs du monde – je retrouve ce passage où l’écrivain évoque une conversation avec un avocat des Forces libanaises : « si je lui avouais qu’à l’époque nous ne nous posions même pas de questions, moi du moins, qui ne suis pourtant pas insensible. Aller jeter des bombes au phosphore et des bombes explosives sur des villes allemandes pour tout incendier et tout raser nous semblait dans le cadre de notre mission. Pas le choix : question de vie ou de mort, seul moyen de reculer l’heure où l’Allemagne emploierait les armes secrètes qu’elle n’était pas loin de mettre au point. Peut-être aurait-il été plus efficace d’anéantir les usines où l’on assemblait les ogives et les moteurs des fusées, mais quel plus sûr moyen d’écraser le moral de l’adversaire : bousiller civils, femmes et enfants ? Non, non, je n’ai jamais hésité. Sur mon carnet de vol, on ne trouve pas Dresde, mais Duisbourg, Hambourg, Stuttgart, Coblence, Cologne deux fois, sans compter les usines d’essence synthétique ou de roulements à billes de la Ruhr, le train-train habituel, le dieu Moloch qui dévore les équipages. Je réponds simplement que je n’avais pas beaucoup de scrupules en ce temps-là ».

    Notre époque sans mémoire aurait-elle oublié les guerres que nos démocraties ont mené, comment elles les ont menées et avec quelles conséquences ? Depuis la fin de la Guerre froide, la nature de la guerre a foncièrement changé, surtout avec « la guerre contre le terrorisme », déclarée par Georges W. Bush dès le lendemain des attentats du 11 septembre 2001, une « guerre » qui n’a pas encore dit toutes ses ruses. Mais, après la disparition du bloc de l’Est, il fallait impérativement reconstruire un ennemi étatique d’envergure qui puisse garantir la reproduction du complexe militaro-industiel, en garantir les millions d’emplois et les juteux dividendes.

    Dans cette perspective, une poignée de main effective entre Donald Trump et Vladimir Poutine eût été catastrophique, les bourses occidentales étant littéralement tétanisées par une telle perspective, d’où le feuilleton sans fin de l’ingérence russe dans les élections américaines et les systèmes médiatiques européens. Dès 2012, Alain Joxe5 nous expliquait que l’objectif des nouvelles guerres américaines – et par extension occidentales – ne visait plus la victoire sur le terrain, le contrôle du territoire et des populations, mais bien la production, l’exportation et la généralisation de nouvelles armes, de nouveaux logiciels de cyberguerres, faisant basculer les rapports de force jusqu’à leur numérisation totale.

    La mondialisation contemporaine a instauré la « guerre de tous contre tous », et par tous les moyens possibles afin de produire de nouveaux outils d’accumulation du capital. Dans la droite ligne de cette logique mortifère s’est imposé le continuum nécessaire entre la guerre, la propagande et le profit. Le TD de Benjamin Norman nous annonce « une guerre sans fin » en Syrie et plus largement aux Proche et Moyen-Orient, illustrant à la perfection le constat édifiant de Cecil Rhodes : « l’argent, c’est le sang des autres… »

    Bonne lecture et à la semaine prochaine.

    Richard Labévière

    1 Frédéric Domont et Walid Charara : Le Hezbollah, un mouvement islamo-nationaliste. Editions Fayard, 2004.
    2 Maria Khodynskaya-Golenishcheva : Alep, la guerre et la diplomatie. Editions Pierre-Guillaume de Roux, octobre 2017.
    3 Libération, 21 février 2018.
    4 Jules Roy : Beyrouth, viva la muerte. Editions Grasset, 1984.
    5 Alain Joxe : Les Guerres de l’empire global – Spéculations financières, guerres robotiques et résistance démocratique. Editions La Découverte, octobre 2012.

    Tag(s) : #Syrie

  • Entrer en résistance

    Publié le 4 mars 2018 par FSC

     

    Le gouvernement des riches, par et pour les riches, accélère le rythme de ses attaques pour provoquer une rupture générale avec les acquis de deux siècles de luttes.

    Avec un cynisme sans faille, il applique à la lettre le programme de ses maîtres du MEDEF et de l'UE afin de renforcer les profits des plus grands groupes privés et de briser tous les liens de solidarité collective pour imposer le cauchemar néo-libéral fait d'individus « auto-entrepreneurs de leur vie » en concurrence permanente. Sauf pour les plus puissants bien sûr, bien à l'abri de leurs fortunes et de leurs lois.

     

    Après la casse du Code du travail par ordonnances et la généralisation des « ruptures conventionnelles » qui entraînent déjà une explosion des licenciements dans des entreprises gavées par ailleurs de subventions publiques, après la réduction du pouvoir d'achat des salariés et des pensionnés, après l'étranglement accéléré des hôpitaux publics, après la casse du bac national et la mise en concurrence libre et non faussée des étudiants pour l'accès à l’université, après l'apprentissage sous contrôle patronal direct , après la braderie de fleurons industriels comme Alstom et STX, avant les retraites et la sécu, c'est au tour des services publics au sens large d'être dans la ligne de mire.

     

    Il s'agit bien sûr d'ouvrir des nouveaux champs de profits aux grandes entreprises privées mais aussi d'en finir avec un des piliers de la Nation française construit par l’intervention des travailleurs en 1936 et 1945 : SNCF et Fonction publique statutaire. Au menu donc : projet de privatisation de la SNCF et de casse des statuts en application du 4ème paquet ferroviaire européen imposant l'ouverture à la concurrence du trafic voyageur ; « programme action publique 2002 » prévoyant 120000 suppressions de postes, abandons de mission et privatisations, recrutement de contractuels et casse des statuts…

     

    Cette guerre sociale est accompagnée d'un pilonnage idéologique de grande intensité de la part des médias aux mains et aux ordres des principaux groupes capitalistes. Aucun mensonge n'est de trop pour célébrer le « courage » de Macron (fort avec les opprimés, mais rampant devant ses maîtres de Davos et Versailles…) et pour stigmatiser les « gens de rien » se vautrant dans les « privilèges ». Inversant plus que jamais les significations au moyen d’une novlangue digne d’Orwell, le totalitarisme médiatique désormais bien en place vise à faire passer la démolition générale pour un progrès de la justice et de la modernité : augmenter la CSG et détruire la cotisation patronale « pour soutenir le pouvoir d'achat », fermer des hôpitaux « pour sauver la santé », fermer des écoles « pour sauver l'Ecole », développer la précarité et les licenciements « pour sauver l'emploi », gonfler les dépenses d’armement et multiplier les interventions militaires « pour sauver la paix », fliquer les syndicalistes, les réseaux sociaux, les migrants « pour sauver notre démocratie »…

     

    Toutefois, la réalité est plus forte que les discours qui la travestissent et le ras-le-bol monte dans le monde du travail écrasé par une poignée de financiers. De fait, les luttes se multiplient depuis le début de l'année  : grèves dans le privé contre les suppressions d'emplois ou pour des augmentations de salaires, grèves dans les départements contre les fermetures de classes et d'école notamment en milieu rural, grèves dans les EHPAD, actions des retraités, grève dans les trois Fonctions publiques le 22 mars et grève qui s'annonce chez les cheminots contre les projets du gouvernement…

     

    Dans ce contexte, la journée du 22 mars peut être décisive pour la suite puisqu'autour de la grève des Fonctions publiques convergent la mobilisation des universités, la manifestation nationale des cheminots mais aussi les appels des fédé CGT du commerce et mines-énergie.

     

    Il va sans dire qu'il faut assurer la plus grande réussite de cette journée du 22 mars mais qu'à elle-seule, elle ne suffira pas. L'expérience des nombreuses luttes perdues au niveau national depuis vingt ans le montre : les journées d'action séparées les unes des autres sans construction d'une lutte durable, convergente qui associe différentes formes d'action (grève reconductible, blocage des profits, manifestation nationale monstre à Paris…) ne peuvent déboucher que sur la victoire de notre adversaire de classe.

     

    La responsabilité de la CGT et de la FSU, qui se réclament du syndicalisme de lutte et de la Charte d’Amiens, est grande pour tirer les leçons de ces dernières années et pour fédérer les salariés du public, ceux du privé, les retraités, les étudiants, les travailleurs uberisés, les chômeurs qui ont tous le même ennemi : l'oligarchie financière représentée aujourd'hui par Macron et l'UE.

     

    Elles doivent cesser toute temporisation pour s'engager clairement dans la construction du rapport de force en veillant à combattre les divisions et autres méfiances intercatégorielles. Une défaite des cheminots, partie la mieux organisée du prolétariat français, serait une porte grande ouverte pour écraser sans fin la France des travailleurs à l’instar de ce qui s’est passé en Angleterre quand Thatcher a réussi à isoler et à écraser les mineurs.

     

    Mais le rapport de force ne pourra se construire seulement par « en haut ». Il faut que les masses populaires entrent en résistance comme elles ont su le faire en d'autres temps, qu'elles se lèvent dans un sursaut général de la jeunesse et des travailleurs permettant de contrer le « blitzkrieg » du banquier Macron et d'ouvrir des perspectives offensives de changement de pouvoir et de société.

     

    La régression sociale et démocratique n'est pas une fatalité. Elle est imposée par un système qui ne plus plus promettre que la barbarie en l'appelant modernité, et dont l’UE est l’arme létale continentale.

    Mais personne n’est « légitime » pour détruire les conditions de vie d’un peuple et rien n’est plus légitime, en démocratie, que de « mettre le monde du travail au cœur de la vie nationale », ainsi qu’y invitait le programme du CNR intitulé « Les Jours heureux ».

     

    Contre la guerre-éclair déclarée à la Nation populaire, salariés du privé et du public, cheminots, enseignants, étudiants, retraités, chômeurs, travailleurs de Ford-Blanquefort de Carrefour, de Bricodépôt, de PSA, de STX et d’Alstom, tous ensemble nous avons la force de les faire reculer !

     

    Front Syndical de Classe, 3 mars 2018


  •  

     

     

    Contribution à l’étude du surcoût des Partenariats-Publics-Privés (PPP) dans le ferroviaire

    par le groupe PPP Attac France.
    vendredi 2 mars 2018, par Attac France

    Il y a un an, le 28 février 2017, était inaugurée la LGV Tours-Bordeaux, première ligne ferroviaire sous concession privée. Un investissement de 7,6 milliards dont le partenaire privé (Lisea, filiale de Vinci), n’a financé qu’une partie alors qu’il va encaisser la totalité des recettes (sous forme de péages payés par la SNCF) pendant 44 ans, durée de la phase « exploitation » du contrat de concession.

    Cette inauguration fût, pour Attac, l’occasion de dénoncer une fois encore [1]
    le scandale des partenariats publics-privés (PPP), ces montages financiers censés permettre « d’optimiser le partage des risques entre le public et le privé et de mobiliser de nouvelles ressources financières privées afin de réaliser des grands projets d’utilité nationale ». Qu’en est-il vraiment ?

    Mobiliser des ressources financières privées ? Non !

    L’investissement est financé à seulement 32% par le privé ! Le communiqué de presse VINCI et Réseau Ferré de France (RFF) du 16/06/2011 détaillant le montage financier laisse entendre que Lisea, apportant 3,6 milliards sur 7,6 milliards, contribue presque à la moitié du financement de l’investissement [2].

    Mais, malgré un montage opaque dont les détails sont protégés par le secret industriel et commercial, on peut voir que cet apport est abusivement gonflé par l’incorporation des 1,2 milliards € de frais financiers que la société devra payer sur ses emprunts. Lisea n’apporte en réalité que 2,4 milliards € (fonds propres + emprunts), le reste étant des subventions publiques (42%), ou encore des investissements de SNCF réseau (26%).

    Optimiser le partage des risques ? Oui, au profit du privé !

    Sur ces 2,4 milliards €, Lisea n’apporte que 772 millions de fonds propres, et emprunte tout le reste sous forme de crédits bancaires garantis par l’État et RFF, ce qui équivaut à un transfert des risques du privé au public.
    Par ailleurs, « le contrat de concession limite la responsabilité financière de VINCI à 350 millions, soit 4,5 % de l’addition finale », comme le révèle le Canard enchaîné dans son numéro du 20/07/2011, « Les risques supportés par le constructeur se révèlent des plus modestes ».
    Le contrat impose donc un partage des risques scandaleusement favorable au privé.

    Organiser la socialisation des pertes

    Le concessionnaire, qui contribue pour moins d’un tiers à l’investissement, engrangera la totalité des recettes d’exploitation ! Et des recettes gonflées puisque « les péages devraient presque doubler par rapport à la situation actuelle » (Renaud Honoré, TGV Tours-Bordeaux : préparez vos billets - 10/12/2010- Les Echos.fr)

    La SNCF, par contre, bien que contribuant au financement pour 26 %, voit non seulement disparaître toute recette sur ce tronçon mais subira des pertes supérieures à 100 millions € par an. En effet, malgré des études faisant apparaître que 13 allers-retours directs par jour suffisaient largement pour répondre à la demande des usagers, Lisea a livré bataille pour en obtenir 19 et garantir une forte rémunération à ses actionnaires !

    Chaque TGV circulant sur la ligne creuse donc un peu plus le déficit de la SNCF, plombant sa capacité à investir et entretenir le réseau existant. Mais le contrat enrichira les actionnaires de Lisea pendant presque un demi-siècle. La rémunération annoncée des apports d’actionnaires est de 14 % !

    Et l’on veut nous faire croire que le seul problème à la SNCF c’est le statut des cheminots !

    P.-S.

    Image : Cornelius Koelewijn, C.C.2.0

    Notes

    [1Communiqué de presse : LGV Tours-Bordeaux : Vinci nous roule à grande vitesse !


  • Phil Butler – Agents de Poutine


    Par Wayan – le 10 février 2018 – Le Saker Francophone

    1st Cover Butler 3_2BALes éditions Apopsix viennent de publier la version française du dernier livre de Phil Butler, « Agents de Poutine ».

    Phil Butler est un auteur que nous connaissons bien au Saker Francophone puisque nous avons déjà traduit quatorze de ses articles.

    Dans ce livre au titre provocateur, Butler nous propose de faire connaissance avec les fameux « trolls du Kremlin » ; « agents de Poutine » ou autres « rouges/bruns pro-russes » qui deviennent de plus en plus la bête noire des journalistes ou autres « experts » médiatiques politiquement corrects, mais moralement incorrects, des médias grand public.

     

    Et la meilleur façon de bien connaître ces « empêcheurs de mentir en rond » est de leur laisser la parole. Ce livre est donc un recueil de textes de présentation autobiographique de typiques « trolls du Kremlin » déjà bien connus ou restés complètement dans l’ombre de l’anonymat, mais particulièrement actifs dans la sphère des réseaux sociaux, twitter en particulier, ou des blogs de contre-information. L’auteur commence donc par se présenter lui-même, puis va nous présenter l’un des plus réputés analystes ouvertement pro-russes, puisque russe lui-même, Andrei « The Saker » et continuer avec des acteurs plus ou moins connus mais non moins actifs comme Marcel Sardo, Patrick Armstrong, Graham Phillips, Marilyn Justice, Holger Eekhof, Chris Doyle, CODP Astronaute, Carmen Renieri ou Vanessa Beeley…

    L’unité qui ressort de ce grand mélange de personnalités, de destinées et de situations personnelles est la lutte pour la vérité et la justice, face aux mensonges, à la propagande et à l’iniquité de pays qui ont, en plus, le culot de s’autoproclamer grands défenseurs des droits de l’homme, de la loi et de la liberté de la presse. Bien sûr, mais ça va mieux en le disant haut et fort, la majorité d’entre eux n’ont jamais mis les pieds à Saint-Pétersbourg, et encore moins dans « l’usine à trolls de Poutine » ni même reçu le moindre rouble de leur vie.

    C’est donc un livre à lire pour se nourrir de l’expérience des ces résistants du XXIe siècle, balayer les derniers doutes à ce sujet, même si nos lecteurs n’en ont plus guère je pense, et surtout un livre à offrir à ceux qui ont encore du mal à ouvrir les yeux sur la triste réalité qu’est devenue la « démocratie occidentale ». Son titre, un brin provocateur, devrait attirer le genre de personnes ayant encore au fond d’eux la pensée racine que, décidément, on ne pourra jamais faire confiance à ces sales « Russkofs » ou que Poutine est un salaud de dictateur. Écouter parler ces fameux « pro-Poutine » pourrait bien leur ouvrir l’esprit sur un monde qu’ils ne soupçonnent même pas.

    Traditionnellement, nous offrons à nos lecteurs une interview de l’auteur des livres que nous vous présentons. Mais ce livre n’étant qu’une série d’interviews, nous allons donc plutôt vous présenter une série d’extraits de ces interviews.

    Et pour commencer, la virulente préface de Pepe Escobar  qui vous mettra tout de suite dans l’ambiance :

    « J’ai toujours eu du mal à supporter les idiots, les simplets et les débiles légers. Quand vous avez roulé votre bosse dans le monde entier comme correspondant étranger pendant plus de trente ans, vous pensez que vous avez traversé tous les marécages possibles. Mais non, vous n’avez pas vu ce marais hystérique dans lequel on vous accuse vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept d’être un agent de Poutine. Donc, me voilà… J’étais un agent de Poutine avant même que la Russie ne sorte du permafrost et oui, je resterai un agent de Poutine même après être retombé en poussière.

    Allez, vous faire voir ! »

    Plus calme, Phil Butler dans son auto présentation :

    « Quant à mes propres motivations, ce qui m’a fait devenir un ‘Troll du Kremlin’, la plupart des lecteurs vont les deviner aisément. Il ne se passe pas un jour sans que je repense aux insultes de la cour de récréation. Des images fortes de piques et d’accusations sont gravées dans ma mémoire. Ces brutes et ces grincheux qui voulaient avoir le dessus sur nous tous rôdent aux limites de ma mémoire. Comme les gens bien parmi nous se sont mis à les haïr, les brutes du monde. Comment aucun d’entre nous aurait pu alors deviner que notre pays deviendrait le tyran du monde ? »

    Sur les motivations de ces « guerriers de la lumière » :

    « Ces souvenirs me font mieux comprendre pourquoi certains combattent la bassesse des récits convenus d’aujourd’hui. Après tout, ne nous a-t-on pas appris à reconnaître le bien et le mal et à essayer de faire le bien ? N’est-ce pas pour cela que nous applaudissons et que nous pleurons aux mêmes moments des films ? Nous lisons et observons continuellement les mêmes drames, non ? Est-ce que nous ne méprisons pas les mêmes méchants et n’adorons-nous pas les mêmes héros ? Ce sont ces questions fondamentales et les idéaux qui les sous-tendent qui me guident. Quels que soient les motifs de notre dévouement à Poutine, la communauté d’approche que vous trouverez là est claire comme le brillant de l’or et solide comme le titane. Les justes méprisent les brutes et les tricheurs et tous ceux qui sont décrits dans ce livre en ont vraiment marre. »

    The Saker :

    « Par ma naissance, mon éducation et mon expérience j’avais vraiment tout pour haïr Poutine. Je suis né dans une famille de ‘Russes blancs’ dont l’anti-communisme était total et viscéral… Au contraire de tant d’activistes anti-soviétiques qui étaient aussi russophobes, je n’ai jamais assimilé mon peuple au régime qui l’a oppressé. Donc, alors que je me réjouissais de la fin d’une horreur, j’étais consterné de voir qu’une autre avait pris sa place. Mais le pire est qu’il était évident que l’Occident jouait un rôle actif dans toutes les formes d’action anti-russes, de la protection des truands russes au soutien des insurgés wahhabites de Tchétchénie en passant par le financement de la machine de propagande qui essayait de transformer les citoyens russes en consommateurs décérébrés et la présence de ‘conseillers’ étrangers jusque dans les ministères clés (eh oui !). Les oligarques pillaient la Russie, causant d’énormes souffrances, et l’Occident dans son ensemble, le soi-disant ‘monde libre’, non seulement n’a rien fait pour l’empêcher, mais a aidé les ennemis de la Russie par tous les moyens à sa disposition. »

    Le Suisse et producteur multi médias Marcel Sardo,  présenté dans les médias suisses comme le « sniper des médias » de Poutine :

    « J’ai été témoin du déclenchement et de l’escalade de Maïdan assis à mon bureau de Zurich en regardant les images en ligne de la place sur des écrans secondaires, tout en travaillant. Comme je connaissais bien les liens historiques et socio-économiques qui lient l’Ukraine et la Russie depuis des centaines d’années, mon inquiétude concernant ce ‘soulèvement’ augmentait de jour en jour, surtout quand les premiers hommes politiques occidentaux ont commencé à s’exhiber sur le Maïdan en débitant leurs inepties habituelles à propos des ‘valeurs occidentales’, de la ‘liberté et de la démocratie’ et des ‘droits de l’homme’. Toute personne qui a observé les événements géopolitiques des 25 ou 30 dernières années les yeux ouverts et avec impartialité sait très bien que ces mots creux sont des codes de langage qui, un jour ou l’autre, déclenchent de tragiques effusions de sang. Qui parmi nous peut oublier les ‘bombardements humanitaires’ de la Yougoslavie, la ‘libération de l’Irak’ d’un ‘dictateur brutal’ et le bonheur éternel, la liberté et la prospérité qui se sont ensuite abattus sur la population irakienne ? Sans parler bien sûr du summum du succès, la construction d’une nation nouvelle en Libye après l’imposition d’une ‘zone d’exclusion aérienne’ sur le pays qui s’est changée par magie en ‘zone de survol exclusif par l’Otan’, qui est une leçon d’exportation de la démocratie pour tous. »

    Patrick Armstrong, analyste géopolitique canadien :

    « Et la grande chance d’intégrer la Russie au cercle des vainqueurs a été mise de côté. J’ai longtemps pensé que ce n’était que stupidité et ignorance. Je savais que les ennemis implacables étaient là, Brzezinski et la cohorte des centres de ‘réflexion’ (il y a sur mon site web une longue liste de citations anti-Russie que j’ai rassemblées au fil des années), mais j’ai grandement sous-estimé leur persévérance. On peut discuter avec les gens stupides ou ignorants (ou au moins essayer). Mais vous ne pouvez pas discuter avec les russophobes :

    • La Russie veut reconquérir son empire, c’est pourquoi elle a envahi la Géorgie.
    • Mais elle n’y est pas restée n’est-ce pas ?
    • Non, c’est parce qu’on l’en a empêché.
    • Poutine tue des journalistes.
    • Nommez-en un.
    • Mais si, vous savez, quel est son nom… ?
    • Il y a eu des exercices provocateurs aux frontières de l’Otan.
    • Mais l’Otan ne cesse de se rapprocher des frontières russes.
    • Ce n’est pas une raison, l’Otan est pacifique.
    • Poutine est le voleur le plus riche du monde.
    • Qui le dit ?
    • Tout le monde le dit.
    • Poutine a piraté les élections américaines.
    • Comment ?
    • D’une manière ou d’une autre. »

    Une grand-mère anglaise œuvrant sous le pseudonyme twitter de Malinka :

    « Comme j’ai beaucoup d’amis en Russie et que je vais là-bas tous les ans, j’avais aussi des sources directes de nouvelles et les réactions de Russes aux événements. J’ai donc recherché les informations des différentes sources disponibles pour me faire ma propre opinion. C’est comme cela que je suis devenue une sorte d’aficionada de Twitter. Je n’ai pas mis longtemps à comprendre que les médias anglais (et les médias dominants occidentaux en général) propageaient leur propre récit convenu russophobe, ces mêmes journalistes pour qui j’avais jusque-là beaucoup de respect étaient tendancieux et déformaient souvent les faits pour les faire correspondre à leur point de vue. Si bien que je me suis mise à consulter des sources anti et pro-Russie sur les mêmes sujets, dans les moindres détails, ce que je fais toujours, avant de rédiger mes messages Twitter. Mon compte a été bloqué par beaucoup d’officiels et de journaleux simplement parce que je posais des questions ou que je les mettais en cause avec des faits puisés dans des médias occidentaux (pour éviter d’être accusée de citer des sources russes ce qui, pour eux, est équivalent à de la propagande). Ce qui ne m’a pas empêchée de figurer, comme vous le savez sur la liste des grands ‘Trolls du Kremlin’. »

    Holger Eekhof , journaliste allemand :

    « Les ‘Trolls du Kremlin’ n’ont jamais été motivés par Poutine ou la Russie, mais par la bêtise de l’Occident et le mal qui en découle. »

    Vanessa Beeley, journaliste ayant enquêté et démasqué le montage médiatique autour des Casques Blancs syriens :

    « On nous ment chaque jour, si ce n’est chaque heure. Le pouvoir de l’appareil qui produit ces mensonges dans les médias alignés sur les états, les ONG, les ‘think tanks’ et les institutions qui leurs sont associés est immense et ils ont maintenant envahi les réseaux sociaux. Depuis des dizaines d’années nous sommes soumis à un processus insidieux et destructeur, une procédure connue de torture de la CIA, dont le but est d’user notre confiance dans notre propre capacité à juger les situations et à séparer les faits de la fiction. Mon désir de briser ce paradigme de mensonges et de manipulation est sans doute ma motivation première. »

    Vera Van Horne, une russo-ukrainienne vivant au Canada :

    « Quand à devenir un ‘Troll du Kremlin’, comme d’autres l’ont déjà dit, c’est très facile, tout ce que vous avez à faire c’est commencer à dire la vérité. »

    Christoph Heer, un professeur de piano vivant en Suisse :

    « Je n’ai pas cherché la bagarre, mais quand j’ai réalisé à quel point les médias dominants mentent, j’ai accepté la bagarre sans réserve. Il est de mon devoir de lutter contre le mensonge. »

    Paul Payer, ancien capitaine de l’armée américaine :

    « Les guerres racistes, impérialistes ou économiques qui étaient auparavant l’apanage des fascistes et des communistes, sont maintenant menées par nos ‘néocons’ américains, qu’ils soient de droite ou de gauche, au nom de la paix et de la tolérance alors qu’ils entretiennent et utilisent les meurtriers brutaux d’organisations comme ISIS. En regardant la vidéo des conséquences du massacre d’Odessa, les viols, les exécutions et les enfants brûlés vifs, contre de telles atrocités sans cœur, je ne vais JAMAIS reculer. Cette destruction de la République américaine et le déchaînement d’une telle brutalité sur le monde ne peux pas être supporté. C’est pourquoi je suis devenu un ‘Troll de Poutine’. »

    Et enfin, pour terminer le tour de ce groupe éclectique mais très motivé, le colonel Stanislav Stankevich, ancien commando des forces spéciales de l’armée russe, ami de Phil Butler :

    « Quand je compare la façon dont les élections ont lieu aux États-Unis et en Russie, les revendications inimaginables et hypocrites que le parti perdant présente au nouveau président américain et ce qui se passe chez nous, je comprends qu’en une trentaine d’années, la Russie est devenue le leader des libertés démocratiques laissant les États-Unis loin derrière. Et toute l’hystérie des médias et des dirigeants occidentaux ressemble aux récriminations d’un écolier offensé de ne plus pouvoir être considéré comme le premier de sa classe. J’aimerai que cet écolier analyse la situation et se hisse au niveau de ses camarades les meilleurs au lieu de venir en classe avec un calibre .38 et de tirer sur les élèves et les professeurs. »

    Nous reviendrons a Phil Butler pour un extrait de sa conclusion :

    « Avec l’aide d’un vieux blogueur de technologie devenu politique et quelques centaines de fanatiques déçus par le faux ‘Rêve américain’, un petit groupe d’illustres inconnus a amené les Allemands à créer un ‘ministère de la Vérité’, a poussé l’Union européenne à voter une loi ‘anti-propagande’ et la classe dirigeante américaine à hurler ‘au fou’ par l’intermédiaire de leur machine médiatique. Oui, la voix des ‘Trolls du Kremlin’ est devenue le pire cauchemar du Nouvel Ordre Mondial. »

    Et nous, la minuscule et totalement bénévole équipe du Saker Francophone, profitons de l’occasion pour dire notre fierté de faire partie de ce petit groupe d’illustres inconnus, en tendant notre perche francophone à la rescousse de cette vérité noyée dans la manipulation médiatique.

    Et cela, évidemment, sans la moindre aide, et encore moins aux ordres, de Poutine ou du gouvernement russe.

    Wayan


  • Ça n'empêche pas Nicolas

    Blog de Jean Lévy sur l'actualité politique au jour le jour.

     

     

                                                                 

     

    2 Mars 2018
    Après "Pierre et le loup", les prochains rôles d'Emmanuel Macron,  par Jean LEVY

    Emmanuel et les loups

    Les médias nous apprennent que jeudi 28 février, Emmanuel Macron a joué dans les salons de l'Elysée le rôle du conteur, après Fernandel, Jacques Brel et Gérard Philippe, dans cette magie musicale créée par  Sergueï Prokofiev,  : "Pierre et le loup".

    Pierre et le loup (1CD audio)

    Et cela, selon Benjamin Griveaux, le porte-parole du gouvernement, pour "des enfants de milieu défavorisédes enfants "de rien" - qui n'ont pas l'occasion d'aller voir des spectacles ou d'avoir accès à la culture de manière aussi simple que d'autres".

    Jupiter en comédien, est-ce concevable ?

    D'aucuns diront que oui, connaissant le goût prononcé du Président pour les histoires qu'il distille aux Français jour après jour.

    Des esprits chagrins  s'étonneront de cette mascarade indigne d'un chef, fut-il de l'Etat.

    Que nenni, argumenteront les premiers : Louis, le quatorzième, n'aimait-il pas se déguiser, lors des soirées, à Versailles, où Molière et Lully jouaient en musique la comédie ?

    Résultat de recherche d'images pour "Louis XIV déguisé dans des spectacles à versailles Images"

    Enfin, quelques autres personnes, au caractère aigri, disputeront que le choix de l'oeuvre - celle d'un Russe, par surcroît soviétique - pouvait laisser penser que la décision présidentielle aurait pu être dictée par quelque hacker moscovite...

    Résultat de recherche d'images pour "Hackers russes de Poutine caricatures"

    Par de là ces bavardages, restons sur les hauteurs de la culture, si chère à Emmanuel Macron.

    Le Président tient à ces "jeudis", qu'il a, dans cet esprit, instauré une fois le mois à l'Elysée.

    Et posons-nous la question : sur quel thème, en mars, il nous apparaîtra ?

    Le Grand Siècle ouvre à l'intelligence de multiples ouvertures.

    Pensons à Charles Perrault et à son Chaperon rouge : notre Président tenant le rôle du loup, se faisant passer pour grand'mère, n'y aurait-il pas là source de réflexion ?

    Résultat de recherche d'images pour "Le Petit chaperon rouge et le loup images"

    Ou à Jean de la Fontaine et son "Loup et l'agneau"...Personne, même parmi ses marcheurs les plus idolâtres,  ne songerait que l'hôte de l'Elysée puisse jouer le rôle de ce dernier. Par contre, celui du loup, oui, car pour celui-ci "La raison du plus fort est toujours la meilleure". Cette morale n'est-elle pas un axiome de la pensée présidentielle ?

     

    Ou bien, toujours tiré du grand fabuliste,  le Président peut également jouer le rôle du Roi des animaux, car face au "Mal qui répand la terreur", la crise, le Prince serait dans son rôle de désigner comme coupable ce 'rien' de baudet "ce pelé, ce galeux, d'où venait tout leur mal", qui avait eu l'audace de  mettre à mal la propriété privée en mangeant  l'herbe d'autrui ! Un crime abominable ! 

     

    Ainsi, loin d'être absorbé par le quotidien, Emmanuel Ier ne dédaigne pas un jeudi par mois de redescendre sur terre, loin du fracas des banques et des salles de marché, pour endosser le costume du comédien.

    Ca ne le change pas d'ailleurs de l'ordinaire.

     

    Tag(s) : #Culture, #Politique française

    Partager cet article